Qu’on se le dise, toute inégalité de revenu ou le patrimoine résulte d’une expropriation par certains individus de la plus-value produite par autrui. Normalement un travailleur, qu’il soit simple manœuvre ou grand PDG, ne peut consacrer en une heure de travail plus de 60 minutes de labeur. Et d’ailleurs chaque personne a les mêmes besoin qu’autrui. On s’aperçoit aujourd’hui, avec les crises écologiques, que la distribution des richesses n’est pas seulement une exploitation de l’homme par l’homme, mais de plus en plus une détérioration forcenée de la planète par les plus riches.
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Stéphane Foucart : Les inégalités sociales ne sont plus seulement définies par la distribution de la richesse dans la société, mais aussi par le pouvoir de destruction de l’environnement mécaniquement associé à cette richesse. Or il y a une grande différence entre ces deux façons d’envisager les inégalités socio-économiques. D’un côté, il n’existe aucune limite à la quantité de richesses distribuables ; de l’autre il n’existe qu’un stock limité de carbone à émettre pour éviter de détruire un bien commun, à savoir le climat terrestre. Alors que la fortune d’autrui est acceptable tant qu’elle n’est pas perçue comme le fruit d’une spoliation, elle ne l’est plus si elle permet de s’arroger un droit à émettre du carbone. Le GIEC assure que « s’attaquer aux inégalités et aux nombreuses formes de consommation ostentatoire favorise les efforts d’atténuation du changement climatique. » Cette n’est pourtant pas évidente pour les économistes et les décideurs, enfermé dans un monde où tout est compensable par la magie des mécanismes de marché ou par des taxes judicieusement choisies.
Le point de vue des écologistes
Notre société est toujours une royauté, avec ses privilégiés qui n’ont pas un carrosse mais un avion personnel, par de palais mais des demeures luxueuses disséminées dans le monde entier, et un amour immodéré pour les paradis fiscaux. L’inégalité permet à certains d’avoir une empreinte écologique démesurée alors que d’autres personnes vivent en dessous du minimum vital. La différence de richesses est non seulement injustifié d’un point de vue socio-économique, mais insupportable d’un point de vue écologique. Notre critère est simple. Dans une société du gaspillage généralisé sur une planète dévastée, nous devons mettre en place un système de sobriété partagée. Les inégalités doivent disparaître et la consommation se réduire de façon drastique. Il faut repenser revenu du travail et revenu du capital, impôt sur le revenu et impôt sur le patrimoine.
– Aucun dirigeant d’entreprise n’a à lui seul le pouvoir de faire de l’argent. En fait il bénéficie du groupe de travail que constitue l’ensemble des travailleurs de l’entreprise ; ce sont eux qui font la valeur ajoutée. Sans personne à sa disposition, un patron n’est qu’une personne indépendante qui ne peut compter pour gagner de l’argent que sur ses propres forces ; artisans et commerçants travaillent beaucoup et ne gagnent pas grand chose.
– Il est possible de fixer un salaire minimum, il est donc possible de plafonner le salaire des dirigeants. Un patron ne possède que deux bras et une seule tête, des besoins similaires à tous, il ne vaut pas beaucoup plus que n’importe lequel d’entre nous et sans doute beaucoup moins dans des tas de domaines (la sagesse, le respect des autres, l’amour de la nature, etc.). Donc à travail égal, salaire égal. Il n’y a pas d’inégalité de valeur entre le travail d’un éboueur et celui d’un PDG.
– La propriété, c’est le vol. L’homme ne travaille pas socialement pour lui-même mais pour le bien commun. C’est un locataire perpétuel temporairement embarqué dans des structures collectives qu’on appelle entreprise, capital financier ou technique, maison pavillonnaire ou HLM, participation à la valeur ajoutée de l’entreprise
– Quand le patrimoine est transmis d’une génération à l’autre par famille interposée, les inégalités se reproduisent dans le temps. Toute égalisation consisterait à donner à chaque personne le même capital de départ, ce qui est difficile quand on considère qu’il y a à la fois un capital économique et financier (entreprise, patrimoine de rapport), mais aussi un capital culturel ( pouvoir de se faire entendre, qualité acquise par une socialisation spécifique), ou même un capital relationnel (le carnet d’adresses des parents et/ou de la grande école dont on sort). La disparition de l’héritage des biens mobiliers et immobiliers serait un premier pas vers une société abandonnant la reproduction des privilèges.
– « Quand le patrimoine est transmis d’une génération à l’autre par famille interposée, les inégalités se reproduisent dans le temps. » (Biosphère)
Pour moi c’est tellement évident que je n’oserais même pas demander à qui que ce soit de nous démontrer et prouver le contraire. Ce qui me fait dire que pour en finir des inégalités, socio-économiques, et donc pour sauver le climat, et le Climat et en même temps, yaka commencer déjà par distribuer les héritages autrement. C’est à dire, beaucoup plus justement.
Et automatiquement, le problème de la distribution des richesses et des inégalités qui en découlent ne devrait plus se poser. Du moins tel qu’il se pose aujourd’hui.
Je propose donc que les héritages soient désormais distribués de la façon la plus juste qui soit, c’est à dire au hasard. Par tirage au sort, comme au Loto.
