Greenpeace, une association anti-malthusienne

Lettre ouverte d’un contributeur régulier à l’association Greenpeace

Je ne renouvellerai pas mon soutien financier à Greenpeace. En effet je viens de découvrir que sur la question démographique, vous vous permettez de dire mensonges et contre-vérités dans votre rubrique FAQS. Vous prétendez que « c’est une idée fausse et dangereuse de dire que la surpopulation est l’une des principales causes de la crise climatique et qu’il serait nécessaire de contrôler la croissance démographique ».

Vous niez qu’il y ait surpopulation avec des arguments de type politique d’extrême gauche (l »effet de serre, c’est la faute des multinationales). Vous ajoutez une accusation de racisme quant à l’origine de l’idée de surpopulation. Or c’est Malthus (et non Paul Ehrlich) qui est dès 1798 à l’origine du constat de tendance à la surpopulation). Le mot « malthusien » est entré dans le dictionnaire. Un malthusien explique qu’il s’agit de maîtriser la fécondité quand il y a décalage entre le nombre d’humains et le milieu qui les fait vivre. Le but est de promouvoir l’épanouissement de toutes les catégories sociales, y compris les plus défavorisées. Y voir du racisme est une accusation sans fondement.

Vous répétez constamment l’expression « Contrôle de la population » alors que l’existence du planning familial, la liberté de contraception et l’interruption volontaire de grossesse ne reposent pas sur un diktat de l’État, mais sur le libre choix des personnes. Enfin vous osez prétendre que parler de surpopulation empêcherait d’agir pour d’autres causes. C’est absurde, on peut financer Greenpeace tout en étant par exemple membre actif de l’association Démographie Responsable. Voir dans ces deux engagements une contradiction apparaît même comme une atteinte à la liberté de participer à n’importe quelle association de son choix. Quant à l’idéologie véhiculée par Démographie Responsable, allez consulter le site de DR, et vous aurez des idées un peu plus justes sur ceux qui disent comme moi qu’il y a surpopulation et qu’il faut agir de façon humaniste.

Il est vrai, comme vous l’écrivez, que « les émissions par habitant de l’hémisphère sud sont bien moins élevées que celles du nord ». Mais il faut en déduire que la baisse de fécondité dans les pays sur-développés est une bonne nouvelle pour le climat. Quant à des pays surpeuplés et sous-développés, laisser croire qu’il ne faudrait pas instituer chez eux un planning familial efficace serait une faute stratégique qui irait à l’encontre de leurs propres intérêts.

En conclusion, la meilleure façon de lutter contre la crise écologique consiste à la fois à réduire le nombre de personnes sur Terre, à lutter contre les inégalités et à tendre à un niveau de vie moyen compatible avec les possibilités de la planète.

contenu de la rubrique FAQS de Greenpeace

Population : quel impact sur l’environnement ?

https://www.greenpeace.fr/population-quel-impact-sur-lenvironnement/

On entend parfois dire que la surpopulation est l’une des principales causes de la crise climatique et qu’il serait nécessaire de contrôler la croissance démographique. Cette idée est fausse et dangereuse, car elle rejette la faute de problèmes sociétaux sur le dos notamment de populations qui n’en sont aucunement à l’origine.

Population et environnement : un faux débat

Les théories sur la surpopulation se sont généralisées dans les années 60, avec à la clé des discours tels que : “la croissance démographique est hors de contrôle, notre planète ne peut plus y faire face, la surpopulation est la cause de l’épuisement des ressources et du chaos climatique, nous devons réduire la population mondiale pour combattre les crises environnementale et climatique”.

En réalité, quelques dizaines de multinationales sont directement responsables des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Ainsi, mettre en avant la pseudo nécessité de contrôler la population revient à montrer du doigt les individus alors que des changements systémiques sont nécessaires, et à nous détourner du vrai problème, à savoir le rôle des industries polluantes et la passivité voire la complicité des gouvernements face à la destruction de l’environnement, du climat et de la biodiversité,

Le “contrôle de la population mondiale”, une idée aux origines racistes

La bomb P, le livre de Paul Ehrlich qui a popularisé cette idée, est basé sur les expériences vécues par l’auteur dans une grande ville indienne et préconise des mesures d’incitation et de contrainte pour contrôler la population – en particulier celle des personnes non blanches. Encore aujourd’hui, lorsque les gens parlent de surpopulation, ils ont souvent en tête la Chine, l’Afrique ou l’Inde. Aux Etats-Unis, par exemple, cette idée s’est traduite par la stérilisation forcée de femmes racisées. Elle a également été utilisée pour justifier des crimes racistes commis par des suprémacistes blancs, comme la fusillade d’El Paso. Comme toute narrative raciste, celle du contrôle de la population a de graves conséquences.

En réalité, les émissions par habitant de l’hémisphère sud sont bien moins élevées que celles du nord, et réduire la population ne résoudrait donc en rien la crise climatique. D’après une étude publiée par Oxfam en 2015, “une personne parmi les 10% les plus riches en Inde n’émet en moyenne qu’un quart du CO2 émis par une personne de la moitié la plus pauvre de la population des États-Unis”. En résumé, la plupart des arguments en faveur du contrôle de la population montrent du doigt les pays en développement dont les émissions per capita demeurent relativement peu élevées, et pas les pays industrialisés qui émettent davantage de gaz à effet de serre.

La meilleure façon de lutter contre la crise climatique n’est donc pas de réduire le nombre de personnes sur Terre, mais de revoir globalement nos modes de production et de consommation, de mettre la pression sur les entreprises et les politiques qui en sont à l’origine, et de lutter pour une distribution des richesses durable, juste et équitable.

