Japon, le gouvernement devient nataliste

En juillet 2014, nous écrivions sur ce blog biosphere : Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé. Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré de surpopulation, quelle doit être la priorité ? Retenons que le Japon ne peut nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes au lieu de 125 actuellement. Malgré ce constat objectif de surpopulation, ce n’est pas la crainte du nombre qui est mis en avant aujourd’hui, mais le vieillissement !!!

Philippe Mesmer : De l’argent pour des bébés. Ainsi dixit le premier ministre japonais qui a promis dans son discours de politique générale, le 23 janvier 2023, « des mesures sans précédent pour enrayer la chute de la natalité… Nous sommes sur le point de ne plus pouvoir maintenir le fonctionnement de la société ». Pour relancer la natalité, le gouvernement prévoit de créer, en avril, une agence des affaires familiales, le doublement des allocations familiales, la hausse de l’allocation forfaitaire accordée à la naissance d’un enfant. Or, rien n’indique que cette série de nouvelles décisions suffiront à inverser la tendance malthusienne. Noriko Hama, professeure d’économie, juge qu’il est vain de « donner de l’argent aux jeunes couples et d’attendre qu’ils aient plus d’enfants. Le problème est que les Japonais ne sont pas satisfaits de l’environnement dans lequel ils devront élever un enfant. Tant que cet environnement ne s’améliorera pas, le taux de natalité ne se redressera pas ».

Quelques contributions pertinentes

Ophrys : « Le problème est que les Japonais ne sont pas satisfaits de l’environnement dans lequel ils devront élever un enfant. Tant que cet environnement ne s’améliorera pas, le taux de natalité ne se redressera pas ». Tout est dit , c‘est très similaire à ce qui a été dit dans l’article sur la Chine il y a quelques jours

Lire, LE MONDE voudrait une Chine plus peuplée

Arthur Martin : Le Japon est une ile surpeuplée – Une diminution de la population – comme en Europe – peut avoir du sens.

Undefined : La population du Japon a quadruplé depuis l’ère Meiji (1868). Le pays avec peu de terres cultivables produit moins de la moitié de la nourriture qu’il consomme. Le prix des terrains à construire est inabordable à tous ceux qui n’ont pas d’héritage. Dans l’ensemble, la baisse de la population est plutôt une bonne nouvelle. Et l’économie peut encaisser le choc si elle apprend à fonctionner sans la consommation à outrance et aller vers la sobriété heureuse, ce qui commence doucement à se produire – mais ça reste encore hors de portée de l’imagination des politiciens.

Michel SOURROUILLE : Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré de surpopulation, quelle doit être la priorité La surpopulation au Japon est un fait, faire plus d’enfants accroît l’ensemble des problèmes. En 1721 l’archipel japonais, qui ne pouvait compter que sur ses seules forces internes avant l’ère Meiji, était considéré comme surpeuplé avec 26 millions d’habitants. En 1868, le Japon comptait toujours 26 millions de personnes, la maîtrise de la fécondité sous des formes souvent éprouvantes était pensée comme un impératif absolu. En 2020 le Japon atteint 126 millions d’habitants, la densité est en moyenne de 346 hab./km². Ramené aux superficies cultivables, c’est un chiffre insoutenable, désespérant. Ramené aux contraintes environnementales, c’est pire.

Philb 2 : Au Japon les ventes de couches pour seniors ont dépassé celles pour bébés il y a déjà plus de 5 ans. Il y a plus de 20 ans, une majorité d’enfants en classe primaire au Japon répondait à la question  » que ferez vous plus tard ? qu’ils souhaitaient ne pas se marier avec une écrasante majorité pour les petites filles.

Jean-Pierre M : Logement cher, étude cher, semaine de travail de malade et salaire pas foufou. En gros faut être cadre pour assumer financièrement des enfants dans de bonne conditions. Les pauvres dans ce pays ne sont pas bêtes. Ils ne font pas de petit malheureux.

