Fonte des glaciers, on constate, on s’en fout

La banquise de la mer arctique flotte sur l’eau et en conséquence la fonte ne modifie pas le niveau global des mers. Tel n’est pas le cas des calottes glaciaires du Groenland et de l’antarctique qui reposent sur des terres continentales : la fonte du Groenland provoquerait une augmentation moyenne du niveau de l’ensemble des mers d’environ 7 mètres et, si on y ajoute la calotte antarctique, il monterait de 70 mètres. Cependant le réchauffement climatique a des effets paradoxaux. Le taux d’humidité moyen va augmenter dans l’atmosphère, d’où des précipitations neigeuses plus importantes. L’épaisseur de glace au centre du Groenland va donc croître, mais la calotte ne peut pas indéfiniment se réduire en superficie et augmenter en hauteur. En fait il y a un quasi-consensus parmi les scientifiques pour estimer que les glaces du Groenland sont condamnées à terme. L’eau de fonte, en s’écoulant rapidement jusqu’au socle rocheux, a même un rôle de lubrifiant qui favorise l’écoulement du glacier. A l’est du Groenland, un glacier dérape désormais à la vitesse de 14 km par an, trois fois plus vite qu’il y a 10 ans. Mais l’Agence spatiale européenne se contente d’envoyer un satellite, « Cryosat », pour mesurer pendant trois années les variations de l’épaisseur des calottes, une durée d’observation d’ailleurs insuffisante et, de toute façon, la mise en orbite a échoué en 2005…

Les humains sont devenus des champions pour mesure les dégâts qu’ils entraînent dans la Biosphère, mais de véritables impuissants pour maîtriser la source du problème, leurs propres émissions de gaz à effet de serre !
(écrit le 6.06.2006 par Michel Sourrouille)