10 réflexions sur “Greenpeace, une association anti-malthusienne”

  1. Le positionnement de Greenpeace en réponse à cette lettre ouverte :

    « Selon nous, ce sont bien nos modes de vie qui causent des dommages à l’environnement et au climat, surconsommation, exploitation à outrance des ressources naturelles. Si la croissance démographique peut être forte dans certains pays, elle n’est pas pour autant une menace pour les ressources de la planète. Les ressources de notre planète sont suffisantes si elles sont équitablement réparties. Voilà pourquoi nous considérons que limiter la population mondiale n’est pas la solution aux énormes problèmes de surconsommation et d’inégalité auxquels nous sommes confrontés et qui sont selon nous les vrais leviers de la transition écologique et sociale. »

    1. réponse du contributeur financier à Greenpeace :
      « Merci pour l’ostracisme, soutenir Greenpeace ne voulait pas dire oublier la cause démographique. Comme quoi le dogmatisme de Greenpeace, excluant complètement la question démographique pour des raisons qui n’en sont pas, peut entraîner la perte d’une donation qu’on pouvait évaluer à 400 000 euros aux prix actuels. « 

  2. @D. Barthes :
    probablement un curieux mélange de malveillance et de nigauderie typiques de personnes gravement contaminées par le (mondialo)gauchisme

  3. La position négationniste de Greenpeace sur la Démographie revient en effet à aller droit à la catastrophe, Biosphère a entièrement raison d’avoir cette attitude.
    Greenpeace se donne bonne image mais refuse de voir les choses en face, c’est désespérant pour la nature.
    Nous ne sauverons rien de la nature à 8 milliards, mais c’est tellement plus facile de dire le contraire pour se faire bien voir, l’attitude de ces association ou ONG censées protéger l’environnement est une impasse, un mensonge, une trahison vis à vis de leurs buts affichés

    1. Ceci prouve le virage mondialiste de Green Pisse et son faux nez écologiste .
      Ces ONG au départ sincèrement défenseurs de la cause écologique sont devenues probablement les émanations des grands groupes multinationales .
      On peut en dire autant des Amis de la terre au départ quasi malthusiens voici 30 ans .

      1. je ne sais pas si ces organisations sont des émanations des groupes multinationaux (il faudrait étudier dans chaque cas les financements et les liens personnels entre dirigeants), par ailleurs ils ont plutôt tendance à en dire du mal.
        Ce qui est vrai par contre c’est que finalement ils se retrouvent grands groupes internationaux et ONG sur deux mêmes orientations : le rejet de toute modestie démographique et la vision d’un monde entièrement unifié avec des hommes et des cultures tous et toutes interchangeables, cela me semble dans les deux cas de très graves erreurs, dont je ne sais la part qu’on doit attribuer à la naïveté.

  4. Pour en finir de la pauvreté, yaka éliminer les pauvres !
    Pour en finir du chômage, yaka faire disparaître les chômeurs !
    Pour en finir de la Connerie… eh ben yaka en faire la Bien-Pensance !
    Une bonne grosse dose de racisme, un zeste de climato-scepticisme, une “argumentation“ des plus brillantes, des prédictions dignes de Madame Irma…
    Et tout ça pour se donner bonne con science, et nous dire que les salauds ce sont les Autres. Eh ben ils sont beaux nos malthusiens ! Misère misère !

  5. J’imagine combien ça doit être dur, pour ce contributeur régulier. Quand ce discours émane d’un anonyme, il suffit alors, pour tenter de la lui fermer, de lui répondre qu’il a belle gueule, de critiquer, de raconter n’importe quoi, d’abuser du sophisme machin chouette, bien planqué derrière son pseudo. Mais là ce n’est pas Michel C ni Parti d’en rire ou n’importe quel autre esprit critique, non c’est juste Greenpeace qui balance ses quatre vérités aux malthusiens et autres dé et anti-natalistes.
    Eh ben là vous l’avez, c’est bien dit et c’est bien fait, na ! 🙂

    1. Mais qu’à cela ne tienne, foutu pour foutu, de toute façon on n’est pas là pour débattre, juste pour se battre, on ressort la vieille rengaine, les mêmes stratégies, on accuse Greenpeace de mensonges, on l’accuse d’accuser sans preuve et patati et patata. Bien plus qu’absurde c’est juste pathétique. Tiens la Preuve :
      – « C’est absurde, on peut financer Greenpeace tout en étant par exemple membre actif de l’association Démographie Responsable »
      Ben oui la Preuve : « Je ne renouvellerai pas mon soutien financier à Greenpeace.
      [ Tiens, là vous l’avez et vous ne l’avez pas volé, na ! ] »

      1. – « Vous niez qu’il y ait surpopulation avec des arguments de type politique d’extrême gauche (l »effet de serre, c’est la faute des multinationales) »
        En quoi «des arguments de type politique d’extrême gauche» seraient-ils douteux, ou mensongers, irrecevables ou je ne sais quoi ?
        Dire que quelques dizaines de multinationales sont directement responsables des 2/3 des émissions de GES à l’échelle mondiale, que les 10% des personnes les plus aisées détiennent plus de 75% des richesses, que les 1% possèdent près de la moitié… c’est ça un discours d’extrême-gauche ? C’est sûr, ce ne sont pas les Macron et Compagnie, ni MLP, qui nous saoulent avec ça.
        En attendant, c’est la réalité.
        Le contributeur furax serait-il fâché avec la Gauche, par hasard ? Avec l’extrême gauche n’en parlons pas. 🙂

Les commentaires sont fermés.