François Fillon va-t-il être un bon écologiste ?

Comme la probabilité est grande que François Fillon préside la France à partir de 2017, autant connaître ses intentions en matière d’urgence écologique. Voici ce qu’il répondait à un questionnaire de l’association « Ecologie sans frontière » alors qu’il n’était encore que candidat à la primaire de la droite et du centre :

– La réduction des émissions de gaz à effet de serre en France doit-elle constituer une priorité de l’action gouvernementale au cours des prochaines décennies et, en cas de réponse positive, quelles mesures mettriez-vous en œuvre, dès la période 2017/2022, pour y parvenir ?

« La lutte contre le réchauffement est pour moi une priorité. Pour lutter, je propose d’engager au plus vite les discussions avec nos partenaires Européens, pour améliorer le mécanisme existant et assurer un prix plancher du carbone de 30 euros la tonne. »

– Envisagez-vous une prolongation de fonctionnement des centrales de plus de 40 ans et, au-delà des problèmes inhérents à la sûreté nucléaire, quel mix énergétique (nucléaire, énergies fossiles, hydraulique, énergies renouvelables) projetez-vous pour la France à l’horizon 2035 ?

« Je souhaite accélérer le développement des énergies renouvelables, et faire diminuer la part du nucléaire de manière concomitante, notamment sous l’effet de la baisse du prix de revient des énergies renouvelables sous l’effet d’une dynamique naturelle du marché. Dans l’intervalle, et pour permettre cette montée en puissance sans compromettre notre indépendance énergétique, il faut prolonger l’exploitation des centrales nucléaires existantes de 40 à 60 ans, sous réserve de l’accord au cas par cas de l’Autorité de Sureté Nucléaire. Je ne fixe pas de seuil car les objectifs arbitraires ne fonctionnent pas, mais je veux inciter à l’établissement d’un mix qui soit le plus « propre » possible. »

– Considérez-vous qu’il est souhaitable de stabiliser la surface agricole utile à son niveau actuel (54 % du territoire national) et, en cas de réponse positive, quelles mesures mettriez-vous en œuvre pour freiner puis arrêter l’érosion des terres agricoles ?

« Je suis pour une agriculture forte mais là encore la fixation de seuil n’a pas de sens. Je veux donner aux agriculteurs les moyens de travailler dans de bonnes conditions et de vivre décemment grâce à leur exploitation et à leur travail. Si j’y parviens, l’érosion cessera d’elle-même puisque de nouvelles vocations d’agriculteurs / entrepreneurs apparaitront. Lorsque les agriculteurs gagneront leur vie avec leurs exploitations, ils ne seront plus obligés de vendre des parcelles pour nourrir leur famille. »

– Etes-vous favorable au renforcement des attributions des élus locaux dans l’application de la loi « littoral » ou, au contraire, pensez-vous qu’il est souhaitable de préserver, sur ce point, le niveau de contrôle actuellement exercé par les juridictions administratives ?

« Je me méfie des contrôles administratifs qui justifient leur propre existence par un excès de zèle. En ce sens, je privilégie la décentralisation et la connaissance des réalités de terrain. Toutefois, dans la mesure où l’environnement est une priorité je m’assurerai que cette dimension est prise en compte de manière obligatoire et objective, c’est-à-dire garantissant un équilibre entre projet de développement et préservation d’un environnement qui fait notre richesse et garantit par ailleurs nos recettes touristiques. »

– Avez-vous l’intention de mettre fin au différentiel de fiscalité essence/gazole à la pompe, qui a favorisé la diésélisation record en France du parc automobile ?

« Je veux favoriser le développement des modes de transport propres. Dans cette perspective, le débat essence / gazole est un débat de court terme sans grand intérêt. Il faut probablement mettre fin au différentiel tout en veillant à ne pas dégrader trop rapidement les marges des entreprises dont le compte d’exploitation dépend directement du prix du carburant. A plus long terme tous rouleront « propre » et le problème sera alors réglé. »

– Par arrêt du 4 septembre 2014, la Cour de justice de l’Union européenne a constaté un manquement de la France à la directive européenne du 12 décembre 1991 contre la pollution des eaux par les nitrates à partir de sources agricoles. Vous engagez-vous à assurer le respect effectif de cette directive si vous êtes élu ?

