futur sans automobiles

LeMonde nous assène régulièrement des articles dithyrambiques sur l’automobile. Ainsi le numéro du 25.03.2008 joue la carte du futur en nous prédisant l’automobile électrique qui deviendrait réalité industrielle. N’exagérons pas tout de suite, les premiers modèles ne seraient commercialisés que vers 2011 et on ne prévoit dans trois ans que 10 000 unités de la voiture (hors de prix) qui serait peut-être mis au point par Bolloré. Une telle succession de conditionnels n’empêche pas l’article de se conclure par un magnifique « Il serait dommage que les voitures ultrapropres de demain se contentent de ressembler à des voitures d’aujourd’hui ».

 

La voiture propre ? Le climat de la Biosphère ne connaît pas de voiture propre avec un moteur thermique. Le moteur électrique ne change pas grand chose, il n’y a que mirage. Avec des batteries électriques, la pollution n’est plus directe, elle est devenue invisible, téléportée dans un univers lointain. Car la batterie miracle au lithium-ion doit être rechargé régulièrement : une voiture électrique a une autonomie d’une petite centaine de kilomètres. Au bout des cosses de la batterie, il y a une prise, des fils, des poteaux électrique, des lignes haute tension, des kilomètres, et là-bas, tout au bout du bout, une centrale nucléaire dont on ne sait pas encore quoi faire des déchets radioactifs de longue durée.

 

Si le journal de référence qu’il faut lire régulièrement parle encore de « voiture propre », la Biosphère sort son revolver ! Bien sûr, ce n’est qu’une image malencontreuse. Si le PDG de Renault peut encore prétendre dans cet article que « La voiture électrique est la seule à offrir zéro émission polluante… », il ne faut pas l’assassiner, un autre Carlos Ghosn prendrait sa place*. Car nous sommes tous responsables, tous ceux qui utilisent une voiture individuelle, la classe globale qui domine notre planète. Mais en fin de compte, c’est la Biosphère qui est assassinée, et avec elle une grande partie des générations futures.

 * Georges Besse, PDG de Renault, a été lâchement assassiné le 17 novembre 1986.