Clairedelune : Je parlais hier avec une amie japonaise qui habite en France, quand elle me parlait du coût des études au Japon on comprend pourquoi ils n’ont pas beaucoup d’enfants!

Tyrion : Au Japon, élever un enfant coûte très cher, que ce soient les crèches, les soins médicaux ou les études. La solution la moins coûteuse est que la femme s’arrête de travailler pour l’élever. Résultat, celles qui veulent avoir un travail intéressant ne se marient pas et ne font pas d’enfants. Comme il y a de moins en moins de jeunes sur le marché du travail, les salaires sont très élevés mais l’immobilier et les dépenses médicales aussi. Par contre les pays qui n’ont pas encore fait leur transition démographique vont souffrir avec une surpopulation qui continue de croître et des risques de guerres et de famine.

lecteur assidu : La décroissance de la natalité est un but en soi pour garder des coins de planète habitable. C’est la première sobriété avec un effet énorme démultiplicateur. Un seul enfant plutôt que deux, c’est une maison sur deux loin des centres villes, une voiture au lieu de deux, c’est moitié moins de viande rouge … toute cette pollution non produite, c’est assurément génial.

Pelayo Decovadonga : L’humanité à t-elle un avenir lorsque ce sont les sociétés les moins développées qui progressent le plus, numériquement ? Darwin se serait planté ?

Djemes Ouest : Il faut être fou pour faire un enfant sur cette planète ! Il n’y a pas de planète B.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ? (2022)

Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé (2014)

14 réflexions sur “Japon, le gouvernement devient nataliste”

  1. marcel duterte

    « Retenons que le Japon ne peut nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes  »

    D’ où tenez-vous ce chiffre optimiste ?
    Je crains que pour ne presque plus trop dépendre de l’ extérieur en matière alimentaire , il faille moins de 26 millions .

    1. Surtout avec la surpêche, les japonais pêche plus vite les poissons qu’ils n’aient le temps de se reproduire ! Lire article sur Courrier international (et bien d’autres sources encore) intitulés  » Surexploitation. La pêche japonaise menacée de disparition

      Introduction de l’article « Le Japon commence enfin à gérer ses ressources halieutiques, mises en péril par la surpêche. La plupart des poissons vendus dans le commerce sont importés ou issus d’un élevage. »

      Alors oui je pense que 26 millions restent bien optimiste ! Je disais que l’avenir étaient les croque-môssieurs, mais au Japon je crains que les sushis soient directement produits en Ephad. Bref les japonais pourront directement commander leur plateau en maison de retraite à travers Uber eat. Comme dirait Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » y compris pour la chair humaine…

  2. – « Retenons que le Japon ne peut nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes au lieu de 125 actuellement. » (Biosphère)

    Comme hier avec ce sinistre fait divers, je retiens que j’ai déjà lu ça quelque part.
    Je retiens aussi que j’attends toujours la réponse à la question posée (21 OCT 2022 À 13:20 “Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?”) : De quel chapeau sortent ces 26 millions ?
    Dans cet article j’ai bien sûr abondamment commenté, argumenté, et répondu aux questions qui m’étaient posées. Seulement on me dira que ce ne sont pas des arguments, et que mes questions n’ont aucun sens et patati et patata. Plus d’un an plus tard, la seule chose que je retiens, la plus importante finalement, et que je continuerais donc à mettre en avant, c’est que sur ce blog il est IMPOSSIBLE de débattre sur ce sujet. ( à suivre )

    1. Michel C. : « Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?”) : De quel chapeau sortent ces 26 millions ? »
      Notre réponse : En 1721 l’archipel japonais, qui ne pouvait compter que sur ses seules forces internes avant l’ère Meiji, était considéré comme surpeuplé avec 26 millions d’habitants. En 1868, le Japon comptait toujours 26 millions de personnes, la maîtrise de la fécondité sous des formes souvent éprouvantes était pensée comme un impératif absolu. Cette précision était dans le texte de l’article, encore faut-il le lire sans a priori !
      Sur ce blog, on peut débattre, la possibilité des commentaires est faite pour cela. Encore faut-il ne pas se contenter de répéter toujours la même chose, genre « sur ce blog il est IMPOSSIBLE de débattre, et patati et patata » ! Nous avions proposé à Michel C par mail d’écrire un article complet sur le thème de son choix dont nous avions garanti la publication, il n’a jamais répondu !

