Incompatibilité de la croissance et du climat

Emmanuel Macron appelle à « concilier » développement économique et ambition climatique, ce qui est impossible. Le modèle macronien du « en même temps » montre ses insuffisances flagrantes.

conférence de presse d’Emmanuel Macron : Après avoir assuré que la présidence française de l’UE ferait avancer les textes sur les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre sans « perdre une minute, car il s’agit d’une urgence absolue », l’écologie ne s’est pas taillé une place centrale dans son discours .Le chef de l’Etat a seulement mentionné des législations qui visent à faire baisser les émissions en dehors de l’Europe. Par contre il prône un « nouveau modèle européen de croissance », il croit atteindre la neutralité carbone par l’innovation et non par la sobriété. Comed d’habitude on ressasse les mêmes idées « fortes » (hydrogène, batteries, cloud, etc.). Pire, il a soutenu le statu quo sur la politique agricole commune (productiviste), rejeté la fin de vente des véhicules thermiques en 2035, défendu l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie(9 décembre 2021)

Lire, L’art de classer ce qui est bien ou mal

Un tel discours montre que Macron n’est pas sorti du logiciel croissanciste, son écologisme reste superficiel, il n’ aucune vision d’un avenir durable pour les générations futures. Voici quelques commentaires significatifs sur le monde.fr :

XL : Comme d’habitude, la croissance économique comme guide de pensée, plutôt que les réalités biophysiques. Or la croissance ne peut être infinie vu que nous sommes dans un monde fini, et la technique ne pourra pas éternellement compenser les limites de la planète. On creuse de plus en plus profond, on va chercher nos ressources de plus en plus loin, elles coûtent de plus en plus cher, on est de plus en plus nombreux, et les conflits se multiplient… on est déjà en train de dépasser les limites. Vous avez peur de la décroissance (= retour à la bougie?), alors cherchons dès maintenant un équilibre tant qu’il nous reste des ressources pour le trouver. Sinon la décroissance se fera contrainte et forcée, et probablement violemment. On ne triche pas avec la physique et l’économie n’a pas encore inclut les limites de la planète dans son raisonnement.

Genius : L’écologie punitive prônée par les khmers verts et autres gauchistes ne sera jamais acceptée et c’est tant mieux. Nous avons déjà sacrifié notre industrie automobile alors que nous étions leader mondial, tout ça pour faire plaisir aux bobos au mépris de la vie et des besoins des vrais français qui ne vivent pas tous à Paris… Un cadeau fait aux chinois qui vont faire de nous des marionnettes ! Si L’Europe continue dans ce sens, elle implosera par l’avènement des populistes.

DomTom : Genius, je pense que vous n’avez pas compris l’enjeu et le défi qui nous attend. La chute sera plus rude.

DLB : La sobriété, une valeur positive pendant des siècle, depuis la Grèce antique est devenue un gros mot dans notre société. Nous sommes un peu comme des adolescents à qui il faut expliquer qu’il y a des limites dans la vie et qu’on ne peut pas céder à chacun de leurs caprices (« je veux pouvoir rouler en SUV de 1,5t pour aller acheter mes clopes au tabac qui se trouve à 500m de chez moi, c’est ma liberté ! » )

Lire, En marche… vers la sobriété partagée

3 réflexions sur “Incompatibilité de la croissance et du climat”

  1. J’en ai seulement écouté quelques bribes, pas longtemps, en me disant «misère misère.»
    Ce n’est quand même pas ce dernier discours qui nous aura fait découvrir que Macron n’est pas sorti du logiciel croissanciste, que son écologisme reste superficiel etc. etc. Et faut vraiment être naïf et/ou vraiment désespéré pour croire qu’il aurait pu ou qu’il pourrait encore faire soudainement un virage à 180 degrés. La probabilité qu’un dogmatique tourne le dos à sa religion, ou qu’un abruti se réveille un matin dans la peau d’un sage, est du même ordre que l’apparition d’une seconde lune ce soir dans notre ciel.

    1. Macron n’est évidemment pas le seul englué dans le culte de la sacro-sainte Croissance (désormais Décarbonnée et blablabla), et celui du Progrès qui progresse et des Innovations qui innovent, pour des siècles et des siècles amen.
      Partant de là il faut savoir ce qu’on veut. De mon côté c’est très clair. Je pense qu’en faisant le ménage on y voit bien plus clair dans la Maison. Commençons par balancer à la Poubelle tous les tocards et autres tocardes, tous les marchands notoires de salades et de saloperies en tous genres, je sais ça fait du monde. Et après on en reparle.

  2. Je crois qu’on peut dors et déjà acter que ce ne sont plus nos décisions mais les limites de la planète qui nous imposeront l’avenir. Bien sûr que toute croissance durable est impossible dans un monde fini. Il est juste impossible dans nos sociétés de briser volontairement le moteur de leur équilibre, il sera donc brisé de l’extérieur, ça fera plus de dégâts encore, mais c’est désormais inévitable.

Les commentaires sont fermés.