« Je veux que la France n’ajoute pas de contraintes qui excèderaient la réglementation européenne, mais je veux que la réglementation européenne soit appliquée. Donc, oui. Je veillerai simplement à ce que ce qui n’a pas été fait depuis 25 ans ne soit pas fait de manière excessivement brutale, c’est-à-dire mettant en péril instantanément la viabilité de exploitations agricoles. Je travaillerai donc sur un plan de mise en œuvre contraignant, garantissant l’équilibre entre respect de la directive et viabilité économique. »

– Envisagez-vous un renforcement de la législation protectrice de la santé publique, en particulier par l’extension à 100 m (au lieu de 50 m) des zones tampon à proximité des lieux de pulvérisation et par une meilleure information des consommateurs de la présence de résidus de pesticides dans les produits alimentaires ?

«  Je propose qu’on arrête de généraliser le discours sur les produits phytosanitaires et que l’on parle de chaque produit individuellement. Il y a des produits inoffensifs, il y en a d’autres dont la dangerosité a été prouvée. Etablissons une échelle de risque et trouvons les réponses appropriées, sans tomber dans la administrative que vous évoquez, qui ne fera que renforcer le risque d’érosion de la « surface agricole utile » évoquée précédemment. »

– La loi sur la biodiversité du 8 août 2016, validée sur ce point par le Conseil constitutionnel, prévoit l’interdiction des néonicotinoïdes en France à compter du 1er septembre 2018, sauf dérogations qui prendront fin au plus tard le 1er juillet 2020. Vous engagez-vous à respecter ce calendrier ?

« Bien sûr. Les abeilles sont des actrices primordiales de notre équilibre naturel et ce qui est prévu pour les protéger doit être mis en œuvre. »

– Êtes-vous favorable à l’instauration de normes plus protectrices concernant les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux de rente, leur épargnant toute souffrance excessive ou inutile ?

«  Il existe une réglementation qu’il faudrait déjà appliquer pleinement. Les dérives observées récemment dans les abattoirs doivent être sanctionnées et les animaux doivent être traités décemment, c’est-à-dire en minimisant autant que faire se peut leur souffrance, quelles que soient les circonstances. Je ne suis pas certain qu’ajouter de nouvelles normes servirait à grand-chose. Commençons par appliquer la loi, sans faille. »

– Quelle(s) mesure(s) d’ordre fiscal mettriez-vous en œuvre pour réduire la consommation d’énergie et la dépendance stratégique de la France aux combustibles fossiles ?

« Je mettrai en place un crédit d’impôts pour les particuliers qui investissent dans les équipements de production d’énergies renouvelables. Dans la mesure où la consommation d’énergie dans les habitations représente 43 % de la consommation totale d’énergie en France je veux inciter à la rénovation des logements les plus énergivores, en incitant par un crédit d’impôts à l’utilisation d’éco-matériaux qui répondent à la fois aux critères techniques exigés et à des critères environnementaux ou socio-environnementaux. Je veux aussi aligner les conditions du prêt à taux zéro des bâtiments anciens sur celles des bâtiments neufs sans contraintes d’investissement supplémentaires. »

– Envisagez-vous une inflexion des politiques publiques en matière démographique, allant jusqu’à plafonner le montant global des allocations familiales au-delà d’un certain nombre d’enfants ?

« Non. Pour moi notre dynamisme démographique est une clé de notre vitalité. Par ailleurs, l’impact de ce facteur sur l’environnement est mineur en France. Pour réduire notre empreinte je préfère agir sur notre mode de consommation plutôt que sur le nombre de consommateurs… »

19 réflexions sur “François Fillon va-t-il être un bon écologiste ?”

