FNE, coup de pied dans la pub

Supprimer toutes les publicités, telle devrait être la mesure phare d’un programme écolo. Sans publicité, la société rechercherait spontanément un équilibre stable. Sans publicité, les individus se poseraient enfin la question de l’utilité réelle de leur achat. Sans publicité, la consommation se relocalisera, les produits seront plus durables, mieux réparables. La publicité n’a pas été inventée pour satisfaire les clients, mais pour booster les chiffres d’affaires. La publicité pousse à la concentration des entreprises, à la mondialisation de l’offre, à la standardisation des produits, à leurs différenciations trompeuses, à leur obsolescence programmée. La publicité a été inventée pour casser le tempérament des gens à toujours acheter selon leurs habitudes. Car la publicité a modifié les ressorts psychologiques des humains en ajoutant au processus ordinaire d’imitation l’esprit malsain de différenciation. Les classes favorisées cherchent à se différencier, les classes moyennes à les imiter, d’où une nouvelle différenciation. Un cercle pernicieux se forme : il faut acheter le portable qu’ont déjà les copains, tout en courant après le dernier modèle qui démode celui qu’on possède déjà. La publicité a été inventée pour soutenir la croissance économique perpétuelle ; son objectif réel est de consumer la biosphère.

                Interdisons totalement la publicité et le cours de l’activité humaine redeviendra normal, c’est-à-dire économique au sens premier du terme, tourné vers l’essentiel, moins utilisateur de ressources de plus en plus rares, plus convivial en fin de compte. Les casseurs de pub sont des héros, les barbouilleurs d’affiche notre avant-garde, les journaux sans publicité une référence, la télévision sans publicité un moindre mal.

                Mais dans ce monde phagocyté par le pouvoir de la pub, réagir devient impossible. Même une campagne de pub dénonçant quelques errements actuels paraît iconoclaste. Ainsi la campagne de France-Nature-Environnement, un homme qui pointe sur sa tempe un épi de maïs ; un enfant en brassière qui patauge dans des algues toxiques ; une tête de mort dessinée par une multitude d’abeilles… Le ministre de l’agriculture trouve cette campagne « scandaleuse et inacceptable », la région Bretagne veut assigner devant le tribunal de grande instance de Paris l’association FNE « notamment pour atteinte à son image », le comité régional du tourisme de Bretagne a saisi l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité, deux organisations agricoles ont demandé à la justice d’interdire trois des six visuels. Dans une société de pub, il est bien moins criminel d’empoisonner que de dénoncer les empoisonnements. Supprimons toutes les publicités…

4 réflexions sur “FNE, coup de pied dans la pub”

  1. Nous aimerions bien que les articles sur ce blog ne soient que fantasmes et chimères que les citoyens peuvent ignorer à bon compte. Malheureusement nous envisageable que la sinistre réalité du monde actuel qui, au milieu d’une opulence très mal partagée, détériore les rapports humains et les conditions de vie bonne sur une planète que nous pillons et dévastons.

    Nous aimerions, monsieur Mahéo, que vous puissiez échanger avec nous sur un autre mode que celui de la contestation systématique. Merci.

  2. @ Julien :

    je me suis renseigné. Je me moque bien du pagerank de mon site, figurez-vous. Ce n’est certainement pas pour cela que je viens ici réagir à vos folies, et tenter de faire en sorte que vos fantasmes et vos chimères soient rel=”nofollow”, ignorées par les citoyens.

  3. @JGM, la seule utilité de vos propos pouvant être d’augmenter le pagerank de votre site. Vous pouvez dès à présenter arrêter, il sont rel= »nofollow », ignorés par Google.

  4. @JGM, la seule utilité de vos propos pouvant être d’augmenter le pagerank de votre site. Vous pouvez dès à présenter arrêter, il sont rel= »nofollow », ignorés par Google.

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