GES, les engagements des différents pays

Si nous voulons rester en-deçà de 2°C de réchauffement, il FAUT que les émissions mondiales de gaz à effet de serre commencent à décroître très fortement avant 2025. En Europe, le marché des quotas d’émissions de CO2 est moribond depuis plusieurs années. Sa réforme pourrait aboutir après 2025. Et pourtant l’Union Européenne fait figure de pionnière en matière de transition énergétique ! il suffit de lister les engements de réductions des GES (gaz à effet de serre) des différents pays pour s’apercevoir que la préparation de la COP21 n’est qu’une mascarade.

Le Costa Rica s’engage à devenir un pays neutre en carbone d’ici à 2021. C’est le seul pays qui montre l’exemple que les autres ne suivront pas. D’ailleurs le Costa Rica n’a pas d’armée, preuve s’il en est que le bon exemple n’est pas suivi par les autres.

La Suisse s’engage sur une baisse de 50 % d’ici à 2025 par rapport à 1990. La Suisse est passé de 6,42 tonnes métriques de CO2 par habitant en 1990 à 5,06 en 2013 soit une diminution de 21 %. L’objectif fixé des 50 % est donc atteignable, mais avec quelques efforts sur peu d’années. Notons cependant qu’une division par deux est insuffisante, il faudrait une division des GES au moins par 4 ou 5 dans les pays riches. Comparons avec le Mali qui est passé de 0,05 tonnes métriques de CO2 par habitant en 1990 à 0,04 en 2013 !

L’Union européenne s’engage sur une baisse de 40 % d’ici à 2025 par rapport à 1990. Elle est contente de cette déclaration, c’est bien la seule.

Le Canada s’engage sur une baisse de 30 % d’ici à 2030 par rapport à 2005. Notons la perversité de l’annonce, on ne se fixe plus sur 1990 mais sur 2005. La manipulation des chiffres sera la constante du Canada, gros pollueur du climat avec ses sables bitumineux.

Les Etats-Unis s’engagent sur une baisse de 26 à 28 % d’ici à 2025 par rapport à 2005. Les plus gros pollueurs resteront toujours les moins disant : 18,82 tonnes métriques de CO2 par habitant en 1990 et encore 16,5 en 2013.

Le Japon s’engage sur une baisse de 26 d’ici à 2030 par rapport à 2013. La base de référence, « 2013 », est choisie exprès car les émissions japonaises sont proche du record historique établi en 2007 (1,41 milliard de tonnes équivalent CO2)

La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre depuis 2006 – il représente à lui seul 25 % du total mondial – se fixe pour objectif d’« atteindre le pic de ses émissions de CO2 autour de 2030 tout en s’efforçant de l’atteindre au plus tôt ». Pékin entend aussi « baisser l’intensité carbone [émissions de CO2 par unité de produit intérieur brut] de 60 % à 65 % par rapport à 2005 » et « porter la part des énergies non fossiles dans la consommation énergétique primaire à environ 20 % ». Rien sur la priorité de premier rang, réduire ses besoins industriels et donc cesser d’être « l’atelier du monde ».
(LE MONDE du 1 juillet 2017, La Chine dévoile ses ambitions pour la Conférence de Paris sur le climat)

Rappel de quelques données : le G7 (juin 2015) soutient une réduction, d’ici à 2050, des émissions mondiales de gaz à effet de serre « correspondant au haut de la fourchette de la dernière recommandation du GIEC, laquelle se situe entre 40 % et 70 % par rapport à 2010 ».
Les délégations africaines, et celles des pays en développement de manière générale, demandent une baisse globale des émissions de 40 % à l’horizon 2020. « Fixer comme cap 2050, c’est trop lent et c’est surtout trop tard. »

4 réflexions sur “GES, les engagements des différents pays”

  1. Ce n’est probablement pas faux en effet, d’une certaine façon je crois que l’humanité n’a jamais rien anticipé et qu’elle a toujours réagi. Il se peut que là cette attitude soit catastrophique.

    Pour être plus précis ma critique sur la taxe carbone porte surtout sur le complexe mécanisme de marché du carbone qui jusqu’à présent n’a rien donné.

    Par contre je suis absolument favorable à une élévation du prix de l’énergie, seul mécanisme général et simple permettant de nous engager vers une politique d’économie. Je suis assez favorable à une taxe (simplement en fait une augmentation de la TVA) sur les énergies fossiles. On ne fera pas de bonne politique en la matière dans un contexte d’énergie bon marché.
    Les ridicules propositions sur les vignettes de toutes les couleurs font sourire, elles embêteront des gens qui utilisent très peu leur voitures (et donc polluent peu) quand quelques jours par an ils en auront besoin. C’est l’exacte écologie punitive pourtant censé être refusée par la ministre. Par contre on va pousser les gens à changer tout le temps leurs automobiles et tous leurs appareils pour avoir le dernier cri et le dernier label, le contraire exactement de ce qu’il faudrait faire.
    Une augmentation globale du prix de l’énergie pallierait à toutes ses complexités qui vont nous rendre la vie impossible.
    Sinon nous demanderons à Robert Lamoureux de revenir et de nous réciter inlassablement : La vignette bleue sur la voiture bleue, la vignette rouge sur la voiture rouge, la vignette bleue sur……

  2. Ce qui est extraordinaire c’est le manque de coordination
    – Les ‘années de référence (départ des calculs) sont toujours différentes
    – Les années prises comme objectif sont différentes
    – les taux de régressions sont différents

    Si l’on ajoute que les pays sont à des niveaux de pollution différents, que certains polluent parce qu’ils fabriquent pour les autres, il est absolument impossible de faire une synthèse.
    Pour ma part plutôt qu’une taxe carbone ou mille mécanismes complexes je suis favorable à une taxe généralisée, sur le litre de pétrole, le kg de charbon et le mètre cube de gaz, les prix de l’énergie seront ainsi augmentés et chacun pourra au mieux faire ses arbitrages entre le coût de l’investissement en matière d’économie et coût de la consommation d’énergie.
    Si la taxe est suffisamment élevée on devrait partout, aller vers une baisse de la consommation. Sans grande illusion toutefois car de toutes manières nous ne jouerons que sur le rythme de consommation et finalement nous allons brûler tout ce qui est brûlable et sensiblement modifier la composition de l’atmosphère et incidemment le climat.
    De toutes façons à l’échéance de 10 000 ans environ l’astronomie nous entrainait inéluctablement vers une ère glaciaire, elle aussi incompatible avec notre civilisation.
    Nous allons faire pareil, mais plus tôt et avec le réchauffement et non avec le refroidissement. Notre civilisation est condamnée, malheureusement beaucoup d’espèces animales aussi et pas seulement à cause du réchauffement mais bien à cause de notre omniprésence.

    1. Didier,
      tu parles sans illusion de la taxe carbone. D’accord. C’est pourquoi nous arriverons un jour ou l’autre à une carte carbone, un rationnement de notre consommation d’énergie. Les humains ordinaires n’aiment pas faire de la simplicité volontaire, ils préfèrent attendre qu’on les brutalise !

  3. Ethiopie, pour une réduction de 64 % d’ici 2030 « par rapport au niveau où conduirait la tendance actuelle (multiplication des GES par 2,5 au cours de 15 prochaines années).
    Or réduire de 64 % revient à diviser par 2,9. Sachant que la variation annuelle de la population est de 2,6 % et que toute personne supplémentaire est obligée pour vivre d’émettre des gaz à effet de serre… Faites le calcul !

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