H.D.Thoreau (1849)

Le texte La désobéissance civile de Henry David Thoreau (1849) vient d’être réédité par « Le passager clandestin ». Avec une pensée pour les faucheurs volontaires d’OGM, en voici quelques extraits :

 – Il n’est pas souhaitable de cultiver le même respect pour la loi et pour le bien. La seule obligation qui m’incombe est de faire bien.

– La loi n’a jamais rendu les hommes un brin plus justes.

– Il y a des milliers de gens qui par principe s’opposent à l’esclavage et à la guerre mais qui en pratique ne font rien pour y mettre un terme.

– Il existe des lois injustes : consentirons-nous à leur obéir ? Tenterons-nous  de mes amender en leur obéissant ou les transgressons-nous tout de suite ? Si le gouvernement veut faire de nous l’instrument de l’injustice, alors je vous le dis, enfreignez la loi.

– Tout homme qui a raison contre les autres constitue déjà une majorité d’une voix.

– Si un seul honnête homme cessait, dans notre Etat du Massachusetts, de garder des esclaves, quitte à se faire jeter dans la prison du Comté, cela signifierait l’abolition de l’esclavage en Amérique. Car peu importe qu’un début soit modeste : ce qui est bien fait au départ est fait pour toujours.

  Si un millier d’homme devaient s’abstenir de payer leurs impôts cette année, ce ne serait pas une initiative aussi brutale et sanglante que celle qui consisterait à les régler, et à permettre ainsi à l’Etat de commettre des violences et de verser le sang innocent. (Thoreau critique la guerre contre le Mexique, 1846-48, et l’Etat en général)

– Je n’ai payé aucune capitation depuis six ans ; cela me valut de passer une nuit en prison. Pas un instant je n’eus le sentiment d’être enfermé et les murs me semblaient un gâchis de pierre et de mortier.

– Je me trouvais en plein champ d’airelles sur l’une de nos plus hautes collines, et de là on ne voyait l’Etat nulle part. C’est là toute la chronique de « Mes prisons ».

– Homme d’Etat et législateurs, si bien enfermés dans leurs institutions, parlent de changer la société, mais ils n’ont point de refuge hors d’elle.

– La vérité du juriste n’est pas la Vérité : elle n’est qu’opportunisme cohérent.

– Ceux qui voient la Vérité ruisseler dans ce lac, dans cet étang, poursuivent leur pèlerinage vers la source originelle.

– L’autorité du gouvernement est toujours impure, en toute justice, elle doit recevoir l’assentiment des gouvernés.