Imaginons la France en l’an 2100, rêve ou cauchemar ?

Nous sommes en 2100, imaginez la France telle qu’elle pourrait être. Vos propres prévisions sont les bienvenues dans l’espace commentaire de ce blog. Nous vous demandons seulement de ne pas dépasser 2400 caractères, comme cette première vision (radieuse) d’un journaliste du MONDE, Jérôme Porier :

« Faisons un rêve. Nous sommes en  2100 et, ce matin, le soleil est radieux. Aucune trace de pollution, l’air est aussi pur qu’en montagne. Il faut dire que la production d’énergie à partir d’énergies fossiles est interdite depuis plus de cinquante ans. Quand les centrales nucléaires ont été mises au rancart, il a fallu que chaque village s’équipe de panneaux solaires et d’éoliennes. Prendre ce virage était d’autant plus nécessaire que toutes les voitures (sans pilote) roulaient depuis longtemps à l’électricité. Le monde de la distribution a, lui aussi, beaucoup changé. Le circuit court est devenu la règle, et il ne viendrait à personne l’idée de manger des fraises en hiver. Le rapport de force entre paysans et distributeurs s’est inversé. Ces derniers ont l’obligation de privilégier les productions locales. Bien plus tard, les effets bénéfiques de cette mesure se sont fait pleinement sentir lorsque la prévalence des cas de cancer a diminué, ce qui a permis de sauver la Sécurité sociale. Biocoop, première multinationale du bio, a fini par acheter Carrefour en émettant des « green bonds » (émissions obligataires destinées à financer des projets environnementaux). Il faut dire que les grands groupes n’arrivaient plus à attirer les jeunes diplômés dans leurs open spaces, une organisation du travail datant d’un autre siècle. Depuis cinquante ans, la plupart des entreprises créées en France sont des coopératives. Les jeunes apprécient leur mode de fonctionnement : gouvernance collégiale, élection des dirigeants, écarts de salaire limités, pas d’actionnaires à rémunérer… Ce qui est chouette, c’est que plus personne ne dort dans la rue. Des entreprises d’insertion permettent aux exclus de reprendre pied sur le marché du travail. C’est la solution la moins coûteuse pour la société.

Comment cela a-t-il été possible ? Depuis 2020, tous les distributeurs de produits financiers ont dû en proposer une version solidaire. Des milliards d’euros ont irrigué les canaux de l’économie sociale et solidaire, qui est -devenue le modèle dominant. Chaque hiver, les historiens rappellent que, à une époque pas si lointaine, on laissait encore des gens mourir de froid et d’indifférence. Pour leur rendre hommage, un monument a été élevé à Saint-Denis, cœur du Grand Paris, où réside le gouvernement. Sur une plaque est gravé : En mémoire des victimes d’une époque de grande barbarie. » (LE MONDE argent &placements du 10 novembre 2017, L’économie du futur)

8 réflexions sur “Imaginons la France en l’an 2100, rêve ou cauchemar ?”

  1. Séverine Fontan

    @ Biosphere

    Oui j’ai relu le livre de G Ferone récemment. Pour Pablo Servigne, qui a fait une synthèse des rapports scientifiques, l’échéance est aussi 2030..faisant écho au modèle du Club de Rome, qui était pourtant un modèle basique. Coincidence ou non?