      1. Oui, c’est une bonne façon de faire l’estimation, ça donne un ordre de grandeur réaliste. Regardons ce que l’on a pu faire en comptant sur les seules ressources d’un territoire et sans énergie fossile.
        On verra alors combien nos effectifs actuels sont intenables (sans compter que même dans ces conditions on ne prend pas en compte le nécessaire partage avec le reste du monde vivant).

    2. Tout ça se résume à un dialogue de sourds entre deux camps qui s’affrontent. Et qui sombre systématiquement dans le grand n’importe quoi, dont il est évidemment interdit de souligner le caractère pathologique. Mais tout ça je l’ai déjà dit. Mon dieu ce qu’on se répète !
      N’empêche que le sujet m’intéresse, c’est pour ça que je préfère me référer à des spécialistes, disons des scientifiques (démographes), et non pas à des idéologues.
      Le problème démographique au Japon est étudié depuis longtemps. Plusieurs études dont certaines commencent à dater sont lisibles sur le site Persée (persee.fr).
      – “ Le problème démographique au Japon “ (Jean Robin – 1951)
      Au chapitre “ Perspectives d’avenir “ ( P.217) on lit que le nombre maximum d’habitants que le Japon pourrait nourrir est de 90 à 93 millions d’habitants, soit population de 1955. ( à suivre )

      1. (suite À 12:34) En suivant on lit que la population devrait culminer à 122 millions vers 2000 pour ensuite décliner. (étude 1951)
        Aujourd’hui les projections misent sur une population d’environ 100 millions en 2050 et 60 millions en 2100. Patience donc !
        En attendant, la décroissance démographique (en cours ou à venir) dans plusieurs pays interroge. Et à justes raisons.
        – Le Japon en péril en 2050 ? Trouver des solutions grâce à l’IA pour rendre la société durable (18.06.2020 – nippon.com )

        Sur l’IA, je ne vais pas me contenter de répéter toujours la même chose…
        NON, pour moi la Solution ne passe par là. Ni par un permis de procréer et autres lubies malthusiennes. Par contre je répète que cette OBSESSION du (sur)nombre est dangereuse. Je renvoie encore à ce film (japonais justement) «Plan 75».
        Je demande donc à Biosphère de faire preuve de juste mesure.
        NON, l’écologie ne se résume pas à la démographie !

  3. Accélérons le décès des vieux ! Vingt contributions d’écrivains, de philosophes, de médecins, de politiques, de journalistes, de chercheurs, de chefs d’entreprise, de militants de la cause laïque… Voici ce que le président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, Jonathan Denis, propose aux Français. :
    https://www.admd.net/articles-culture/livre/droit-de-mourir-dans-la-dignite-20-contributions-pour-mieux-comprendre.html?utm_source=Sarbacane&utm_medium=email&utm_campaign=Promo%20livre
    Plus de 90% des Français se déclarent favorables à la légalisation de l’aide active à mourir… il est important de rappeler que la liberté en fin de vie n’est pas qu’un combat militant : il est un sujet philosophique, laïque, médical, citoyen.

    1. En quoi la légalisation de l’euthanasie (suicide assisté etc.) va t-elle changer la donne ? Cela ne concerne même pas 3000 personnes par an, en Belgique.
      ( Euthanasie en Belgique : toujours plus – 12 Nov 2020 – genethique.org )
      À ces 3000 vous pouvez rajouter les 2000 suicides annuels. La Belgique est d’ailleurs tristement classée en la matière. Vous pouvez ensuite comparer ça aux 25.000 personnes qui décèdent chaque année des suites d’un cancer, pour ne parler que de la Belgique.
      « Accélérons le décès des vieux ! »… mais comment osez-vous !!??
      Je ne sais pas si vous mesurez ce que vous dites.
      Seriez-vous là en train d’essayer de nous vendre le «Plan 75» ?
      Quoi qu’il en soit je trouve ça très grave.

