GAZ, le « point de vue des écologistes »

Il y a plusieurs façons de regarder un événement quel qu’il soit. Tout dépend de son point de vue, sachant qu’en fin de compte ce sont les écologistes qui ont toujours raison. Prenons au hasard un article récent du MONDE : « Au 30 juin 2023, ce sera la fin des tarifs réglementés de vente du gaz. »

Adrien Pécout le journaliste, qui se veut objectif : Au 30 juin, fini le tarif réglementé de vente du gaz, fini ce tarif protecteur, le Conseil d’Etat l’a jugé contraire au droit européen et à la libéralisation du marché de l’énergie… Point important : si les cours européens du gaz repartent en forte hausse, le gouvernement pourra alors aussi appliquer son « bouclier tarifaire ». A terme, pourtant, l’extinction du TRVG risque d’exposer encore plus les ménages à la volatilité des cours… Gare à certaines pratiques de démarchage à domicile ou par téléphone, aux usagers, plus que jamais dorénavant, d’être sur leurs gardes.

Le point de vue des corrnucopiens, qui pensent que la corne d’abondance est éternelle : Une hausse à venir des tarifs ? Ne devait-on pas avoir au contraire, nous avait-on promis, une baisse spectaculaire du prix du gaz grâce à la privatisation de Gaz de France ?

Le point de vue des antilibéraux nationalistes : Encore une grande œuvre de l’idéologie de la Commission européenne, la mise en concurrence pour les produits de base qui aboutit à plus de précarité et à des tarifs plus élevés. Frexit !

Le point de vue des technocrates : Le gaz vient de Russie, des pays arabes ou d’Alaska. Ça s’appelle des monopoles et des cartels. La concurrence ne concerne que le coût du centre d’appel pour vous abonner ce qui est marginal car 50% du prix c’est le fournisseur, 25% la taxe d’utilisation du réseaux et 25% les autres taxes, principalement la retraite des gaziers. Au total, la concurrence ne porte que sur un montant très inférieur à celui de la retraite des gaziers qui a été rajoutée sans vous le dire. Le méchant qui s’en met p’ein les fouilles, comme pour l’essence, c’est l’Etat.

Le point de vue des financiers : Le bouclier tarifaire est une bien mauvaise idée : l’État emprunte massivement pour faire bénéficier à tous (y compris ceux qui n’en ont pas besoin) d’un tarif décorrélé de la réalité. Résultat : personne n’a intérêt à remettre en cause ses habitudes de consommation ni à réfléchir à changer son mode de chauffage, notamment pompe à chaleur + photovoltaïque, ce qui devra se faire pourtant…

Le point de vue des pauvres : Attention, le bouclier tarifaire est fonction des ressources, contrairement au plafonnement du tarif réglementé. Quant à passer à la pompe à chaleur en immeuble, a fortiori si tu es locataire, c’est pas gagné.

Le point de vue du longtermisme : En 2028, les ménages devront payer une taxe CO2 sur les combustibles utilisés pour chauffer leur maison. Et en 2050, l’Europe vise le neutralité carbone qui implique la fin du gaz pour chauffer son eau chaude à 60°C et pour cuisiner à 200°C. Le Shift Project a analysé les données existantes sur les réserves mondiales de gaz naturel et prévoit une diminution entre 2 et 20 des quantités de gaz naturel disponibles sur le marché par rapport à maintenant dans une période allant de 2050 à 2060. Conclusion : cela ne sert à rien de râler et de crier au scandale, les réalités physiques sont incontournables.

Le point de vue des darwiniens : Dans un monde qui change, ceux qui ne s’adaptent pas disparaissent.

Le point de vue des écologistes sur ce blog biosphere

Nucléaire et gaz, le greenwashing à l’UE (2022)

extraits : Lexécutif communautaire a fini par publier, le 2 février 2022, son décret sur la taxonomie verte, classement des activités selon leur contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. Le nucléaire classé énergie « verte » et le gaz « énergie de transition », se révèle pour ce qu’elle est, un exercice purement politicien.

Alerte, l’envolée des prix du gaz en Europe (2021)

extraits : Pour ne pas avoir d’insomnies, nous avons adopté plusieurs stratégies. Le déni (« c’est des conneries »), la croyance (« La science trouvera bien une solution »), le greenwashing (« j’achète des crédits carbone »), le n’importe quoi (« avec la croissance verte, tout est possible »). Nous nous refusons à aborder les problèmes de fond, ainsi la pénurie de gaz qui nous pend au nez.

Gaz à tous les étages, notre mode de vie dans l’impasse (2017)

extraits : Aujourd’hui, c’est la planète entière qui désire l’eau courante avec chasse d’eau incorporée dans chaque WC et le gaz à tous les étages. Le gaz, source d’énergie fossile, source d’énergie facile. Quand le président américain Donald Trump fait des civilités à son meilleur ennemi, son homologue chinois Xi Jinping, ils se racontent des histoires de gaz. Ils ont signé jeudi 9 novembre 2017 un accord d’investissement chinois pour l’exploitation d’un gisement en Alaska.Comme d’habitude nos agissements individuels et collectifs veulent ignorer les contraintes biophysiques du long terme. Le gaz naturel est une ressource non renouvelable qui devrait atteindre son pic de production entre 2030 et 2040. Ce qui veut dire qu’il est impossible de conserver au cours des années 2050 le gaz à tous les étages et le confort qui va avec.

Les gaz à effet de serre, c’est aussi notre affaire (2015)

extraits : Je gagne mon argent en ne le dépensant pas. Ce que je veux, c’est gagner du temps. Aujourd’hui je touche 400 euros par mois environ. C’est formidable, je n’ai jamais eu autant ! Ça me suffit largement. Je n’ai pas de frais de transport puisque je fais tout à vélo, pas de chauffe-eau, pas de chauffage central. J’ai enlevé tous les radiateurs électriques, ils ne me servaient pas. C’est absurde de chauffer l’air pour chauffer le corps. Quand j’ai froid, je mets un pull ou une couverture en plus, et voilà.

