Insécurité alimentaire et surpopulation

Le Covid-19 a été un accélérateur des crises alimentaires. Depuis le début de la pandémie, la malnutrition a progressé, exacerbée par les mesures de restriction prises partout dans le monde pour tenter d’endiguer le SARS-CoV-2. Files d’attente interminables devant les distributions des banques alimentaires des grandes villes européennes ; paysans africains devant jeter leurs récoltes faute d’avoir pu leur faire traverser les frontières ; travailleurs du secteur informel (restauration, coursiers, saisonniers…) se retrouvant sans emploi et sans filet de sécurité dans les mégalopoles du monde entier. L’ONU estime ainsi à 9,9 % la part de la population mondiale souffrant de faim chronique (contre 8,4 % un an plus tôt), avec de profondes disparités régionales : en Afrique, plus d’un habitant sur cinq ne mange pas à sa faim. Néanmoins, les observateurs de l’ONU en conviennent : la pandémie n’est qu’un révélateur de fragilités plus profondes. « Le Covid-19 n’est que la partie émergée de l’icebergs. Conflits armés, chocs climatiques et crises économiques, ces facteurs majeurs de malnutrition surviennent simultanément, interagissant au détriment de la sécurité alimentaire. »

Dans cet article du MONDE, aucune référence à la surpopulation pour expliquer la famine ! Voici pour compenser quelques commentaires malthusiens :

Michel SOURROUILLE : « Entre 6 100 et 12 200 personnes pourraient mourir chaque jour de sous-alimentation avant la fin de 2021. » dit l’article. Mais il y a 4,66 naissances dans le monde chaque seconde, soit 280 par minute ou 403 200 par jour (soit peu plus de 147 millions par an en 2017). La relève est assurée, l’humanité déjà surpeuplée peut se permettre quelques morts de plus. Il faut traiter par l’ironie un article qui aborde plein de sujets, mais jamais le problème central posé par la famine, la hausse spectaculaire du nombre d’humains qui, multiplié par notre pouvoir de destruction avec nos techniques démesurées et nos consommations sans limites, scie la branche sur laquelle nous sommes haut perchés. La chute sera brutale. Comme l’écrivait Malthus dès 1798, famine, guerres et épidémies sont la rançon de notre désinvolture…

Corrigō : « À ma naissance, la population mondiale comptait un milliard et demi d’habitants. Quand je suis entré dans la vie active, vers 1930, ce nombre atteignait déjà deux milliards. Il est de six milliards aujourd’hui, et il atteindra neuf milliards dans quelques décennies, à croire les prévisions des démographes. Cette croissance a exercé d’énormes ravages sur le monde. Ce fut la plus grande catastrophe dont j’ai eu la malchance d’être témoin. » (Claude Levi-Strauss, mars 2003.) L’insécurité alimentaire n’est qu’un des nombreux effets de la bombe D(émographique).
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/02/16/trop-d-humains-pour-la-planete_5424231_3244.html

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/30/le-nigeria-bombe-a-retardement-demographique_5416621_3212.html

Corentin  : C’est une évidence, c’est l’éléphant qu’on cache sous le tapis en faisant semblant de ne pas le voir.

Didier De Wagram : Il faudrait absolument une politique de l’enfant unique, comme naguère en Chine. Ou de vastes programmes de vasectomie (volontaire, certes …)

scrongneugneu : Eh oui, quand la croissance de la population d’une espèce dépasse les facultés productives de son biotope, la population de l’espèce en cause se régule par mort et/ou par migration vers d’autres biotopes. L’espèce envahissant de nouveaux biotopes peut provoquer une dérégulation de ces biotopes conduisant à reproduire le problème initial : mort ou migration vers d’autres biotopes. Si tous les biotopes ont été conquis, seul reste la régulation de la quantité de population de l’espèce pour assurer sa survie. Comme dans les bons films : toute ressemblance avec l’espèce humaine est fortuite et bien involontaire.

O-Sidartha : Mais pour d’autres maintenant le tourisme spatial est possible…

8 réflexions sur “Insécurité alimentaire et surpopulation”

  1. L’être humain est fondamentalement un prédateur de la nature, une espèce envahissante, en quelque sorte un cancer à la surface de la planète. Et les penseurs de la nature sauvage ainsi que les néo-malthusien en ont conclu que moins il y aurait de gens sur la planète, plus nombreux seraient le milieux naturels protégés et plus les humains bénéficieraient d’une mailleur qualité de vie.
    Si nous considérons les humains comme un chancre destructeur, il est de peu d’intérêt de prendre position contre le génocide au Darfour, la guerre en Irak et la pauvreté, parce que ces préoccupations relèvent du militantisme socio-culturel et non du combat environnemental.
    Pierre Fraser, L’écologisme ou le succès d’une idéologie politique (éditions Liber, 2021)

  2. « Dans l’État du Bihar, le plus pauvre de l’Inde, Reshmi Devi et ses quatre enfants se contentent de peu. « Du riz et quelques patates bouillies », dit la jeune femme de 24 ans, enceinte de six mois. « Quand nous avons du travail, nous pouvons manger des légumes », glisse Reshmi Devi. »
    Alors pourquoi 4 ou 5 enfants et pas un enfant seulement ou encore moins ?