  1. Bonsoir Invite2018
    Je vous rassure, je suis d’accord avec ce que vous dites.
    Moi aussi j’ai cru au Grand Soir, moi aussi j’ai espéré que tous ensemble ouai ouai… Seulement aujourd’hui je n’espère plus grand chose. Et je n’ai pas envie d’aller me pendre pour autant, ni de sombrer dans le je-m’en-foutisme. Je n’espère plus grand chose parce que je crois que c’est la seule façon de ne pas être déçu, et ça c’est très important.
    Nous nous exprimons sur ce site pour échanger (j’aime ça), mais aussi dans l’espoir d’amener un quelconque lecteur à voir le Monde sous un autre angle, à remettre en question certaines de ses idées reçues, à changer de comportement… Je vous avoue que de ce côté là, je ne risque pas d’être déçu, bien au contraire.

    Bien entendu c’est la masse (le peuple) qui détient les clés du changement, pour la simple raison qu’elle est en nombre la plus forte. Peut-être qu’elle se réveillera à temps… Hélas j’ai tendance à croire que c’est aussi probable que l’apparition d’une seconde lune ce soir dans notre ciel. Mais je peux me tromper… Je ne dis donc pas que c’est impossible, et bien sûr j’aimerais voir ça. En attendant, je nous vois aller dans le mur, plein pot ! Et ce n’est même pas la peine d’élaborer un plan B, ce sera sauve-qui-peut et comme toujours, chacun pour soi !

    Ceci dit je reste un utopiste, non pas dans le sens de doux-rêveur, mais dans le sens de celui qui affirme (comme vous) que ce n’est pas parce que ça n’a jamais été réalisé, que c’est forcément irréalisable. Je pense donc que nous sommes d’accord.
    Je tiens donc à conserver et défendre le sens premier du mot « utopie ». Pour moi les doux rêveurs sont ceux qui croient aux miracles, ou au « développement durable » et autres farces de ce genre… ou alors qui croient que Fillon ou Tartampion est l’homme providentiel.

  2. Bonjour @Michel C,Que voulez-vous dire exactement?
    Oui, les chiffres des manifs sont très basses, je le reconnais et le déplore, et c’est en raison de cela que je dis qu’il est impératif que le tir soit rectifier, et que le peuple cesse cette non-révolte. Il n’y a donc aucune contradiction dans le fait que j’appel à mener la lutte des classes et à combattre le système oppressive.
    Vous écrivez : « Nos politiciens sont des menteurs, OK. Mais les prolos ne valent hélas guère mieux ». C’est vrai, mais cela ne remet en cause ni relativise quoi que ce soit que j’aie dit.
    Les humains sont idiots (très idiots d’ailleurs), mais pas bêtes, pas inintelligents. Les prolos sont des moutons défendant les oppressions qu’ils subissent, mais ils n’en sont pas moins dotés de la capacité de cesser d’être de tels moutons.
    Je ne dis pas que la révolte collective que je prône se produira forcément, je dis qu’elle peut et doit se produire, et que si par malheur elle persiste à ne pas se produire pas, alors il ne pourra pas y avoir un quelconque « plan B », nous irons dans ce déplorable cas inévitablement à la catastrophes. Ce que vous lisez ci-avant n’est pas une chose dont quelque ange venu de l’au-delà m’ait fait part, mais tout simplement la constatation d’une évidence matérielle et physique que nul véritable écolo n’est censé nier.
    Pour résumer, ne confondez pas l’adjectif « irréalisable » avec l’adjectif « irréalisé ». Tout ce qui irréalisable est irréalisé, mais tout ce qui est irréalisé n’est pas irréalisable. Et concernant la révolte collective de l’ensemble de la population mondiale contre le capitalisme, elle est irréalisée, mais est réalisable.

