Faut-il casser des vitrines pour manger moins de viande ?

Vitrine cassée, le slogan de la boucherie « L’art, le goût, la tradition » est détourné : « L’art du meurtre, le goût de la mort, la tradition spéciste ». Le boucher reste interdit. « Nos clients n’ont pas compris que des gens puissent imposer leurs idées par la violence. » Les militants végans locaux rejettent la violence dont on les soupçonne : « On veut juste informer sur la souffrance animale et engager le dialogue avec les gens. » LE MONDE* fait un article sur ces attaques de boucheries qui se multiplient. Pour Claire Schweitzer, porte-parole des associations « Liberté égalité animale 49 » et L214, « la violence est d’abord du côté des éleveurs quand ils cassent du matériel ou déversent du fumier devant la préfecture».

La violence habituelle du système marchand est bien plus ample et généralisée que ce qui fait déplaisir aux Vegans. Cette violence doit être combattu et il est même étonnant que les pratiques de « terrorisme » écologique soit actuellement si peu mis en œuvre. On trouve des références aux écoguerriers quasiment seulement dans les livres comme le gang de la clé à molette ou des films comme celui qui vient de paraître, Woman at War : « Entre landes et volcans d’Islande, l’activiste Halla , munie de son arc et de ses flèches, fait sauter les lignes à haute tension ou exploser les pylônes pour lutter contre des usines d’aluminium. Ce film joyeusement militant montre une Artémis moderne en lutte contre le grand capital. C’est un manuel illustré de résistance contre les technologies qui nous pistes : portables, drones, caméras thermiques, ADN » (Le Canard enchaîné du 4 juillet 2018). « Halla arpente en guerrière déterminée les paysages islandais. Militante écologique qui agit seule, elle vise les lignes à haute tension qui alimentent une industrie locale et polluante de l’aluminium. Le film ne perdra pas de vue son propos, ni l’engagement qu’il défend, et finalement fait réfléchir » (LE MONDE du 5 juillet 2018). Allez voir ce film, et allez ensuite acheter un arc et des flèches !

Rappelons le discours d’Edward Abbey, un de ceux qui ont le mieux décrit les écoguerriers : « Le but de leur militantisme est de faire augmenter les coûts de l’Ennemi, de le forcer à mettre un terme à l’invasion de nos terres publiques, de nos dernières terres sauvages. L’écoguerrier doit travailler sans espoir de gloire ou de célébrité, ou même de reconnaissance publique, pour le présent au moins. Il doit au contraire subir l’opprobre et la vindicte populaires, essuyer les injures et les insultes. L’écoguerrier est un guérillero en guerre contre un ennemi doté d’un équipement high-tech, un ennemi financé par l’Etat, qui bénéficie de la protection des médias, qui est supérieur en nombre et qui a la police secrète dans son camp, et aussi la police des communications et la police de la pensée. L’écoguerrier doit se battre contre tout ça sans porter la moindre arme. Son Code de l’Honneur le lui interdit. En effet l’écoguerrier ne se bat pas contre des hommes, il se bat contre une institution, l’Empire planétaire de la Croissance et de la Cupidité. Il ne se bat pas contre des êtres humains mais contre une mégamachine monstrueuse, contre une technologie en cavale, hors de contrôle, une entité vorace qui se nourrit des hommes, de tous les choses vivantes, et même des minéraux, des métaux, de l’assise rocheuse de toute vie terrestre ! »

* LE MONDE du 8-9 juillet 2018, Des boucheries angevines visées par des défenseurs des animaux

1 réflexion sur “Faut-il casser des vitrines pour manger moins de viande ?”

  1. Dans La Décroissance de cet été , page 4 rubrique  » Égarement  » … on nous parle de la Deep Green Resistance (DGP), on nous explique comment la violence renforce l’ État, on nous parle du fascisme des antifascistes.
    Le titre de l’article :  » L’écologie va-t-en-guerre  »
    L’auteur (on) : Vincent Cheynet.
    A lire absolument.

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