ITER a besoin de se refroidir… fortement

Un article du MONDE sur le Réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) est très optimiste, trop optimiste :

« Les travaux de construction de ce réacteur géant se poursuivent à Saint-Paul-lez-Durance pour espérer réaliser des expériences de fusion nucléaire dans cinq ans. Il s’agit d’imiter le processus à l’œuvre au cœur d’une étoile. Le réacteur fusionnera des noyaux d’hydrogène lourd pour dégager de l’énergie si on chauffe à 150 millions de degrés pour concentrer la matière réactive dans un plasma contrôlé par des champs magnétiques intenses. Ce processus peut s’interrompre à tout moment, une « disruption » conduit à de forts dégagements d’énergie sur les parois ; des flux d’électrons sont éjectés à la vitesse de la lumière et détériorent l’enceinte. Mais, miracle, une petite injection de glaçons de deutérium et la disruption s’étale sur une surface plus grande, réduisant les dégâts. » Réduire les dégâts ? Plutôt supprimer ITER !

Ainsi va la technoscience qui cherche désespérément à nous trouver une nouvelle source d’énergie, notre boulimie en cette matière étant devenue infinie. Il ne vient à l’esprit d’aucun décideur que la première chose à faire avant de se lancer dans des expériences aventureuses est d’économiser l’énergie en réduisant nos besoins. Comme fondement de nos analyses sur ce blog biosphere, il y a le rejet de tout ce qui prône l’illimité et en conséquence nous préconisons un retour au sens des limites. En 2019, nous avons abandonné ASTRID, acronyme de l’anglais Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration, un projet de prototype de fission avec un cœur à neutrons rapides refroidi au sodium. Il nous reste à abandonner le projet ITER… Après avoir cru qu’il était interdit d’interdire (mai 1968), il serait peut-être temps de comprendre qu’il est obligatoire de s’obliger à la sobriété énergétique.

Pour en savoir plus sur ASTRID et ITER grâce à notre blog biosphere :

2 juillet 2020, ITER, symbole de la croyance technologique

17 mars 2019, Nucléaire, des risques sans alternative nucléaire

4 mai 2016, ITER, Sarkozy ne sait même pas ce que c’est

15 février 2018, Astrid, un joli nom pour une belle salope…rie !

3 juillet 2012, ASTRID, une belle salope adorée des politiques

16 novembre 2010, Astrid, une belle salope…

Remarque : la rubrique planète du MONDE multiplie les articles sur le Covid. Trop, c’est trop, l’article sur ITER passe inaperçu, un seul commentaire de lecteurs sur lemonde.fr ! Il est difficile de s’interroger sur notre avenir énergétique quand les médias nous parlent de repartir comme avant, en touristes !!

Au Royaume-Uni, un embryon de passeport et des Britanniques en mal de vacances sur le continent

Venise mise sur le « green pass » italien pour lancer sa saison touristique estivale

Covid-19 dans le monde : l’UE s’accorde pour laisser entrer les voyageurs vaccinés, New York tombe le masque

L’Europe se convertit en ordre dispersé aux passes sanitaires

12 réflexions sur “ITER a besoin de se refroidir… fortement”

  1. Esprit critique

    Quelques mots au sujet de la remarque finale de Biosphère, qui déplore qu’on ne fait que parler du Covid et que du coup ITER passe inaperçu. Biosphère doit être content, il récolte déjà 11 commentaires ANTi-iter.
    Quant au reste, je me demande où sont les ANTi-pass. Pour moi c’est aussi important qu’ITER, peut-être encore plus grave puisque lui est con damné à rejoindre ASTRID. Les 4 articles mis en mien n’ont pas d’autre finalité que de nous bourrer le mou sur l’« intérêt » de cette saloperie de passeport sanitaire.
    Je n’avais pas encore entendu parler du « green pass », voilà qui est fait. Là encore un bel exemple qui nous montre que le vert se conjugue à toutes les sauces, même les plus pourries. Nous sommes mûrs pour la puce verte. Misère misère.

