gaz de schiste, l’interdiction demeure… et demain ?

 Le Conseil constitutionnel a décidé, vendredi 11 octobre, de valider la loi du 13 juillet 2011 (votée à l’initiative de Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale) qui interdisait la fracturation hydraulique*. Une compagnie pétrolière texane avait en effet déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). La bataille juridique tournait autour de deux points.

  • Il s’agissait d’abord de savoir si l’article 1 de la loi s’appuie sur le principe de précaution (danger potentiel) ou sur le principe de prévention (risques avérés).

  • Deuxième point de discorde, la loi Jacob revêtirait un caractère discriminatoire dans la mesure où elle ne concerne que les huiles et gaz de schiste et non la géothermie – pour laquelle la fracturation est parfois utilisée.

Un échange sur lemonde.fr montre, au delà des circonvolutions juridiques, l’enjeu véritable. L’emploi contre l’environnement, l’intérêt public contre les intérêts privés :

– « Les hydrocarbures de roche-mère (car c’est ainsi que ça s’appelle, gaz de schiste c’est pour paniquer les gens avec des vidéos sur Facebook), ce n’est pas que les multinationales, c’est aussi du travail pour les géologues et techniciens de forage français. Qu’on nous laisse travailler, coprolithe alors ! »

– « L’exploitation du gaz de schiste, tout comme l’exploitation du pétrole classique est une insulte à la planète. Cessez de nous ennuyer avec votre emploi, surtout s’il consiste à détruire la planète encore un peu plus. Vous prétendez être géologue, c’est-à-dire quelqu’un qui s’intéresse à la terre, à son histoire, à sa formation. Vous salissez ce noble métier quand vous le réduisez à de la prospection. Dehors ! »

Les Sages du Conseil constitutionnel estiment d’ailleurs que le législateur « a poursuivi un but d’intérêt général de protection de l’environnement ». Ils concluent « que la restriction apportée tant à la recherche qu’à l’exploitation des hydrocarbures ne revête pas, en l’état des connaissances et des techniques, un caractère disproportionné au regard de l’objectif poursuivi ». Un secteur d’activité qui n’œuvre pas pour le bien-être des hommes et de la planète n’a pas lieu d’être. Un emploi qui n’est pas durable et justifié n’est pas un véritable emploi, plutôt un gaspillage. L’emploi aujourd’hui peut se fait au détriment de l’emploi demain.

* LEMONDE.fr du 11 octobre 2013, gaz de schiste la fracture hydraulique restera interdite en France

2 réflexions sur “gaz de schiste, l’interdiction demeure… et demain ?”

  1. Le commentaire du Monde que vous citez n’illustre pas des pretentus interest prives contre public (le public est de toute facon la somme de tous les prives), amis il illustre tres bien la realite totalitaire de l’ecologie politique. Le commentaire en question: « Vous prétendez être géologue, c’est-à-dire quelqu’un qui s’intéresse à la terre, à son histoire, à sa formation. Vous salissez ce noble métier quand vous le réduisez à de la prospection. Dehors ! »  »
    1) « Vous pretendez etre geologue »: negation / tentative de negation / discredit de la qualite de scientifique de l’intervenant. Typique du sciento-scepticisme Vert (ceux qui ne rentrent pas dans votre doxa ne sont pas de « vrais » scientifique).
    2): « ‘est-à-dire quelqu’un qui s’intéresse à la terre, à son histoire, à sa formation.  »
    Tentative de redefinition de la geologie et des geologistes, dans ce cas en definissant une science par de la bouillie comtemplative. Effectivement bien des Verts voudraient reduire la science a une eternelle contemplation non-intervenante. C’est pas ca la science les gars.
    3: « Vous salissez ce noble métier […]. Dehors »
    Condamnation et exclusion. Le totalitarisme Vert est en meme temps juge, jury et bourreau (Greenpeace fonctionne selon ce modele par exemple).

  2. Dans un monde détruit, la question de l’emploi n’aura même plus de sens.
    De même que les pêcheurs se trompent de combat quand ils pensent que les restrictions de prises vont contre l’emploi car quand il n’y aura plus de poissons, il n’y aura plus de pêcheurs, de même les travailleurs du pétrole doivent savoir qu’un jour, gaz et pétrole de schiste ou pas, le pétrole sera épuisé et que ce jour là, le secteur n’offrira plus d’emploi du tout. L’humanité souffre de « court-termisme « et la Terre risque bien d’en mourir. Globalement aujourd’hui, le travail des hommes revient à détruire la planète.

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