  2. La frontière temporelle n’est pas 2100 mais bien plutôt 2030 ! Nous serons déjà sur tous les fronts en situation de krach écologique. Le front de l’énergie est une lame de fond qui peut mettre en panne sèche notre économie, le front climatique poursuit sa dérive lente et inexorable vers un nouvel équilibre parfaitement inconnu. Nous serons en pleine croissance démographique et nous aurons littéralement essoré la planète de toute sa biodiversité. En 2030 nous serons plus de 7 milliards de bouches à nourrir dont les deux tiers vivent en zone urbaine, sur une Terre saturée de pollutions et de déchets. Pour contenir le réchauffement de la planète autour de 2°C, la concentration de CO2 devrait être limitée à 450 ppm. Au-delà de ce seuil, on risque un emballement de notre machine climatique. Nous atteindrons ce seuil critique d’ici à 2030. En 2030 nous serons entrés dans une phase de pénurie pour le pétrole et de fortes tensions sur les autres énergies fossiles, dans un contexte d’amenuisement des ressources vivrières et d’appauvrissement des terres cultivées. Nous serons entrés dans une phase de pénurie de l’offre de pétrole. Ni les prix élevés, ni les avancées techniques ne permettront jamais de stopper le déclin et de relancer la croissance de la production une fois le pic pétrolier franchi. Ce pic sera largement atteint bien avant 2030. Le gaz naturel est aussi une ressource non renouvelable qui devrait atteindre son pic de production entre 2030 et 2040. Les problèmes rencontrés dans la gestion de l’eau douce à travers le monde sont d’ores et déjà prévisibles à l’horizon 2030 : sécheresses et inondations, surexploitation des eaux souterraines et de surface, absence de gouvernance de la ressource et abondantes pollutions d’origine agricole, industrielle et domestique. Indirectement le manque d’eau influe également sur l’aridité et la désertification, sur la salinisation des sols et leur érosion, la production agricole ou encore l’exode rural.
    En 2030, l’Homme a rendez-vous avec la Terre, pour de bon. Pourvu que ce ne soit pas des noces funèbres. A l’horizon 2030, la Terre nourricière, notre Mère Nature, sera devenue pour l’Homme une véritable Marâtre.
    Geneviève Ferone, 2030 le KRACH écologique

  3. Séverine Fontan

    On ne parlera plus d’énergies fossiles, ces dernières étant épuisées (ou plus exactement, leur extraction ne sera plus viable économiquement depuis longtemps, question de retour énergétique sur investissement). Il n’y aura pas non plus de renouvelables puisque le solaire et l’éolien nécessitent de métaux et minerais rares épuisés d’ici là. Et les renouvelables sont tributaires des fossiles
    Toujours le sophisme de la substitution perpétuelle.
    Le journaliste devrait lire « Comment tout peut s’effondrer » de Pablo Servigne et « Le futur des métaux », écrit par l’élite des ingénieurs des mines. Très éclairant aussi, et qui douloureusement remet les pendules à l’heure « Fin du pétrole, la fête est finie » de Richard Heinberg, spécialiste mondialement (re)connu des énergies fossiles
    Il n’y aura d’ailleurs peut-être plus beaucoup d’humains en France. Jean Jouzel, ex vice-président du GIEC (si je ne me souviens bien) rejoint la position du conseiller du gouvernement britannique et spécialiste du climat Kevin Anderson, du Manchester Tyndall Institute. +3 à 5 à la fin du siècle, voire +6 en moyenne globale. C’est-à-dire AUCUNE agriculture viable.

  4. Bref … évidemment personne n’a de boule de cristal.
    Mis à part ce journaliste du MONDE, Jérôme Porier, et Yves Coppens , qui eux le voient particulièrement « radieux » … et aussi marcel, bien sûr à sa manière … on ne nous prédit pas l’avenir très rose, ni très vert. Il serait même plutôt entre le noir et le brun.
    Mais bon, comme en 2100 nous ne serons plus là pour nous moquer les uns des autres… en attendant nous pouvons nous permettre de raconter n’importe quoi.

