Interdisons les sodas, place à l’écologie responsable

Explosion de l’obésité mondiale, explosion de la vente de sodas, les deux sont liés. Au Mexique, l’achat d’une bouteille de Coca-Cola de 3 litres paraît être une dépense de première nécessité. Dans un pays devenu le premier consommateur mondial de sodas Sept Mexicains sur dix sont victimes d’obésité (IMC, indice de masse corporelle, supérieure à 30), ou de surcharge pondérale (IMC > 25)*.

Entre 1980 et 2008, le pourcentage de personnes affichant un IMC supérieur à 25 est passé de 23 % à 34 % au niveau mondial. Dans les pays émergents, le nombre de personnes trop grosses a presque quadruplé en moins de 30 ans, passant de 250 millions à 904 millions**. La majorité des gens en surpoids se trouvent désormais dans les pays « en développement ».

Les dépenses de santé explosent. Première cause de mortalité, le diabète, qui affecte de plus en plus d’enfants autrefois épargnés. Mais il y a aussi une très forte hausse du cancer et des AVC. C’est la responsabilité de l’industrie agroalimentaire qui remplace l’eau par des sodas et le régime alimentaire traditionnel par des produits trop riches en graisses, en hydrates de carbone et en sucre. Les multinationales provoquent une « transition nutritionnelle », la perte des modèles culturels à base de nourriture locale et de produits naturels. Du soda fourni à un village isolé du Mexique, et René Dumont se déchaînait il y a plusieurs années : « Coca-Cola est le meilleur allié du sous-développement. L’ouvrier agricole pauvre qui en a bu deux bouteilles dans sa journée n’a plus de quoi acheter du lait et des fruits à ses enfants. Et les bénéfices de l’usine d’embouteillage, repartent enrichir les Etats-Unis. »

Que faire ? Boycotter Coca-Cola ? Un impôt sur les aliments trop riches en calories ? Une taxe sur les boissons sucrées ? Des ateliers de formation à une bonne alimentation ? Une interdiction de la publicité à destination des enfants ? Tout cela est et sera détourné par le poids des lobbies sur les politiques. Quand on est un écologiste responsable, il faut donc programmer l’interdiction des sodas dans un premier temps et à plus longue échéance de la nourriture industrielle. Place aux circuits de proximité et aux produits naturels…

* LE MONDE du 7 janvier 2014, Un Mexicain consomme 163 litres de sodas par an

** LE MONDE du 7 janvier 2014, L’explosion de l’obésité menace les systèmes de santé des pays émergents

2 réflexions sur “Interdisons les sodas, place à l’écologie responsable”

  1. C’est vrai qu’il faudrait interdire … on retrouve alors le vieux débat porté par les gens qui veulent faire le bonheur des autres malgré eux. Jusqu’où peut-on aller en démocratie en ce sens ? c’est une vraie question. De quoi hésiter entre taxation pour décourager (mais dans ce cas les vices des riches ne deviennent pas ceux des pauvres …) et interdiction. c’est en tous cas l’occasion de s’interroger sur une fiscalité écologique :
    http://economiedurable.over-blog.com/article-taxer-les-sodas-le-debut-d-un-champ-fiscal-ecologique-84649966.html

  2. C’est vrai qu’il faudrait interdire … on retrouve alors le vieux débat porté par les gens qui veulent faire le bonheur des autres malgré eux. Jusqu’où peut-on aller en démocratie en ce sens ? c’est une vraie question. De quoi hésiter entre taxation pour décourager (mais dans ce cas les vices des riches ne deviennent pas ceux des pauvres …) et interdiction. c’est en tous cas l’occasion de s’interroger sur une fiscalité écologique :
    http://economiedurable.over-blog.com/article-taxer-les-sodas-le-debut-d-un-champ-fiscal-ecologique-84649966.html

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