  2. Le pire est que si ça marchait et que nous avions de l’électricité à profusion, alors, les hommes n’auraient plus de limites et nous serions sûr… d’artificialiser l’ensemble de la planète et de détruire ainsi toute la biosphère.
    Heureusement, l’idée que c’est comme le soleil (qui, lui, marche bien) est un mythe et Iter est loin d’être au point.
    C’est un peu différent : Le soleil ne fait pas fusionner le même isotope de l’hydrogène et fonctionne avec des densités plus fortes et des températures plus basses. Rappelons aussi que le Soleil n’a pas de problème de parois pour confiner la matière qui fusionne (la gravité s’en charge), que le Soleil n’a pas à fabriquer d’électricité (et donc pas de problème de parois non plus pour faire les échanges de chaleur et faire bouillir de l’eau) et qu’enfin le Soleil, se moque éperdument de la radioactivité qu’il envoie tranquillement dans l’espace sans être surveillé par les écologistes.

    1. Même si ça marchait, et que nous ayons alors de l’électricité à profusion… nous pourrions jamais artificialiser (bétonner, goudronner, ferrailler etc.) l’ensemble de la planète. Non pas parce que nous n’en aurions pas l’idée, ou l’envie, le besoin… mais parce que nous allons manquer de camelote.
      Nous n’avons jamais consommé autant de métaux qu’actuellement. Or eux non plus ne sont pas en quantité illimitées. Lorsqu’il n’y aura plus de cuivre, de métaux rares etc. déjà nous ne pourrons plus construire les moteurs de toutes ces machines (bagnoles, trottinettes et volets électriques, vibromasseurs et j’en passe). Et pareil de ces formidables machines.
      Alors on pense bien sûr au recyclage, seulement c’est oublier l’entropie. Là encore l’«économie circulaire» est un leurre, un mirage, exactement du même tonneau que le fumeux Développement Durable. Rien de mieux pour tourner en rond, en attendant.

      1. Non Michel C, parce que une fois qu’on a de l’énergie à profusion alors les capacités de recyclage voient leur limites fortement repoussées, on peut avec suffisamment de chaleur (donc d’énergie) décomposer à peu près tout en ses différents composants élémentaires et récupérer ainsi quantité de matériaux. Ce qui bloque le recyclage c’est l’absence d’énergie suffisante. Donc avec de l’énergie sans limites nous ne manquerons plus de métaux . Donc énergie à profusion est bien promesse d’artificialisation totale du monde.

        1. Non Didier le recyclage avec Iter fonctionne en théorie sur le papier mais en pratique ?

          Déjà il faut savoir qu’actuellement le tokamak (chambre de confinement) d’Iter pèse 440.000 tonnes principalement de métaux et ce n’est pas fini de peser ! Combien de centrales de possible ?

          Ensuite beaucoup de métaux perdent de leur qualité lors du recyclage. Sans oublier que c’est quasi impossible et très complexe de recycler les alliages.

          Bon puis j’imagine que pour le recyclage il va falloir bâtir les ventilateurs pour séparer les atomes de toutes les matières. D’autant que la collecte n’est pas simple non plus, tous les matériaux de tous les objets il faut les déplacer avec des poids lourds qui consomment du pétrole.

        2. Bien sûr, avec de l’énergie à profusion on pourrait recycler beaucoup plus que ce qu’on fait aujourd’hui. Sauf qu’on se heurte là aussi à des limites. Comme le dit BGA la séparation des divers métaux dans les alliages est particulièrement délicat. Les matériels électroniques sont constitués de très nombreux éléments en très petites quantités, difficiles voire impossible à séparer pour les récupérer.
          Et quand bien même, il reste l’entropie. On nous dit que le verre est recyclable à l’infini, or c’est faux. Une tonne de «vieux» verre ne produit pas une tonne de verre recyclé. Aussi minime soit-elle il y a toujours une certaine quantité qui se perd. Ceci dit le verre reste ce qui a de plus facile à recycler. (Le recyclage du verre reste aussi une formidable aberration, à laquelle je participe. Dépenser autant d’énergie (transport, broyage, fonte etc.) pour transformer une bouteille en bouteille, les Shadoks n’auraient pas fait mieux.)

  3. Iter ce projet de fusion va couler de lui-même ! Imaginons que les concepteurs parviennent à produire de l’électricité avec ça, avez vous vu le temps de fabrication et de montage de la machine ? Débuté en 2001 (et encore le plan a pris des années avant 2001) jusqu’à 2025 = 24 ans de base (plus les années de planification au préalable) pour monter la centrale, et encore si tout se passe bien, pas dit qu’elle soit finie en 2025. Mais de base, il faut 8 ans minimum pour monter 1/3 de la machine. Bon à présent imaginons que je sois un investisseur, bref un actionnaire, alors avant pouvoir espérer toucher des dividendes, il faut déjà que la machine commence à produire de l’électricité, il y a comme un hic quoi ? D’autant que, avant de percevoir des bénéfices il faut commencer par amortir le coût de la machine.