      1. Didier BARTHES

        Effectivement ne mélangeons pas les deux sujets je maintiens que la démographie est une chose et que l’euthanasie en est une autre, en aucun cas la seconde ne peut venir épauler des vues quelconques sur la premières, ce serait tout simplement un assassinat
        Ajoutons pour ceux qui ne seraient pas sensibles à l’aspect morale de la question que ce serait infime non seulement pour ce que vous évoquez Michel C (le faible nombre de cas) mais parce que ça ne retire que très peu d »années-hommes » à la planète, les gens dans cette situation ont de toute façon très peu de temps à vivre et plus aucune espérance de reproduction, mais tout ceci est secondaire, la seule première raison doit être retenue, et c’est pourtant un antinataliste farouche (vous le savez) qui le dit

      2. Bien sûr, ces 3000 (en Belgique) seraient très probablement morts dans l’année, ce qui ne change rien à la mortalité. Donc à la démographie.
        Bien sûr, ce sont là deux sujets qu’il ne faut pas mélanger… seulement vous voyez bien qu’ON le fait. Et ce n’est la première fois. Pourquoi ? Pour moi c’est clair. Si ON pense que les vieux coûtent cher… surtout lorsqu’ils sont en fin de vie, en réa etc. alors il est logique de dire «Accélérons le décès des vieux !»
        Et après les vieux, yaka «accélèrer» tous les con-sidérés inutiles, nuisibles, les pas beaux, les mal-pensants etc. Accélérons accélérons ! Misère misère !
        Oui je sais, Didier Barthès, ce n’est pas ça que vous voulez. Du moins ce n’est pas ce que prêche publiquement votre assoce, au contraire. Vous intervenez là, c’est bien. Pour être plus crédible, voire plus attirant, je pense juste que vous devriez intervenir plus souvent, pour en recadrer certains.

  4. Surface du Royaume-Uni 243 610 km² pour 67,33 millions (2021)
    Surface du Japon 377 973 km² pour 125,7 millions (2021)

    Bref, le Japon a 50% de surface supplémentaire comparativement au R-U mais a le double de population. Néanmoins, le Japon a moins de surfaces vraiment exploitable que le nombre laisse penser parce qu’il y a énormément de montagnes comparativement au R-U. Et du coup le Japon n’a quasiment pas de cheptel animalier (bœufs, moutons, etc) faute de surface.

    Et oui à chaque fois ce sont les questions des retraites qui permettent de justifier la relance de la natalité. En Europe c’est pareil, hormis qu’on a délocalisé les lieux de ponte en Afrique en important des migrants (d’ailleurs Michel aussi se fonde sur les retraites pour justifier l’immigration).

    1. Mais en augmentant à chaque fois le nombre de travailleurs (tant par les naissances que l’immigration), on augmente par ricochet le nombre de futurs retraités, et en l’occurrence il faut augmenter indéfiniment la population ! Alors tant en France qu’au Japon on est censé stoppé le nombre d’habitants à combien 200 millions ? 500 millions ? 1 milliard ? Ou plus encore ? Je rappelle qu’à la fin des années 60 on a étendu le droit et libertés des femmes pour justement contenir la natalité afin d’éviter la surpopulation !

    2. marcel duterte

      he oui, énormément de montagne et surtout des volcans , ce qui laisse mal augurer de leur sort futur sur cette île superbe mais défigurée par une hyperpopulation hideuse .(éruptions , raz – de – marées)
      On peut supposer qu’ ils dépendent de l’ extérieur pour l’ approvisionnement alimentaire vu le peu de surfaces cultivables .

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