La biosphère nous parle du sexisme ordinaire

La Biosphère n’est pour rien dans le sexisme qui parcourt le vécu ancestral des sociétés humaines. Dans la détermination du sexe, le rôle du chromosome Y est simple, mais capital : il détermine la masculinité du fœtus. Pendant les premières semaines de vie de l’embryon humain, les organes génitaux internes et externes sont indifférenciés entre les individus XX (femme) et XY (homme). Les gonades peuvent se transformer en testicules ou en ovaires, les organes génitaux externes à l’origine similaires se transforment soit en pénis et scrotum, soit en clitoris et vulve. La différenciation est minime, on sait aujourd’hui qu’ovaires et testicules produisent les deux types d’hormone, androgènes et œstrogènes, d’ailleurs très voisines sur le plan chimique : seul leur taux relatif dans l’organisme fait basculer les caractères sexuels vers le féminin ou vers le masculin. C’est donc l’intervention d’autrui dès les premiers moments du nourrisson qui va fixer votre sentiment d’appartenance à un sexe déterminé et orienter votre rapport à l’autre sexe.

On ne naît pas femme, on le devient ; dans son déroulement naturel, un bébé a un comportement indifférencié. Le cri primal, le sevrage se déroulent de la même manière. C’est à travers la bouche, les mains et les yeux que les nourrissons des deux sexes appréhendent l’univers. Ils explorent leurs corps avec la même curiosité et la même indifférence, ils ont les mêmes intérêts et les mêmes plaisirs, ils ont la même jalousie s’il naît un nouvel enfant. Jusqu’à douze ans, la fillette est aussi robuste qu’un garçon du même âge, et les capacités intellectuelles sont similaires tout au cours de la vie. Ce n’est pas la Nature qui, pendant des siècles, a empêché les femmes d’aller à l’université, mais des élites masculines qui ne veulent pas partager leurs propres pouvoirs, aidées par des femmes qui ont intériorisée leur impuissance factice. La féminité n’est pas une essence ni une nature, c’est une situation crée par les civilisations à partir de données physiologiques apparentes, mais complètement secondaires. Il n’y a pas d’éternel féminin, il y a des cultures diverses qui produisent telle ou telle image de la femme. Les parents sont les premiers responsables d’une différenciation des rôles injustement fondée sur une différence biologique minime. Les jouets offerts varient selon le sexe de l’enfant, l’activité qu’on propose aux jeunes varie selon leur genre, et même la manière de s’adresser au bébé. On a filmé des adultes au moment où – penchés au-dessus d’un berceau – ils tendent une poupée à un bébé de quelques jours. Ils approchent leur visage très près de bébé-fille, sourient, vocalisent, agitent le poupon jusqu’à toucher le visage de l’enfant, bref ils chargent ce jouet d’une affectivité chaleureuse. Pour le bébé garçon, la poupée est tendue en silence, à bout de bras, sans regarder l’enfant. Parfois même le jouet tombe tellement il est mal tenu, et les femmes plus encore que les hommes spécifient leur comportement selon le sexe du bébé. Pas étonnant dans ces conditions que l’histoire de l’humanité à été aussi celle de la soumission du sexe dit faible, mais cela ne résulte que d’une socialisation différenciée.

En France, ce n’est qu’en 1907, plus de 100 ans après le code Napoléon, que la femme a été autorisée à disposer de son salaire ; ce n’est qu’en 1924 qu’il y a eu une unification des programmes du baccalauréat masculin et féminin ; ce n’est qu’en 1944 que la femme obtint le droit de vote ; ce n’est qu’en 1965 qu’elle acquiert le droit de travailler sans l’autorisation de son mari ; ce n’est qu’en 1970 que la référence au chef de famille, le père, est supprimée pour être remplacée par l’autorité parentale conjointe. Le Français peut aujourd’hui revendiquer un congé paternité et la garde alternée en cas de divorce. Votre première identité découle d’un fait biologique, la différence des sexes, puisque vous naissez homme ou femme. Mais le fait d’être femme ne signifie pas plus que d’être de sexe masculin. Dans le monde occidental aujourd’hui tout se passe comme si la femme se masculinisait, tandis que l’homme se féminisait : les discours comme les tenues vestimentaires, les choix de vie comme les attitudes,. Vous devez aider à cette libération de la femme qui est aussi une libération des hommes de leur fausses certitudes, vous devez prétendre au féminisme de l’égalité totale, vous devez tendre à une société androgyne. Pourtant une branche du féminisme contemporain croit encore qu’il y a une différence naturelle de comportement entre l’homme et la femme…