  3. @Invite2018
    Je vois un peu tard vos dernières interventions, et je ne sais pas si vous lirez ce commentaire…

    Point 2/ du 10 décembre 2016 à 20:50 : Au sujet du « consommateur », je suis d’accord, il faut dire « producteur-consommateur ».
    D’ailleurs on nous a toujours dit :  » Travaille, consomme et tais-toi !  »

    Point 4 / pour mettre un terme au cercle vicieux, vous me dites :  » au moyen de révoltes collectives de l’ensemble des citoyens, au moyen de la remise en cause de cette application de propriété exclusive du patronat sur les ressources  »
    Et le 18 décembre 2016 à 08:32 vous dites :  » il faut que les prolos luttent eux-mêmes, collectivement, et mènent des actions illégales de réquisition des richesses, lesquelles richesses sont squattées par le grand patronat. »

    Tout ça est bien joli. La lutte des classes ! Tous ensemble, ouai, ouai !
    Et y’aca et faucon ! En attendant, regardez l’état de nos  » forces vives « .
    Regardez les chiffres des plus grandes manifs ces derniers temps. Et regardez par exemple ce que le Tour de France, ou n’importe quel autre jeu du cirque, suscite comme enthousiasme. Nous devons faire hélas avec ce que nous avons. C’est à dire avec pas grand chose.

    Nos politiciens sont des menteurs, OK. Mais les prolos ne valent hélas guère mieux.

  4. Quand vous écrivez « Notre quotidien ne dépend que de nous », il faut préciser que c’est « Notre quotidien ne dépend que de notre action collective », et absolument pas « Le quotidien de chacun d’entre nous dépend de soi individuellement ».

    Comme il n’y a rien à attendre des femmes et hommes politiques, il faut que les prolos luttent eux-mêmes, collectivement, et mènent des actions illégales de réquisition des richesses, lesquelles richesses sont squattées par le grand patronat.

    Quant à votre site de comparateur de gaz, il ne relativise rien, dans la mesure où le tarif le moins chère qui soit est encore très élevé (c’est une conséquence de la dictatures exercée par les grands possédants sur l’économie).

  5. Ce site vous permet de faire une comparaison des offres des fournisseurs de gaz. Notre quotidien ne dépend que de nous, qu’est ce que nous pouvons attendre d’eux, je veux dire de ces politiciens. Ce sera un miracle s’ils trouveront des solutions durables pour les Français.

  6. Bonsoir @Michel C,
    1/Certes, chaque individu consomme, mais pas au même degré.
    Le pourquoi je dis que votre argumentation joue le jeu du système n’est pas n’est pas le fait que vous écriviez qu’à profits constants la hausse du pouvoir d’achat se traduise par une hausse de consommation (cela n’est après tout qu’évidence), mais le fait que vous utilisiez cette évidence comme argument pour une certaine autre thèse (thèse qui est quant à elle fausse), c’est à dire pour celle selon laquelle la causalité entre la hausse de la consommation globale et la hausse du pouvoir d’achat des non-milliardaires serait forcément valable en tout état de cause.
    Il y a en effet, dans cette causalité, une condition qui est « à profits constants ». Et vous semblez balayer ce « à profits constants », ou du moins le marginaliser.
    2/.Petites parenthèses : les gens que l’on appelle « consommateurs finaux », et dans le but d’abréger « consommateurs », devraient être nommés autrement, et être intitulés « acheteurs finaux », ou encore mieux, « travailleurs », « payeurs finaux », et/ou autres.
    Bien sûr, c’est un détail qui est loin d’être le plus important. Mais c’est quand même intéressant d’être dépourvu de termes trompeurs.
    3/Je suis content(e) que vous comme moi soyez sans considérer l’utopie comme quelque chose qui soit péjoratif.
    Même si, bien entendu, pour défendre quelque utopie, il faut avoir pour but qu’elle cesse d’être une utopie.
    4/Vous écrivez : « Et sacrés dilemmes à surmonter aux niveaux individuels ».
    En fait, il n’y a, sur le plan restreint de l’individu pas vraiment un quelconque dilemme, ni d’équation à résoudre. Mais cette absence de dilemme n’est pas une bonne nouvelle : individuellement, aucun non-milliardaire n’est en mesure de faire quoi que ce soit de vraiment efficace.
    Si votre question est « Comment mettre un terme à ce cercle vicieux? », alors je vous répond « au moyen de révoltes collectives de l’ensemble des citoyens, au moyen de la remise en cause de cette application de propriété exclusive du patronat sur les ressources ». Par contre, si votre question c’est « Comment mettre un terme à ce cercle vicieux individuellement sans éveil collectif? », alors je suis au regret de vous répondre que nulle vraie solution n’est possible, pas même dans l’absolu.
    5/Vous écrivez au sujet des candidats à l’élection qui blablatent : « Que pourraient-ils faire d’autre ? « .
    Je suis obligé(e) de vous accorder à vous et à eux qu’ils n’ont pas la capacité de faire quoi que ce soit de bien concret, étant donné que nous sommes dans un système où les véritables décideurs sont, non pas les ministres, ni les parlementaires, ni les présidents, mais les actionnaires des grands groupes, actionnaires qui sont non-élus.
    Mais il y a une chose qu’on peut et doit exiger des politiciens : qu’ils cessent de faire l’apologie de la non-révolte, de faire croire que leur élection pourrait remplacer les actions illégales attaquant l’oppression de front… Leur reprocher de mentir n’est certes pas suffisant, mais ça reste pertinent et nécessaires.

