IMoSEB

L’UICN (Union mondiale pour la conservation de la nature) estime que 15 000 espèces sont déjà menacées d’extinction et, parmi elles, un amphibien sur trois, un mammifère sur quatre et un oiseau sur huit. Pourtant le maintien de la biodiversité est une véritable assurance vie pour les pays pauvres. De plus l’agriculture intensive est aussi un gros tueur de diversité. En 1903, on comptait aux Etats-Unis 46 variétés d’asperge, aujourd’hui une seule ! C’est pourquoi la conférence « Biodiversité, science et gouvernance » tenue à paris en 2005 avait prévu la mise en place d’un organisme international du type GIEC (groupe d’experts qui s’occupe du réchauffement climatique). La conférence de Montpellier (15 au 17 novembre 2007) pense avoir finalisé cette initiative en décidant les modalités d’un Mécanisme mondial d’expertise scientifique sur la biodiversité dit IMoSEB.

 

En fait il ne s’agit que de 80 spécialistes qui « appellent » les gouvernements à se magner le cul.  Ils « proposent » donc une nouvelle conférence pour 2008. Le comité de pilotage d’IMoSEB ose même aller beaucoup plus loin : il « souhaite » que le nouvel organisme tienne compte des avis de l’Evaluation des écosystèmes pour le millénaire. Ce programme, qui a déjà fait plancher 1360 experts, avait conclu que 60 % des services fournis par les écosystèmes pour maintenir la vie sur Terre sont déjà dégradés ou surexploités. Au moins les humains auront fait beaucoup de réunions pour se rendre compte qu’ils sont des cons. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

4 réflexions sur “IMoSEB”

  1. Je suis d’accord avec toi, mais la sixième extinction se déroule avant que la population ne s’en rende compte. Que faire pour faire réfléchir les citoyens et peser sur les décideurs ?

    Je me sens bien démuni, mais puisque nous sommes déjà deux pour prendre conscience, tout va déjà un peu mieux…
    amitiés

  2. d’accord avec vous, mais cela n’empêche pas d’agir.
    Il n’y a que depuis peu que la population se rend compte de l’interet de la « Biodiversité » et de son role pour le bien être humain.
    La perte des espèces ( oiseaux et mammifères principalement) ont permis de faire avancer la réglementation sur leur protection mais parfois sans vision ecosystèmique du problème et des enjeux.
    Le fait de comprendre (et de faire comprendre aux décideurs) la biodiversité comme la dynamique des interactions entre espèces vivantes (dont nous bien sur) dans des milieux en évolution permet de considérer les choses différemment ( donc plus dans une logique seule de conservation mais plutot de gestion )

    De plus même avec tous les arguments, données, valeurs scientifiques, il est de plus en plus nécessaire de trouver le moyen d’accompagner les décisions des acteurs publics ou privées est nécessaire sinon rien ne se passera et on continuera à faire des Assessments pour tout et rien sans que rien ne fasse concrètement

  3. Il y a plus de cinquante ans, on savait déjà, on n’a rien fait !!!

    « Les botanistes organisent (en 1955) au Muséum national d’histoire naturelle une exposition intitulée : L’homme contre la nature. Au moment même où certains songent à fertiliser le Sahara, il est important de constater que les humains transforment de plus en plus rapidement en désert le reste de la terre, ivre qu’ils sont de construire des villes, des routes et des aérodromes. L’ensemble des superficies ainsi couvertes et rendues improductives dépasse déjà 1 500 000 kilomètre carrés. Que n’avait pas supprimé l’homme ? Il avait déjà éliminé en cinquante ans (1905-1955) quarante espèces de mammifères et d’oiseaux de la surface de la Terre. Demandons-nous si, dans cette lutte de l’homme contre la Nature, destruction ne signifie pas en définitive autodestruction ».

    Cet article est paru dans le journal « Le Monde » du 7 mai 1955, cinquante ans après la situation de la biodiversité nous apparaît d’autant plus grave.

  4. Reste à savoir combien de temps il a fallu pour avoir le GIEC et à comprendre que les problématiques sont quand pas mal différentes.
    3 ans donc aprés la conference à Paris et la sortie de l’évaluation du millennaire, on a qd même l’impression que la question biodiversité / services des écosystemes prend de plus en plus d’ampleur dans les considérations nationales (notamment en france) et internationales .
    Aprés c’est seulement une question de volonté de passer à l’action

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