De sorte que la fortune de Bezos (par exemple) puisse revenir à un pauvre soudanais (par exemple). Et vice versa, que Bezos, ou Gates, Manu, Méluche, Marine et Compagnie (bref n’importe qui et peu importe) puissent hériter du vélo ou du bourricot d’un pauvre maroquin.
D’un maroquin ou d’un marocain, bref de n’importe quel pauvre bougre et peu importe !
– « Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire « Ceci est à moi », et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : « Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne ! » Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, tant qu’ils se bornèrent à coudre leurs habits de peaux avec des épines ou des arêtes [etc. etc.] »
(Jean-Jacques Rousseau – Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes – 1755 )
( à suivre )
Ce qui rejoint en quelque sorte le postulat de Biosphère : « Qu’on se le dise, toute inégalité de revenu ou le patrimoine résulte d’une expropriation par certains individus de la plus-value produite par autrui. »
Ce qui rejoint également le postulat de Proudhon : « La propriété, c’est le vol. »
La question de l’origine des inégalités socio-économiques a déjà fait couler beaucoup d’encre. Et n’en a certainement pas fini. Rousseau, bien sûr… pour qui la propriété foncière fonde des sociétés humaines livrées à la domination et à la servitude… et pour qui l’homme est bon… par nature. « L’Homme est un être naturellement bon ; c’est la société qui le rend mauvais » ( Du contrat social – 1762 )
( à suivre )
Bien plus tôt, Platon a également beaucoup écrit sur ces notions d’égalité et de justice, sur la Cité idéale, le meilleur gouvernement, etc. Selon lui, le seul régime parfait est l’aristocratie, le gouvernement des meilleurs, évidemment. Je pense toutefois que le gouvernement des Parfaits ne peut qu’être encore meilleur. Blague à part, Platon a bien sûr aussi réfléchi à l’origine de ce qu’on peut appeler les «déviations». Sa thèse principale est que le désordre et la tyrannie viennent de vices qui sont autant sociaux qu’individuels… ils touchent à la fois la cité et l’âme des individus (sic). (« Platon aujourd’hui », par Patrick Juignet – les-crises.fr )
De ces deux-là (Rousseau et Platon), que pouvons-nous retenir ?
( à suivre )
La «cité» c’est donc la société. Et «l’âme des individus» … disons que c’est cette fameuse «nature humaine», bien pratique finalement. Nous retrouvons donc là les deux éléments parmi lesquels se cache cette fameuse origine des inégalités. Je me demande d’ailleurs, à part là, où qu’elle pourrait bien se trouver. Me voilà donc bien avancé. 🙂
( à suivre )
Quand je dis que cette question n’en a certainement pas fini, de faire couler de l’encre, voilà donc que maintenant la Science s’en mêle. Ou s’emmêle :
– « Une étude danoise a décrypté les mécanismes sociaux et psychologiques qui aggravent les inégalités économiques et la violence. À la clé, un phénomène d’auto-renforcement préoccupant.» ( Les origines psychologiques des inégalités socio-économiques – sciencesetavenir.fr – 16.05.2017)
Et cette étude n’est pas la seule, à tenter de trouver La Réponse, Le Bug, qui de la Poule ou de l’Oeuf etc. etc. Nous voilà donc encore une fois bien avancés.
Pour rappel, il y a presque 50 ans déjà le biologiste Henri Laborit pointait déjà l’esprit de domination (compétition etc.) comme étant à l’origine de tout ce Bordel. Selon lui… une «simple» histoire de câblage neuronal… (La nouvelle grille – 1974)
(à suivre )
Pour conclure… j’ai comme l’impression, il me semble… de mon point de vue… que nous ne faisons là que tourner en rond, en attendant.
Mode oblige… aujourd’hui tout le monde se dit écolo, tout le monde veut sauver la planète, en commençant bien sûr par le climat. Et voilà donc que le climat rejoint le Climat… économique et social, mental, intellectuel, spirituel etc. etc.
Le GIEC assure que « s’attaquer aux inégalités et aux nombreuses formes de consommation ostentatoire favorise les efforts d’atténuation du changement climatique. »
Parions que demain, Total, Gates, Bezos et Compagnie seront eux-aussi en première ligne pour combattre et en finir des inégalités. On peut toujours rêver !
Fin des inégalités ? Depuis ces dernières décennies, soit la Mitterandie, elles n’ont cessé de se renforcer ! Socialisme à la sauce Strauss Khan et Attali on est parvenu à la gauche caviar ! Y compris avec le communiste multi-millionnaire Mélenchon ! Autrement dit dans la populace nous devenons tous égaux devant la misère et sommes gouvernés par une parasitocratie socialo-communiste qui nous fait des chèques de 100 euros (afin de faire croire à de la justice sociale) pour nous en reprendre 300 ou 400 euros juste derrière à coup de taxes d’impôts et d’inflation organisée ! Bref, nous sommes prisonniers de la gauche caviar qui nous donne des leçons de moral qu’elle n’est pas capable d’appliquée à elle-même !
C’est sûr, t’as raison, vivement que la Marine foute tout ça en l’air !
Et là, pas de doute, bonjour le Meilleur des mondes ! Adieu les inégalités !
Ce sera caviar, châteaux et grand luxe pour tout le monde.