  5. En France de 2100 , la baudruche du progrès infini et irréversible gonflée par ces aliénés de libertaires cosmopolites a été crevée définitivement sous les coups de butoir de la réalité .
    La France est scindée en diverses communautés étanches de’puis le coup d’ état identitaire réussi en 2025 par des patriotes aidés par de militaires, inquiets du devenir de leur pays et de son immense civilisation menacée par la démographie galopante des afromuzz toujours plus expansionnistes, agressifs et revendicateurs .
    Après la victoire , la remigration de populations immigrées naturalisées ou non a été imposée aux divers pays d’ Afrique et les villes autrefois surpeuplées et dangereuses sont redevenues agréables à vivre .
    Dans une France qui se veut plus autarcique et donc moins peuplée , l’ institut Malthus a remplacé la très mondialiste INED : le gouvernement identitaire composé même de patriotes de gauche lucides, décida en 2026 de fixer dans la constitution un chiffre maximal de population et un chiffre optimal de la taille des familles , il était plus que temps !
    Bien entendu , avec la décroissance démographique , tous les problèmes n’ ont pas été résolus mais la pollution en 2100 et la pauvreté ont fortement régressé d’ autant plus que maintes substances chimiques ont été interdites et que le gouvernement est à présent réellement soucieux du sort de ses compatriotes.

    Non , la fusion nucléaire , les batteries miraculeuses peu polluantes , bon marché et rechargeables ad nutum n’ ont pas émergé en 2100 (l’ intelligence humaine a ses limites et c’ est heureux vu son pouvoir de destruction) .
    La France est redevenue agricole où l’ agriculture organique fait à présent loi ,les forêts se multiplient dans une France peuplée de moins de 20 millions d’ habitants .

  6. Michel Sourrouille

    Nous pourrions avoir une vision idyllique de l’an 2100 : « Qu’on cesse donc de peindre l’avenir en noir ! L’avenir est superbe. La génération qui arrive va apprendre à peigner sa carte génétique, faire les enfants de ses rêves, maîtriser la tectonique des plaques, programmer les climats, se promener dans les étoiles. Elle va apprendre à bouger la terre pour la mettre en orbite autour d’un plus jeune soleil. Elle va conduire, n’en doutons pas, l’humanité vers une réflexion meilleure, une liberté plus grande encore et une plus grande conscience des responsabilités qui accompagnent cette liberté. (Yves Coppens, professeur au Collège de France, LE MONDE du 3 septembre 1996) ». Il nous faut plutôt avoir une approche réaliste des fondements écologiques de notre existence : « Les enfants que nous allons mettre au monde n’utiliseront plus, dans leur âge mûr, ni l’aluminium ni le pétrole… En cas de réalisation des actuels programmes nucléaire, les gisements d’uranium seront alors épuisés.(André Gorz). »
    C’est pourquoi en 2100 les générations futures connaîtront en France une situation tout à fait différente d’aujourd’hui et à l’opposé des rêves technologisés de Coppens ou Meladius de Leonnoys. L’unité européenne est devenue un mythe, l’effondrement de la civilisation entraîné par la hausse du prix du pétrole a entraîné un exode urbain vers les campagnes. Les villages français s’organisent pour endiguer l’afflux de population, des violences sont perpétrées, ce qu’on pensait devenir des communautés de résilience deviennent des repaires du survivalistes armés jusqu’au dents pour essayer de préserver leur autonomie alimentaire des pillages.
    L’autonomie énergétique de la France est derrière nous. Le nucléaire a bien sûr été abandonné et même les grands barrage commencent à donner des signes de faiblesse : les infrastructures socio-économiques et matérielles qui permettaient leur fonctionnement sont en état de déliquescence, on ne peut plus rêver de fusion et de thorium. Les riches qui ne meurent jamais de faim bénéficient encore de quelques services de santé dont sont privés la majorité de la population. Les esclaves mécaniques ont été remplacés par de quasi-esclaves humains, les pannes récurrentes d’électricité ont mis les robots hors circuit. Autant dire que la conquête de l’espace est devenue impensable, il y a déjà tellement de mal à cultiver son petit lopin de terre…