Comment penser soutenir les équilibres des écosystèmes et respectez la Nature quand les humain font autant de cas de leurs différences naturelles apparentes. Au Pakistan aujourd’hui, la femme n’est rien, ne possède rien, ni le droit à la mobilité, ni le droit d’expression. L’héritage de ses parents est réservé à ses frères, si elle quitte son mari, dont elle est l’esclave, elle n’est qu’un chien errant ; la petite fille ne reçoit pas les mêmes portions de nourriture, de vêtements et d’éducation que le petit garçon ; la femme ne peut sortir librement dans la rue… Elles comptent si peu dans ce pays de 141 millions d’habitants que le recensement organisé en 1998 les a totalement ignorées, les hommes n’étant pas tenu de donner le nom de leur épouse, ni les enfants celui de leur mère : le Pakistan est encore la planète des hommes, une sourate du Coran affirmant en effet que « Les hommes ont autorité sur les femmes en vertu de la préférence que Dieu leur a accordé sur elles ». Un compagnon de Mahomet, le futur calife Umar, se flatte pourtant d’avoir été à l’origine d’une révélation « divine » :  J’ai dit à Mahomet :  Ồ apôtre d’Allah, des gens bien et des gens moins bien fréquentent tes femmes. Si tu leur ordonnais de se voiler ?  Alors, le verset du voile est descendu : « Dis aux croyantes de baisser leurs regards, de préserver leurs nudités, de ne pas montrer leurs charmes et de rabattre leur voile sur leur gorge ». Le Coran prescrit le voile pour ne pas exciter la convoitise des hommes, par contre il ne dit rien des caractéristiques précises de ce voile qui, au temps du prophète, comportait déjà de nombreuses variantes locales. En effet, l’obligation pour une femme de cacher ses cheveux était déjà mentionnée 1700 ans avant Mahomet par les lois assyriennes : « Les femmes mariées qui sortent dans les rues n’auront pas leurs têtes découvertes. Les filles d’homme libres seront voilées. La prostituée ne sera pas voilée, sa tête sera découverte ». Le Coran n’a fait que recycler les vieilles traditions. L’Islam n’est pas la seule idéologie à valoriser l’inégalité des sexes ; l’inventeur des jeux olympiques Pierre de Coubertin pensait qu’une olympiade femelle serait impraticable, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Les nageuses, dûment couvertes, apparaissent seulement en 1912, les escrimeuses en 1924. Il faut attendre Los Angeles en 1984 pour voir le premier marathon olympique féminin. Cependant en 1996, une vingtaine de délégations, pour la plupart provenant des pays islamistes, ne devaient aligner que des hommes. Shabano Akhtar, unique femme de la délégation pakistanaise, participera au saut en longueur vêtue d’un collant et d’un tee-shirt à manches longues.

Esclavagisme, racisme et sexisme sont des conceptions humaines très proches l’une de l’autre, l’inégalité découle de l’exagération des différences. En 2003, la lauréate du prix de la paix 1992, la Guatémaltèque Rigoberta Menchu, se faisait insulter en ces termes par de hautes personnalités de son pays : « Sale Indienne ! », « Indienne, fille de pute ! ». Après procès, on a condamné pour la première fois dans l’histoire du Guatemala (peuplé à 60 % d’indigènes) cette discrimination envers une ethnie et envers une femme. Le Chemin pour devenir membre à part entière de la Biosphère passe obligatoirement par la dissolution de vos inégalités face au travail (l’esclavage), face à autrui (le racisme) et face à l’autre sexe (le sexisme). En réalisant à quel point l’humanité s’est trompée en construisant socialement ces artificielles inégalités, vous pourrez comprendre à quel point la mentalité actuelle est éloignée de la conception qui dominera dans le futur : l’égalité entre les humains et les non-humains, le respect par tous de la Biosphère.

1 réflexion sur “La biosphère nous parle du sexisme ordinaire”

  1. – « […] la conception qui dominera dans le futur : l’égalité entre les humains et les non-humains, le respect par tous de la Biosphère. »

    Si c’était déjà l’égalité entre les humains, alors ce serait une excellente chose.
    Commençons déjà par ça, il y a de quoi faire, misère misère.

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