  7. Bonsoir Invite2018
    Bien-entendu le pouvoir d’achat des classes populaires ainsi que des tranches basses des classes moyennes baisse depuis des années. Les écarts et les inégalités se creusent, le contexte socio-économique étant ce qu’il est, de plus en plus de personnes sont en grandes difficultés, ne serait-ce que pour assurer l’essentiel. La publicité omniprésente ne cesse de susciter de nouvelles envies, de nouveaux « besoins »… et de plus en plus de frustrations chez ceux qui n’ont pas le pouvoir d’achat adapté. Cependant l’ordre établi résiste, pour l’instant… Le low-cost, notamment pour l’alimentation (junk-food) ainsi que les jeux du cirque… participent à éviter l’explosion sociale.
    On peut dire : jusque là tout va bien ! (à prendre soit au premier degré, soit au second, tout dépend de l’angle de vue.)

    Vous semblez ne pas voir que ce sont les consommateurs dans leur ensemble, et pas que les actionnaires milliardaires, qui comme leur nom l’indique… CONSOMMENT.
    Augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs se traduit automatiquement par plus de consommation, d’émissions de CO2, de pollutions et d’épuisement de ressources. Et en disant ça, qui n’est qu’une simple évidence, je ne vois pas en quoi je jouerais le jeu de ce système que je condamne.
    Vous dites :  » Refusons collectivement d’obéir aux ordres du capitalisme, et ce que j’exige cessera d’être utopique…. il faut tout simplement arrêter d’engraisser les patrimoines du grand patronat…. »
    Moi aussi j’aimerais réhabiliter le joli mot « utopie », donner aux gens ne serait-ce que l’envie de réfléchir, de remettre en question bon nombre d’idées reçues… à commencer par celle-là : « On nous dit que le bonheur c’est d’avoir, de l’avoir plein les armoires » (Alain Souchon)… Hélas tout ça ne se décrète pas, et personne n’a de baguette magique.
    Nous sommes en campagne électorale, au moment où j’écris Macron blablate… D’une manière ou d’une autre, tous nous promettent le beurre et l’argent du beurre. Nous allons dans le mur et ils blablatent ! Que pourraient-ils faire d’autre ? Et nous faisons pareil, et même ici sur ce blog.
    Comment mettre un terme à ce cercle vicieux ? Alors là, sacrée équation à résoudre ! Et sacrés dilemmes à surmonter aux niveaux individuels !