    « Les dispensaires ruraux sont chargés des soins des moins de 6 ans et des mères allaitantes. »
    Mais pourquoi ces dispensaires ne sont-ils pas aussi en charge du planning familial ?

    « Pour leur survie, les Musahars du Bihar dépendent presque entièrement du milieu associatif qui distribue du riz et du blé.  »
    L’aide alimentaire résout-elle les problèmes ou ne fait-elle qu’empirer la situation ?

    1. Esprit critique

      1ère question : Peut-être, je dis bien peut-être, que 4 ou 5 enfants c’est ce qu’il faut aux pauvres indiens pour s’assurer une forme de retraite pour leurs vieux jours. Ou alors, peut-être une question de culture. Sachant que l’Inde est un grand pays, divisé en castes, etc. Ou encore peut-être un peu de tout ça.
      2ème et 3ème questions : Lire par exemple l’article du Monde (29 octobre 2011) «En Inde, le difficile accès au planning familial. La pauvreté freine le recours aux structures d’accueil, malgré le désir des femmes de limiter les naissances». La pauvreté donc.
      Lire aussi les articles de http://www.persee.fr sur le sujet.
      – « L’opinion des pays occidentaux a trop tendance à croire qu’il suffit d’ouvrir des dispensaires et de faire une publicité suffisante en faveur du plan familial. »
      En attendant, cela fait déjà un bon moment que l’Inde se préoccupe de planning familial.

  3. Je m’attendais à ce que le menu du jour soit quelque peut différent, mais c’est vrai que ça fait une éternité que Biosphère ne nous a pas servi son sempiternel problème du (sur)nombre. En fait le sujet précédent était juste là pour nous mettre en appétit, «nous» les 4 pelés et 1 tondu dont les plus vaillants doivent être partis en vacances, ou au Tour de France.
    Michel Sourrouille a raison, au stade où nous en sommes, usons et abusons de l’ironie.

    1. Alors c’est parti, poil au zizi.
      @ Corentin : Attention, un éléphant peut en cacher un autre.
      @ Corrigō : À ma naissance, la population mondiale comptait déjà près du double d’habitants que quand est né l’anthropologue. Le pauvre petit pasteur n’aurait jamais pu croire qu’une telle chose fut possible, pourtant il était loin d’avoir tout vu. Aujourd’hui, à force de se retourner dans sa tombe l’ «ami» des pauvres a chopé un torticolis.
      @ Didier de Wagram : Suffit juste de con vaincre les mâles «volontaires» d’aller faire la queue devant les vasectomidromes. Rien de plus facile, YACA s’inspirer de Manu.

    2. Le Covid-19 n’aura pas été seulement un accélérateur des crises alimentaires.
      Et en même temps il aura été un accélérateur de l’explosion des grosses fortunes.
      Et par conséquent un accélérateur des inégalités. Voir le Rapport d’Oxfam 2021 sur les inégalités en France et dans le monde, dans lequel on peut voir les conséquences de ce système économique sur les femmes et les filles.
      Et puis un accélérateur de la fracture sociale, celle qui permet de diviser pour mieux régner. Et en plus un accélérateur de tout ce qui commence par télé, tous ces trucs et ces machins qui nous ramollissent et nous aliènent toujours plus. Un accélérateur de l’aliénation, du ramollissement, de la servitude, de la dictature etc. bref un accélérateur de la Bêtise.
      Alors soyons sérieux, mettons un terme à cette indécence.

  4. Un article du MONDE aborde la protection de la biodiversité et la restauration des espaces. Un autre porte sur comment nourrir toujours plus d’humains en aidant les populations à produire toujours plus. Une vidéo précise que les rendements agricoles vont baisser avec le réchauffement climatique. Pour faire bonne figure on nous explique aussi comment protéger un arbre.
    Si nous en sommes collectivement là, c’est en grande partie parce que nous sommes beaucoup trop nombreux : notre démographie détruit tout. Alors, au lieu d’imaginer des solutions pour être encore plus nombreux, peut-être est-il temps de se demander comment ramener la population humaine à un niveau beaucoup plus raisonnable pour la protection de l’environnement. Localement, dans certains pays d’Afrique, cette vérité crève déjà les yeux tant il devient difficile d’avoir une production agricole à la hauteur des besoins.

    1. Si vous avez des idées, voire La Solution… pour «ramener la population humaine à un niveau beaucoup plus raisonnable pour la protection de l’environnement»… surtout n’hésitez pas à nous en faire profiter. Mais tant qu’à faire, bien faire, faites preuve d’imagination. Autrement dit faites dans l’innovation.

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