    1. Bref c’est un délai beaucoup trop long pour espérer obtenir des investisseurs privés là-dedans. Imaginons t’as 30 ans et tu veux acheter des actions, le temps qu’ils montent la machine et commencent à produire de l’électricité tu seras déjà en retraite. Autrement dit ça ne peut être qu’un projet public. Or avec l’Union européenne qui veut que tout soit privatisé au nom de la libre concurrence comment alors serait-il possible de trouver des investisseurs pour une centrale à fusion, puisque les délais pour obtenir des retours sur investissements sont beaucoup trop long ? Pour un investisseur privé trop long trop tard, le temps qu’ils montent la machine ta vie est faite, or tu as besoin de gagner de l’argent bien avant ça !

  4. On a suffisamment parlé d’ASTRID, on était contents à ses funérailles. De toute façon, mis à part ceux qui sont toujours capables de la déterrer, qui connaissait cette «belle salope(rie)» d’ASTRID ?
    Par contre tout le monde a plus ou moins entendu parler d’ITER. Même ceux qui ne savent pas trop ce que c’est (comme Sarko en 2016) ont entendu parler de son formidable retard à l’allumage. Et de tous ces milliards cramés, fondus, évaporés. ITER est d’abord synonyme de fiasco.
    Seulement derrière ce fiasco il y a un énorme espoir. Continuer à s’éclairer, se chauffer, rouler etc. bref continuer à déconner, toujours plus, pour des siècles et des siècles amen.
    Et ce genre d’espoir n’a pas de prix. Ce mirage a évidemment été orchestré par nos marchands de rêves, et de salades, qui aujourd’hui encore s’appliquent à l’entretenir. Comment pourrait-il en être autrement ?

    1. À tout problème il y a une solution. S’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème.
      On a pris assez de retard comme ça, maintenant faut avancer !
      On ne va quand même pas se laisser arrêter par ces petites pétouilles de disruptions.
      C’est pas ça qui va faire tourner notre rêve en cauchemar. Non mais !
      Quelques glaçons et hop le problème est réglé. Allez au suivant !
      Bref, plus ça rate et plus on a de chances de réussir.

      En latin ITER veut dire «le chemin». Je pense à Joe :
      – « Qu’il est long, qu’il est loin ton chemin Papa, c’est vraiment fatigant d’aller où tu vas.
      Qu’il est long, qu’il est loin ton chemin Papa, tu devrais t’arrêter dans ce coin. »

    2. Je dois dire que je suis admiratif devant les physiciens qui ont réussi à vendre un projet sur 50 ans à je ne sais plus combien de milliard alors que le but d’ITER est juste d’établir une preuve de concept. C’est-à-dire de déterminer s’il est possible ou non de maintenir une réaction de fusion qui produise plus d’énergie que ce qui a été injecté pour la démarrer. Et la réponse à cette question peut très bien être non. Les concepteurs du projet l’ont bien dit : si ça marche il ne faut pas compter avoir des centrales à fusion pour produire de l’électricité avant le début du XXIIème siècle ! Autant dire que la fusion est l’énergie de l’avenir et qu’elle le restera…

      1. Pour diffuser l’énergie à fusion dans plusieurs pays en 2100 il sera déjà beaucoup trop tard ! Avec quelles énergies fossiles espérez vous avoir pour extraire les métaux et transborder les pièces d’un pays à l’autre ? A savoir qu’une seule pièce peut peser jusqu’à 36 tonnes de métaux et qu’il faut en moyenne 6 mois pour transborder une pièce d’un pays jusqu’à la France puisque la fabrication des pièces est étalée sur plusieurs pays. En outre 1 pièce prend plusieurs années de fabrication et qu’en plus parfois ils en ratent, 1 seul petit millimètre d’erreur et il faut recommencer la pièce (c’est arrivé sur Iter)
        Ensuite comme je l’ai déjà expliqué il n’y aura jamais assez de cerveaux pour faire tourner plusieurs centrales, car il n’y a que les concepteurs de la machine qui comprennent comment faire fonctionner la machine, or comprendre ne serait-ce qu’une fraction de la machine c’est le projet de toute une vie !

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