66 années de gaz de ville devant nous, tout baigne (2006)

extraits : Braves gens, pourquoi vous inquiéter, le gaz est bien plus abondant que l’or noir, des experts affirment même que les réserves prouvées (au rythme actuel de production) peuvent satisfaire nos besoins pendant 66 années encore (contre 40 pour le pétrole). Mais si on demandait aux générations futures leur point de vue, c’est immédiatement qu’il faudrait se passer de pétrole et de gaz ; c’est eux qui souffriront du réchauffement climatique et sans aucune réserves de ressources fossiles à disposition pour s’adapter. Tout journaliste qui ne parle pas dans son article d’économies d’énergie doit être immédiatement accusé de crime contre la Biosphère…

6 réflexions sur “GAZ, le « point de vue des écologistes »”

  1. Ah ça c’est sûr, il y a plusieurs façons de regarder un événement quel qu’il soit.
    Tout dépend de son point de vue. La Palisse n’aurait pas dit mieux. C’est vrai que depuis le balcon ON voit mieux ce qui se passe dans la rue que depuis le fond de la cave. Quoique.
    Tout dépend aussi, et en même temps, de son acuité sensorielle. Même aux premières loges, une personne atteinte de surdicécité ne risque pas de trop profiter du Spectacle.
    Ben oui, ou ben non, et alors ? D’un certain point de vue, c’est vrai, si le Spectacle est à chier, alors ce n’est pas bien grave. Quoique.
    Chez ces gens là, les sourdaveugles, c’est comme partout, il y a de tout. Des intellos, des bas du front, des petits, des grands, des jeunes des vieux, le temps ne fait rien à l’affaire etc. Même des écologistes. ( à suivre )

    1. Ben oui vu que de nos jours tout le monde peut s’en revendiquer. Même celui (ou celle) qui est bête à bouffer du foin. D’ailleurs pour notre affaire ce n’est pas du tout un handicap. Bien au contraire pour celui-là ne rien percevoir du Spectacle n’est pas du tout un problème, vu qu’il ânarien à foot. Et cerise sur le cake, ça ne l’empêche même pas de commenter. Et même d’avoir raison. Ou de trop souvent vouloir avoir toujours raison. Ben oui, que ce soit dans la langue des signes ou des singes peu importe, notre pauvre misérable bougre (Mézique pour vous servir) a le droit lui aussi d’exprimer son point de vue. Comme n’importe qui. ON appelle ça l’égalité.
      Et ce au sujet de n’importe quoi. ON appelle ça la liberté d’expression.

      Moralité : Les cons ont toujours raison. Ça sent le gaz, de plus en plus, toujours plus, et ON passe son temps à chercher à savoir c’est qui qu’a pété.
      En attendant, c’est pas Moi ! 🙂

      1. Une autre qui sent bon. Et là encore un prout du Conseil d’État.
        – Néonicotinoïdes : les dérogations de la France jugées « illégales » par le Conseil d’État ( 4 mai 2023 – actu.fr/planete/biodiversite/ )
        Point de vue des cornucopiens : « Si c’est ça, c’est la fin des haricots ! »
        Point de vue des pauvres : « Et les fins de mois, avec ça ? »
        Point de vue des financiers : « Vendez toutes vos actions Bayer et Nufarm. »
        Point de vue des technocrates : « À tout problème il y a une solution. »
        Point de vue des antilibéraux nationalistes : « Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. »
        etc. etc.
        Et du point de vue de nos chers écologistes, ça donne quoi ?
        « Quoicoubeh» pardi !!

    2. « Ah ça c’est sûr, il y a plusieurs façons de regarder un événement quel qu’il soit. »

      Tu sais, concernant le pétrole et le gaz, il n’y a pas 36 façons de regarder pour obtenir des résultats différents … Les réalités physiques sont des réalités physiques et non pas un évènement à interpréter, et une jauge reste une jauge, en l’occurrence une jauge n’est pas un évènement non plus ! A partir du moment, où tous les observateurs de la jauge de pétrole mesurée en barils ou de la jauge en carburant mesurée en litres ou galons, puis en volume pour le gaz, alors tous les observateurs de ces jauges ne peuvent voir qu’un seul et unique résultat ! Pas d’interprétation possible ! Les quantités restantes de ressources naturelles au niveau mondial, sont les mêmes pour tout le monde !

      1. Ben oui, et ça vaut pour des tas de choses.
        La part du gaspillage alimentaire, par exemple. La jauge nous indique 1/3.
        Et 1/3 c’est 1/3 ! Mais que veux tu, il y en aura toujours un pour dire que la jauge déconne. Et celui-là, même si tu lui mets le nez dans la Poubelle, il continuera à te dire que ce n’est pas vrai. Que NON, ça ne sent pas mauvais !
        Alors pour ce qui est du gaz… au stade où il en est… finalement le mieux c’est qu’il demande à ChatGPT. C’est mille fois mieux que la Jauge ! MDR !!!

    3. On ne négocie avec dame nature ! Un socialo communiste peut promettre 10 fois plus de quantités pour tout le monde, il ne pourra pas faire apparaître des quantités supplémentaires en remuant le nez comme ma sorcière bien aimée ! Quand la jauge dit qu’il y en a moins, c’est bien parce qu’il y en a moins, un point c’est tout ! Et quand cette jauge dira qu’il n’y a plus rien, c’est qu’il n’y aura plus rien ! Pas d’interprétation et de points de vue possible pour espérer faire changer le résultat de la jauge !

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