  8. Bonjour @Michel C,
    1/Vous écrivez : « Qu’arrivera t-il lorsque les fonds dits de démantèlement seront épuisés ? ».
    Quand ces fonds seront épuisés, on pourra augmenter les prix supportés par les classes moyennes et plus pauvres, mais on pourra aussi éviter cette injustice en piochant dans les portefeuilles ultra-gras des milliardaires.
    2/Vous écrivez : « notre génération aura profité de cette électricité pas chère et nos enfants paieront la facture. Ou pas … Alors bonjour les dégâts ».
    Cette électricité est non-chère dans le sens où les coûts de revient supportés par les grands groupes vendeurs sont très très bas. Mais les prix que sont contraints de débourser les acheteurs finaux sont quant à eux assez élevés pour que leur réduction sans non-diminution de la pollution soit possible.
    Il existe un moyen pour que sans la mise en oeuvre du « bonjours les dégâts! » nos enfants puissent ne pas avoir à payer la facture : il faut tout simplement arrêter d’engraisser les patrimoines du grand patronat.
    3/Vous écrivez : « Mais je crains que ce soit encore le contribuable qui paiera, comme lorsque les banques se sont retrouvées en faillite en 2008 ».
    Il faut préciser que le fait que ce soit le contribuable qui paie pour les dégâts est requis par le fait que les marges des grands possédants soient considérées comme sacro-saintes, mais n’est absolument pas une chose inévitable dans l’absolu à laquelle rien n’y puisse quoi que ce soit. Refusons collectivement d’obéir aux ordres du capitalisme, et ce que j’exige cessera d’être utopique.
    4/Vous répétez que vous avez dit plusieurs fois avoir conscience du fait que le capitalisme fût à la base de tous nos problèmes.
    Mais d’un autre côté vous prétendez que c’est la propre consommation des acheteurs finaux qui est la cause principale de l’épuisement des ressources, laquelle prétention revient à aller dans le sens du système capitaliste, puisque ce dernier a intérêt à faire croire que la dégradation de la biosphère est essentiellement liée au pouvoir d’achat des travailleurs lambda et donc à faire oublier que s’attaquer la richesse des spéculateurs riches à milliards pourrait permettre de résoudre cette double crise à la fois sociale et écologique.
    5/L’anéantissement des économies n’est pas intrinsèque à toute amélioration du pouvoir d’achat du peuple.
    Comme je l’ai déjà écrit, baisser les prix (ce que déboursent les acheteurs finaux) malgré une augmentation des coûts (ce qui est à la charge des industriels vendeurs) qui soit engendrée par le fait que l’activité à moindre extraction de ressources remplace le mode actuel de production pourrait très bien être efficace dans cette indispensable décroissance. Moins de profits pour les actionnaires milliardaires, c’est moins de consommation par ces derniers, et cette réduction de consommation pourrait parfaitement compenser l’effet rebond.
    Il est donc faux que quels causes et leviers font baisser les prix n’ait aucune importance.
    6/Comme vous dîtes, la politique de Fillon favorisera les actionnaires au détriment de la biosphère. Et c’est justement entre autres en raison de ça que je prône de désobéir à Fillon ainsi qu’à n’importe quel autre politicien, et d’enfreindre collectivement les lois protégeant la dictature qu’exercent les possesseurs des multinationales sur l’économie, sur la faune et sur la flore.
    Il ne faut pas se résigner à accepter de se restreindre aux choix proposés par le chantage des défenseurs du grand capital. Il est impératif de ne pas laisser aux gardiens du productivisme pollueur le monopole de la dénonciation de la culpabilisation du confort pourtant tenable et mérité des petites gens.

