Il n’existe en Europe aucun texte de loi disposant que l’extinction effrénée de la vie dans les campagnes est une conséquence normale des activités agricoles. L’écroulement du vivant est au contraire considéré comme un phénomène inacceptable, par le sens commun. Pourtant, il se produit bel et bien, avec comme cause majeure l’intensification de l’agriculture. Une chose dont tout le monde s’accorde pour dire qu’elle ne doit pas se produire finit par se produire. Pourquoi ? A cause du lobbying des entreprises prédatrices à coup d’argent et de fausses information qui dénature le jeu démocratique.
Stéphane Foucart : Les organisations non gouvernementales (ONG) européennes de défense de l’environnement sont la cible d’attaques inédites des droites du Parlement de Strasbourg. Les subsides qu’elles reçoivent de la Commission européenne sont contestés dans une volonté affirmée de les réduire au silence. La commission environnement du Parlement devrait voter, fin mars, une motion de rejet du programme LIFE de la Commission européenne, qui est destiné à soutenir des initiatives en faveur de l’environnement et dont une part minuscule permet le financement des Amis de la Terre, BirdLife, FERN ou Pesticide Action Network.
La campagne menée contre ces ONG a été lancée dans un mélange trumpien de fausses informations, de demi-vérités et d’outrances, le tout nourrissant des flots d’indignation surjouée sur le bon usage des deniers publics.
Le point de vue des écologistes de l’intérêt général
Le lobbying est une activité consistant à faire valoir au législateur un point de vue (technique ou idéologique) sur une question à laquelle le lobbyiste est intéressé. Le terme vient des couloirs (« lobby », en anglais) ou pièces attenantes à la Chambre des communes dans lesquels les groupes d’intérêt pouvaient venir discuter avec les parlementaires britanniques au XIXe siècle.
Les ONG ne sont pas tendres avec les pouvoirs, mais participent du bon fonctionnement de la démocratie ; les faire taire ne fera pas disparaître la crise écologique. Font-elles néanmoins du lobbying au même titre que Philip Morris, Stellantis ou Bayer ? Ce vieil élément de langage revient en force, mais il occulte le fait que les entreprises cherchent à promouvoir leur intérêt propre, tandis que les ONG plaident pour ce qui relève de l’intérêt général. Nombre d’entre elles produisent des données, enquêtent et documentent les failles institutionnelles ou réglementaires qui participent à détruire ou altérer l’environnement. Cela participe directement du fonctionnement démocratique. En fait les ONG environnementales vivent de leur combat contre des problèmes qui, s’ils disparaissaient, les priveraient de raison d’être et donc de financements. Elles agissent donc non seulement de manière désintéressée mais aussi contre leur propre intérêt. Par contre les multinationales ne s’interrogent jamais sur le bien fondé de leurs produits et services, leur seul boussole, c’est le taux de profit.
Il est utile de connaître le montant des fonds consacrés par les multinationales à tromper les citoyens. Considérons la publicité marchande, une forme de lobbying exercé sur le consommateur. En 2024, les dépenses publicitaires mondiales ont augmenté de 10% pour atteindre 1,07 trillion de dollars, dépassant pour la première fois la barre symbolique des 1 000 milliards de dollars. Les ONG environnementales sont des nains dans un monde du business as usual et leurs ressources ne dépendent que du sens de l’éthique de certaines personnes et institutions, pas d’un marché sous influence. Les lobbies à Bruxelles ne sont que la face visible de l’iceberg croissanciste.
Nos plus anciens articles sur le lobbying
13.06.2005 whistleblowers, lanceurs d’alerte
Le chef du conseil de la Maison Blanche a modifié substantiellement, pour en amoindrir la portée, des rapports officiels décrivant les recherches scientifiques sur le changement climatique. Il faut dire que ce manipulateur travaillait précédemment pour l’American Petroleum Institute, un lobby pétrolier qui a entraîné Bush à sortir du protocole de Kyoto sous le fallacieux prétexte que les sciences du climat étaient si incertaines que l’impact de l’activité humaine sur l’effet de serre serait contestable. Depuis quatre ans la politisation du pouvoir américain (il faudrait plutôt dire « l’action des vendus aux marchands de pétrole ») a eu des conséquences terribles sur les programmes scientifiques, jusqu’à entraîner de l’autocensure. Tout cela aboutit à tromper des Américains qui ont déjà tendances à se tromper eux-mêmes sur la pérennité de leur niveau de vie. Le libéral-capitalisme va donc piller les ressources non renouvelables jusqu’au point de non retour.
La Biosphère félicite tous les citoyens lanceurs d’alerte qui dénoncent cette société construite pour empêcher les gens de s’apercevoir que la planète va de plus en plus mal.
25.09.2005 Des députés à la merci des lobbies
Un amendement adopté mi-octobre par les députés avec le soutien du gouvernement crée un Conseil de modération et de prévention qui pourra « modérer les campagnes de prévention » contre l’alcoolisme comme se félicite le député UMP Ph.A.Martin, coauteur d’un Livre blanc. Cet amendement voté par les députés toutes étiquette confondues met sous tutelle la santé publique alors que l’alcoolisme entraîne 45 000 décès annuels en France et expose 5 millions de personnes à des difficultés médicales, psychologiques et médico-sociales. Le lobby agricole a gagné contre la protection de la santé publique, alors pourquoi pas demain un « conseil de modération » permettant à l’industrie agroalimentaire de contrôler aussi les campagnes de lutte contre l’obésité ? Comme disent les humains, la démocratie est la pire des choses, mais tous les autres systèmes politiques sont bien pires.
Si les députés étaient en phase avec la Biosphère, ils détermineraient ce que la terre peut offrir durablement, et s’apercevraient que vignerons et distilleries sont de trop. En effet les vignes empiètent tant sur les autres cultures que sur l’espace nécessaire pour assurer la biodiversité. La voie de l’accomplissement, c’est de constater que l’alcool n’apporte rien aux humains et enlève à d’autres, les non-humains.
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Ce que j’ai fait :
– WePlanet, le scientisme fait du lobbying (Biosphère juin 2024)
– Fin de vie, le lobbying religieux ( ‘’ janvier 2024)
– Pétrole et charbon, des lobbies très sales ( ‘’ nov 2023)
– Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés ( ‘’ mars 2023)
– Candel et Fontecave, les lobbyistes d’EDF ( ‘’ mars 2021)
– Mettre à terre le lobby aérien ( ‘’ juin 2019)
Mis à part qu’il y a lobby ET lobby (une église est-elle un lobby ?) … là encore ON ne se bouscule pas pour faire la guerre au lobbying pernicieux. Voilà donc où nous mène le pacifisme de Biosphère. Et moi je trouve ça un peu triste.
Tant que le monde ne sera régi que par le Pognon, rien ne changera. Le Pognon et tout ce qui lui est associé. Le Pouvoir, le Business, la Croissance, la Productivité, et la Pression.
Et là il y a ceux qui la mettent, et donc ceux qui se la font mettre. Et puis ceux qui n’ont besoin de personne pour se la mettre. Et heureusement il y a ceux qui la boivent, la Pression.
La Pression, le presse-citron, la carotte et le bâton. La Pression et les groupes de pression (lobbies).
Manipulations, désinformations, magouilles, détournement de fonds publics (comme MLP), corruption et pots de vins (comme Sarko), etc. etc. Et là derrière c’est toujours le Pognon.
– « Tout est régi par le pognon, pas par le cœur ou l’empathie » (Brigitte Bardot)