Je veux choisir la date de ma mort

« Docteur, j’ai fait plein de recherches, si je tombe sur vous ce n’est pas par hasard. Je veux choisir la date de ma mort. Est-ce que vous êtes disposé à m’aider ? »…. La journaliste du MONDE Catherine Vincent livre quatorze récits intimes et autant de points de vue de personnes ayant eu à affronter la question de la fin de vie.

Lire, L’aide active à mourir gagne du terrain

Extraits de « La Mort à vivre » : Son diabète avait duré des années. Amputation au-dessus du genou des deux côtés. Cécité. Cette amie., s’est mise à vivre un enfer. Et quand cette femme de 60 ans a commencé à discuter avec l’équipe hospitalière en disant qu’elle souhaitait la mort, elle s’est fait rabrouer. Sur le mode « Pourquoi vous et pas les autres ? » Sous-entendu : si on vous écoute, ça veut dire qu’il faut qu’on en tue deux cent cinquante… « Mais pourquoi est-ce qu’on ne lui fait pas comme aux vieux chiens malades ? »… J’appelle toujours cela des soins curatifs, la mort étant une façon de se traiter et de guérir de quelque chose –. La méthode ? Très facile. Compote de pommes maison, dans un pot de confiture un peu fiorituré. Un petit pilon et mon mortier en marbre, que j’emporte avec moi. Et comme médocs : des benzos pour dormir, de la digitaline pour que le cœur dise « Merde », et de l’insuline – effet immédiat en stylo autopiqueur. Dans la compote de pommes, je mets les benzos et la digitaline. L’insuline c’est pour plus tard, quand la personne dormira, qu’elle sera vraiment bien sédatée. Une dose énorme : je donne un mois d’insuline en une seule injection, d’où une hypoglycémie qui crée la mort cérébrale…

Les réactions sur lemonde.fr sont contrastées

Jmb34 : Le militantisme pro-euthanasie du « Monde » est tellement décomplexé qu’il trouve seulement des limites dans la caricature que représente ce soit disant médecin .

FT3 : Vous faites semblant de ne pas comprendre mais c’est pourtant très clair ! Quant à moi je serais ravie d’avoir à faire à un super humain comme celui là, capable de prendre ses responsabilités en accord avec un unique patient et son point de vue unique!

Richard Nowak : Il faut séparer institutionnellement le métier de thanatopracteur de celui de médecin.
Il y a tout un encadrement législatif à réaliser afin que l’individu tout comme la société respectent les principes de la CEDH et notamment le premier : la dignité

Kotelk : C’est à chacun de définir sa dignité et d’agir en fonction de son choix, la CEDH n’a pas à intervenir, pas plus que le corps médical ou la famille. Deuxième envoi. Infraction ?

Citoyen désabusé : Cet article me laisse mal à l’aise. La loi Leonetti me paraissait suffisante.

Dump : Parce que, manifestement, vous ne la connaissez pas. Actuellement il est préconisé par cette loi, de laisser « la fin naturelle » advenir, et pour cela les patients ne sont ni nourris ni hydratés, vulgairement on les fait mourir de faim et de soif, vaguement insensibilisés en principe.

LNCL @ Dump – Vous dites absolument n’importe quoi. Selon la loi Léonetti, il est possible de sédater un patient, par paliers, ou en continu, si sa « souffrance est réfractaire », donc une définition large et interprétable. Maintenir une hydratation et une « nourriture » est absolument contre-productif. Une personne mourante n’a ni faim, ni soif par ailleurs, et s’entêter à vouloir nourrir/hydrater fait courir le risque de mourir étouffé les poumons remplis de liquides. Bref vous ne savez absolument pas de quoi vous parlez. La loi Leonetti permet aux médecins d’agir dans le sens désiré par le patient. Quel que soit ce sens.

Claustaire : Si la loi Leonetti vous paraît suffisante, vous en profiterez le jour où vous en aurez éventuellement besoin. Mais n’interdisez pas à autrui d’estimer qu’elle ne l’est pas et de se mobiliser pour que notre pays offre à ses citoyens la possibilité de profiter de la même ultime liberté d’en terminer que certains pays voisins pas moins civilisés que nous ont déjà offerte aux leurs.

Lire, Les présidentiables et le droit de mourir dans la dignité

4 réflexions sur “Je veux choisir la date de ma mort”

  1. Ces réactions contrastées (sur lemonde.fr) nous offrent… un bel exemple de «débat».
    (Lire : Citoyen désabusé => Dump =>LNCL @ Dump => Claus taire )
    Claus taire… qui manifestement ne pense pas que la loi Léonetti soit suffisante… témoigne là de ce besoin d’être toujours mieux servi, chouchouté, assisté etc. et ce dans tous les domaines. (Parce que je le veau bien !) Du point de vue de Claus taire … l’offre de la loi Léonetti est donc insuffisante. Si ce n’est insatisfaisante.
    Notons que du DROIT nous sommes passés à l’OFFRE. Fallait oser.
    Eh ben osons ! Une loi qui, en plus, lui offrirait l’élégance… et pourquoi pas remboursée par la Sécu… devrait à ce moment-là lui paraître comme une offre suffisante, satisfaisante.
    Du moins un certain temps. Ben oui, tout le monde sait bien que l’élégance n’est qu’une question de mode. Misère misère ! Lire ici : SARCO CAPSUL (ma pomme) À 20:41.

    1. Offre gratuite

      Tant que j’y suis, je vous offre la possibilité de lire, ou pas, cet article que je juge particulièrement intéressant. C’est un autre point de vue, que je partage :
      – “La loi Leonetti me paraît suffisante quand elle est appliquée”
      ( 26/06/2014 – reforme.net )

    2. Parti d'en rire

      Même si j’en suis encore, comme avec la Poule et l’Œuf, à me demander qui de l’Offre ou de la Demande, je pense que cette idée de SARCO CAPSULE devrait faire con sensus. Mais à condition que l’Offre intègre une large palette dans le choix de la couleur. Personnellement le bleu de celle de la pub ne m’attire pas du tout. S’il me fallait choisir, pour consommer, j’hésiterais entre le rouge et le noir. Et le vert bien sûr. Mais attention, pas n’importe quel vert !
      Mon dieu que c’est dur de choisir ! Misère misère.

  2. Pour le même prix, en plus de la dignité moi je veux l’élégance. Parce que je le veau bien !

    – « Un promoteur de l’euthanasie outre-Atlantique a mis au point un appareil revendiquant «ergonomie et élégance», qui permet à son utilisateur de déclencher à son gré un suicide assisté indolore, en quelques minutes. »
    ( La « capsule de la mort » : lorsque le cauchemar devient réalité – 18 JUIN 2019 – FSSPX )

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