  7. Le journaliste Jerôme Porier (« radieux ») est très inspiré par les idées à la mode dans les milieux écolos : énergies « propres », nourriture « propre », de saison et de proximité, argent « vert », coopératives solidaires … Bref 2100 sera le meilleur des mondes dans le cadre du Capitalisme Vert. De son côté Meladius de Leonnoys est très inspiré par les romans de science fiction. Le Capitalisme est encore là, évidemment bien plus ravageur qu’aujourd’hui. En 2100 la Terre n’en finit pas de crever.
    Mais heureusement brille une immense lueur d’espoir. Il suffit d’y croire. Tous les prêtres de La Religion (née au milieu du 20ème siècle, nommée « Scientisme » par les mécréants) prophétisent qu’aux alentours de 2150-2200 l’espèce Sapiens aura définitivement franchi le cap probablement le plus difficile de son évolution. Débutera alors sa Vie éternelle, pour des siècles et des siècles, amen.
    En 2000, l’immense génie de l’Homme ne lui avait-il pas déjà permis, et depuis longtemps, de « maîtriser » l’énergie nucléaire, de marcher sur la lune… ?
    En 2100 le « génie » illimité de l’Homme lui aura permis de maîtriser l’énergie illimitée (Cosmogol 999) , de vivre 200 ans, et de marcher sur Mars. Les étoiles ne seront plus qu’à portée de main.
    Bref, le Meilleur des mondes est une quelconque exoplanète. Et tant qu’à faire pourquoi s’arrêter à une seule ? Comme on dit, qui peut le plus peut le moins.
    Nos modèles les Shadoks avaient décidément raison :  » Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. » Alors pompons et ratons, petit patapon !
    Et de toute façon,  » Quand on ne sait pas où on va, il faut y aller… et le plus vite possible !  »

    De mon côté, pas besoin d’écrire un énième roman, l’idée que je me fais de 2100 ressemble assez à celle que George Miller dépeint dans son film Mad Max 2.

  8. Meladius de Leonnoys

    L’an de Grâce 2100, la République Française n’existe plus. L’Union de la Confédération des Etats d’Europe, l’UCEE, composé de la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Benelux, le Danemark et le Royaume Uni a fait place à l’ancienne UE disloquée au milieu du 21ème siècle par la montée du discours populiste et la énième crise financière mondiale. Le monde entame ce nouveau siècle avec la gueule de bois. L’implosion de la chine Communiste et la guerre larvée de domination régionale contre l’Inde qui a embrasée l’Asie durant une décennie n’a été soldé que part l’intervention tardive des forces de l’Alliance Occidentale Souveraine, pendant de l’OTAN, qui a su prendre la gouvernance du monde à une ONU incapable et toujours impuissante…
    La lutte contre la pollution n’a pas été suffisante. Certes les énergies fossiles ont été presque éradiquées par la fusion, le thorium et l’osmotique mais seulement chez les pays développés. Des ouvrages gigantesques de digues ont été réalisés sur les côtes d’Aquitaine, des Pays de la Loire, en Normandie et Picardie, tous les autres Etats d l’UCEE ont également été touché. La perte du gulf stream a provoqué une période de froid intense au sein de l’UCEE, augmentant la demande énergétique.
    Les progrès de la science, le transhumanisme, ont allongé l’espérance de vie de 200 ans. Seules les classes aisées de la population y ont accès générant des séismes sociétaux et aggravant la fracture sociale des pays riches. 1% des 12 milliards de la population mondiale en bénéficie déjà.
    Pour faire face aux mouvements migratoires incroyables alimentés par un siècle de guerres civiles incessantes en Afrique et au Moyen Orient, l’UCEE a fermé ses frontières.
    La robotique est présente partout. Les usines robotisées des pays développés alimentent une planète de système de consommation à bout de souffle. Les groupes internationaux aussi puissants de des états se livrent une guerre économique sans merci, réduisant les deux tiers de la population sans ressources et emplois. Les citoyens des classes moyennes appartiennent aux cartels économiques.
    L’homme a marché sur Mars en 2072, la conquête de l’espace va réellement débuter devenant un enjeu économique et politique primordiale.

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