Jean-François Noblet, manuel d’éco-résistance

journal de bord d’un écolo activiste*, extraits : « J’ai manifesté sur le Larzac, occupé des carrières illégales, cassé 2 mètres de la clôture de la centrale nucléaire de Creys Malville sous les explosions des grenades offensives. Avant de travailler sur ce livre, je ne connaissais pas le manuel du saboteur édité par la CIA en Amérique du sud. J’agis simplement pour alerter l’opinion et retarder l’échéance. Bref, je ne suis pas un terroriste ou un guérillero, mais un amateur motivé par la défense de l’intérêt général et des générations futures…

En 1976, nous voulions avec un ami nettoyer la vallée du Grésivaudan. Alors on a gobé des œufs de poule puis on les a remplis avec une seringue d’une peinture rouge impossible à nettoyer et fermé le trou avec du scotch. On s’arrêtait devant les panneaux publicitaires les plus moches et vlan, on jetait les bombes de couleur sur eux. Ce fut un joli massacre… sur nos mains et sur ma mobylette. Plus tard la même année on a choisi une autre technique : vers deux heures du matin, nous avons scié les deux poteaux d’un panneau de grande taille (5 x 6 m) au bord d’une route nationale… J’ai une rancœur particulière envers les restaurants McDonald’s car ils sont des spécialistes de l’affichage publicitaire illégal. En 1988, j’ai commencé par écrire au directeur du restaurant de Meylan pour lui demander d’enlever le panneau sur portique posé au bord de l’autoroute. En effet, il est interdit par la loi d’en installer au bord des voies express. Évidemment ce directeur ne m’a pas répondu, considérant que le business autorisait toutes les libertés. Alors je suis allé le rencontrer pour lui expliquer la loi et j’ai attendu le résultat, vainement. Au bout d’un moins, j’ai convoqué la presse locale à midi dans ce restaurant. Avec une dizaine d’amis, nous sommes allés, au milieu des clients, coller des affiches sur tous les murs intérieurs et extérieurs portant le slogan suivant : McDo salope nos paysages, nous salopons McDo. La télévision locale s’est régalée et la panneau publicitaire illégal a disparu dans les deux jours !

Et puis j’ai un message à envoyer à tous les tagueurs qui « salopent » les murs de nos villes, les wagons et les ponts : Vous êtes bien gentils, bien éduqués, bien intégrés pour respecter comme vous le faites les milliers de panneaux publicitaires. Vous ne les touchez jamais ! Votre désir d’expression respecte bien conventionnellement ceux de la société de consommation qui vous bâillonne, vous intoxique et vous rejette… »

* Jean-François Noblet, Manuel d’éco-résistance aux éditions de Boucq

2 réflexions sur “Jean-François Noblet, manuel d’éco-résistance”

  1. Excellent, le message envoyé à tous les tagueurs.
    De mon côté j’en enverrais un à tous les gorets qui balancent les emballages Mc Do n’importe où, sur le trottoir ou pire dans la nature.
    Bande de petits cons-ommateurs de junk-food, vous qui vous prenez certainement pour des rebelles, ramenez donc toute cette merde d’où elle vient ! Une fois bien gavés de Big-Mac-frites-Coca n’hésitez pas, ramenez tous ces « jolis » emballages certainement recyclables à celui qui vous les a vendus. En négociant avec le clown vous pourriez peut-être même récupérer 4 ronds.

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