  9. Bonjour Invite2018
    Le coût du démantèlement du nucléaire n’est pas réellement connu. EDF l’estimait à quelques DIZAINES de milliards d’euros, alors que de son côté le réseau Sortir du nucléaire l’estimait en CENTAINES de milliards d’euros. La Commission Énergie 2050 a avancé le montant de 750 MILLIARDS d’euros pour les cinquante-huit centrales.
    Qu’arrivera t-il lorsque les fonds dits de démantèlement seront épuisés ? Quoi qu’il en soit notre génération aura profité de cette électricité pas chère et nos enfants paieront la facture. Ou pas … Alors bonjour les dégâts !
    Bien entendu, la justice voudrait que ce soit ceux qui auront gagné beaucoup d’argent avec tout ça, qui paient la facture. Mais je crains que ce soit encore le contribuable qui paiera, comme lorsque les banques se sont retrouvées en faillite en 2008.
    J’ai déjà dit que le capitalisme était à la base de tous nos problèmes (je suis anti-capitaliste) et notamment que c’est lui qui avec le temps avait pollué (colonisé) nos imaginaires. C’est ainsi que les consommateurs sont très attachés à leur pouvoir d’achat. Or ce sont bien les consommateurs qui de par leurs vrais et faux besoins, épuisent les ressources et génèrent des déchets, toujours plus.
    Au sujet de l’effet rebond, peu importent les causes et les leviers qui font baisser les prix à la consommation, il n’empêche que les économies (d’argent ou d’énergie) sont automatiquement anéanties par de nouvelles consommations.
    Regardez ne serait-ce que la consommation d’électricité en France depuis une trentaine d’années (période de progrès en matière d’économies d’énergie) : 4417 KWh par habitant en 1980 et 7292 KWh en 2011.
    De toute façon, avec sa politique libérale Fillon continuera à favoriser les actionnaires, qui eux se fichent pas mal de ce qui est produit et consommé du moment que ça leur rapporte le plus possible. Le capitalisme a une formidable capacité à s’adapter. Aujourd’hui il s’accommode parfaitement du vert, demain il peut continuer à engranger (un certain temps…) en fabriquant et vendant des bougies, des brouettes ou des vélos.

  10. Je n’ai pas bien compris, @Tellier prixdugaz, le sens de votre commentaire.

    Quand vous écrivez « bénéficierons de la baisse ou en serons accablés », à la baisse de quoi fait référence le mot « baisse »?

  11. Et bien, faisons la comparaison. Les consommateurs finaux, c’est-à-dire, nous, bénéficierons de la baisse ou en serons accablés par les prix qui augmentent de l’énergie.

  12. Bonsoir @Michel C,

    Quel est le sens de votre citation « étant donné les coûts de démantèlement et de traitement des déchets, je pense alors que nous ne la payons pas assez chère »? Que le nucléaire engendre des dégâts signifie qu’il n’est pas assez coûteux, mais pas forcément qu’il soit trop peu coûteux pour les acheteurs finaux.

    Vous insistez sur le fait que je sois favorable à ce que les prix finaux baisses, mais avez-vous aussi remarqué que je prônais aussi que les coûts supportés par les grands vendeurs industriels augmentent? C’est cette dernière augmentation qui est indispensable, car la hausse de ce que paie l’acheteur lambda n’entraîne pas la décroissance, mais simplement l’engraissement des portefeuilles des possédants.

    Concernant votre référence à l’effet rebond, vous omettez un détail important : si à chaque fois que les prix baissent il y a de nouvelles consommations, c’est parce qu’à chaque fois que les prix baissent, les coûts de revient baissent eux aussi. Ce n’est donc la réduction des prix finaux en elle-même qui est génératrice de cet effet rebond, mais la baisse de ce que débourse les grandes entreprises.

    Si les prix baissaient sans que les coûts de revient diminuassent du moindre centime, les hausses de consommation des classes moyennes et plus pauvres pourraient être compensées par les baisses de consommation des milliardaires dues à la réduction des profits.

