Il est temps de mettre fin à cette mascarade

Joseph Chamie : La population mondiale a atteint 1 milliard vers 1804, a doublé pour atteindre 2 milliards en 1927, a de nouveau doublé pour atteindre 4 milliards en 1974 et doublera à nouveau pour atteindre 8 milliards d’ici 2023. Pourtant la croissance démographique des nations est malheureusement largement ignorée par les gouvernements. Les dirigeants gouvernementaux de la COP26, par exemple, n’ont pas abordé la limitation de la demande mondiale d’énergie, d’eau, de nourriture, de logement, de terres, de ressources, de biens matériels, de machines, de transports, etc. en réduisant la croissance de leurs populations humaines respectives. Ils ne sont pas prêts à reconnaître que la décroissance de la population est essentielle pour lutter contre les changements climatiques. De plus de nombreux pays, dont le Canada, la Chine, les membres de l’Union européenne, l’Iran, Israël, le Japon, la Russie, la Corée du Sud et les États-Unis, continuent de faire pression pour la croissance de leur population. La Chine, par exemple, est passée d’une politique de l’enfant unique à une politique de l’enfant à trois enfants pour augmenter sa population de plus de 1,4 milliard d’habitants. L’ambiance dans de nombreuses régions d’Europe se reflète dans l’affiche allemande disant: « Wir können unsere eigenen Babys machen, wir brauchen keine Ausländer » (Nous pouvons faire nos propres bébés, nous n’avons pas besoin d’étrangers).  Et Israël promeut la croissance démographique de sa population juive comme condition préalable à la sécurité ; sa population actuelle de 8,7 millions d’habitants pourrait atteindre 15 millions d’ici 2050.

Il est temps de mettre fin à cette mascarade et de reconnaître les conséquences désastreuses d’un monde de 8 milliards d’humains sur le changement climatique. La communauté mondiale des nations ne sera probablement pas en mesure de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050. Pour remédier à cet échec, la survie de la biosphère devrait être désignée comme un objectif international pertinent pour toutes les nations. Cependant, s’éloigner de la primauté de la souveraineté nationale au lieu d’une approche planétaire semble peu probable de sitôt. D’autres réponses au changement climatique sont la réduction de la fécondité et l’augmentation de la morbidité et de la mortalité. Le changement climatique devrait avoir de graves conséquences sur les déterminants socio-économiques et environnementaux de la santé, notamment l’air, l’eau, la nourriture et l’habitat. Il pourrait entraîner la mort prématurée de plus de 80 millions de personnes au cours du reste du siècle.

En bref, la stabilisation et la décroissance des populations humaines sont essentielles pour limiter les demandes sans cesse croissantes d’énergie, d’eau, de nourriture, de terres, de ressources, de logement, de chauffage / refroidissement, de transport, de biens matériels, etc. qui sont responsables du changement climatique de la planète, de la dégradation de l’environnement et de la perte de biodiversité.

PORTLAND, ÉTATS-UNIS, 23 novembre 2021 (IPS) 

NB : Joseph Chamie est un ancien directeur de la Division de la population des Nations Unies et auteur de nombreuses publications sur les questions de population, y compris son récent livre, « Births, Deaths, Migrations and Other Important Population Matters».

5 réflexions sur “Il est temps de mettre fin à cette mascarade”

  1. Il est temps de mettre fin à cette jérémiade, et de reconnaître l’impossibilité de changer le cours des choses. La communauté mondiale des nations ne sera probablement pas plus en mesure de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050 que la population mondiale.
    Quand on vient de couler une dalle en béton, il ne reste plus qu’à attendre qu’elle sèche et durcisse. La stabilisation comme la décroissance de la Population n’est plus qu’une question de temps, le processus est enclenché. On appelle ça TRANSITION (à ne pas confondre avec l’autre). La réduction de la fécondité, on peut donc dire que c’est vu. Patience bordel !

    1. Pour moi, dans ces jérémiades, le Pire est dans les deux derniers des Trois Grands Yaka.
      Que s’est-il donc passé pour en être arrivé là ? Mais qui est-on, ou alors qu’est-on devenu ? Mais où va t-on ? Dis Papa, c’est quel côté l’Avant ? Pour moi ce devrait être ça l’Essentiel.
      Les obsédés du Nombre semblent ne pas être conscients de ce qu’ils disent, ni de la façon que ça peut-être entendu. Maintenant s’ils en sont conscients, qu’ils aient au moins l’honnêteté d’expliquer clairement comment ils compteraient s’y prendre, concrètement, pour obtenir «l’augmentation de la morbidité et de la mortalité». Misère misère !

      1. et bien dansez maintenant

        On est d’accord que la décroissance démographique ne doit pas se faire sur les humains vivants mais sur ceux non conçus!

      2. On est donc d’accord, on ne tue personne, on ne laisse crever personne, de faim, de froid etc. OK très bien. Oui mais… et après c’est quoi le Yaka ?
        Eh oui, encore faut-il oser le dire. Le Yaka c’est ni plus ni moins qu’un certain nombre de stérilisations. Oui mais, combien ? On peut oser dire, des milliards !
        Oui mais, qui donc ? On pourrait déjà exclure celles et ceux qui ne sont plus en état de procréer. Oui mais, alors qui ? La meilleure façon, la plus juste et en même temps, serait de définir un quota au niveau mondial, par exemple 50%, et ensuite de tirer au sort. De sorte que chaque terrien(ne) ait autant de chances que n’importe quel(le) autre.

      3. N'importe quoi !

        (suite) Seulement cette idée de partage est loin d’être partagée. Certains diront que le Yaka le plus efficace, le plus rationnel, le plus juste etc. (aujourd’hui tout se vaut) c’est de stériliser UNIQUEMENT les plus prolifiques (les lapins, qu’ils disent).
        Pour d’autres ce sera Yaka plutôt stériliser les gros. Pour d’autres encore les encombrants, les fainéants, les moches etc. On peut tout imaginer, bonjour le grand n’importe quoi ! En attendant, le YAKA le plus radical serait de stériliser tout le monde. Pas de jaloux ni de jalouses ! Sauf les vieilles et les très vieux bien sûr.
        Et en 2100 la Terre devrait être débarrassée de notre espèce.
        « Bon débarras ! » qu’ils diront les éléphants… s’il en reste. Misère misère !

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