  13. @Invite 2018
    Dans votre premier commentaire vous disiez souhaiter que le prix des énergies renouvelables baisse (pour le consommateur).
    Le domaine de l’énergie, carbonée ou verte peu importe, est un secteur lucratif aux mains des capitalistes. Qu’ils fassent de gros profits nous le savons. Quel devrait être alors le juste prix ? Prenons par exemple l’électricité nucléaire… étant donné les coûts de démantèlement et de traitement des déchets, je pense alors que nous ne la payons pas assez chère.
    Au risque de heurter, je pense de toute façon que l’énergie d’une manière générale n’est pas assez chère. La preuve c’est que nous la gaspillons (comme le reste).
    D’autre part chaque fois que les prix baissent (ex : le litre à la pompe) ou que des nouvelles technologies rendent les machines moins énergivores, cela se traduit par de nouvelles consommations à côté. On fait alors plus de kilomètres, ou on achète de nouvelles machines (toujours plus). Cela s’appelle l’effet rebond.
    On parle beaucoup, et à juste raison, du CO2 et du réchauffement climatique et aussi de l’épuisement des ressources fossiles, mais il faudrait avoir bien conscience et accepter qu’il n’y a pas que nos consommations de fossiles qui doivent baisser.

  14. Bonjour Invite2018
    C’est vrai pour le charcutier végan… d’autant plus que les paradoxes sont notre lot à tous, et les écolos n’en sont pas exempts. Ce qui ne veut pas dire non plus que les végans soient forcément des écolos. Quant à l’islamiste féministe… là aussi sacré débat ! Nous partageons probablement les mêmes définitions de ces deux choses en « isme », mais ce n’est pas pour autant que tout le monde est obligé d’être d’accord avec nous.
    Ceci dit Fillon n’a rien d’un écolo et encore moins d’un objecteur de croissance… ou alors il est le roi des « écotartuffes », c’est pour ça que je faisais un peu d’humour.

  15. Bonjour @Michel C,
    La comparaison avec le charcutier végan contient une faille : rien n’empêche qu’un charcutier puisse être réellement végan, étant donné le fait que dans le système en vigueur on soit contraint de ne pas vraiment choisir son métier à soi. Un végan se contredis en exerçant cette profession de bon cœur, mais pas en l’exerçant à contrecœur.
    Il aurait été préférable qu’à la place de « Autant se demander si un charcutier ferait un bon végan », vous écrivassiez par exemple « Autant se demander si un islamiste ferait un bon féministe ».

  16. Fillon va t-il être un bon écolo ? En voilà une question !!! Autant se demander si un charcutier ferait un bon végan.
    Au travers de ces 11 questions et leur réponse nous voyons clairement que Fillon veut le beurre et l’argent du beurre. Et en plus, il veut le lait qui a servi à faire le beurre, et la crémière bien sûr. Mais je doute qu’il soit aussi naïf que ça, en fait il fait semblant, et peut-être dit-il tout simplement ce que « la populace » a envie d’entendre.

    Un seul exemple exemple : étant donné qu’il ne veut pas en rajouter à la règlementation existante, ce qui ne ferait que compliquer encore plus les choses… admettons… il faudrait qu’il explique comment il compte s’y prendre pour faire « appliquer la loi, sans faille  » tout en réduisant le nombre de fonctionnaires.

    Le plus remarquable est peut-être à la fin avec  » Pour réduire notre empreinte je préfère agir sur notre mode de consommation plutôt que sur le nombre de consommateurs…  »
    Nous savons bien qu’il n’y a que 2 leviers pour agir sur la fameuse empreinte : Le nombre de consommateurs et le mode de consommation. Fillon dit clairement qu’il faut agir sur le second levier. Comme moi finalement …
    Fillon va-t-il être alors un bon objecteur de croissance ?

  17. La citation « sous l’effet de la baisse du prix de revient des énergies renouvelables » de Fillon m’inquiète. En effet, chaque mode de production a les coûts qu’il a, et rendre les énergies vertes plus rentables qu’elles ne le sont requiert de générer en parallèle plus de pollution dans d’autres domaines.

    Ce qui doit baisser, c’est les prix auxquels les énergies renouvelables sont vendues aux acheteurs finaux, mais absolument pas les coûts de revient supportés par les groupes industriels vendeurs. Il est important d’avoir conscience du fait que le fort niveau des marges qui est actuellement généré au profit économique des patrons milliardaires soit physiquement et matériellement incompatible avec toute réduction de la consommation de ressources fossiles.

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