Une commission UE perturbée au niveau endocrinien

Après le scandale du DDT, de l’amiante, de la vache folle, du sang contaminé, voici celui des perturbateurs endocriniens. LE MONDE du 30 novembre 2016 y consacre trois articles, « halte à la manipulation ». Sur ce blog, nous nous intéressons depuis plusieurs années aux perturbateurs endocriniens puisqu’ils s’intéressent à nous.

mars 2013, perturbateurs et fabrique médiatique de l’incertitude : « position discutable de l’EFSA : « La distinction entre un effet acceptable et un effet indésirable des perturbateurs endocriniens devra être jugée pour chaque substance, au cas par cas… L’agence juge aussi qu’il existe une absence de consensus international sur l’existence et/ou la pertinence des effets dits à faible dose. » 

juillet 2013, la fabrique du mensonge selon Stéphane Foucart : « Stéphane Foucart montre  clairement dans son livre « La fabrique du mensonge » que l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) est un organisme complètement soumis au lobby industriel…

octobre 2013, pertubateurs endocriniens, la grande magouille : « Quelle position les Etats membres de l’UE doivent-ils adopter vis-à-vis des perturbateurs endocriniens ? Certains membres de la communauté scientifique accusent plusieurs de leurs pairs de manœuvrer en faveur des intérêts industriels…. »

mars 2014, perturbateurs endocriniens et perturbateurs de l’intelligence : « Les pesticides sont des perturbateurs endocriniens (PE). Cette catégorie de molécules interfère avec le système hormonal. Mais le lobbying des marchands de merde chimique empêche de légiférer, le dossier est enlisé à Bruxelles depuis plus d’une décennie… »

décembre 2014, Theo Colborn, qui mérite d’être connue de tous : « Connaissez-vous Theo Colborn ? Nous non plus jusqu’à la lecture de la chronique Planète de Stéphane Foucart : « En 1988, cette zoologue et biologiste rédige un rapport détaillant les effets de la pollution sur la faune des Grands Lacs américains… Elle a forgé la notion de perturbateur endocrinien….. »

janvier 2015, Bisphénol A et autres perturbateurs endocriniens : « Exposés in utero à une concentration minuscule de bisphénol A (BPA), les souris de laboratoire mâles présentaient une fois adultes un appareil reproducteur frappé de malformations et de dysfonctionnements…. »

mars 2015, perturbateurs endocriniens, le signe de la folie humaine : « Obésité, diabète, troubles de la fertilité et neuro-comportementaux : la part de ces maladies et troubles chroniques attribuable aux perturbateurs endocriniens (PE) coûtent chaque année à l’Union européenne de 157 à 270 milliards d’euros, soit une fourchette de 1,23% à 2% du produit intérieur brut (PIB) de l’Union….. »

décembre 2015, La commission européenne soumise au lobbying industriel : «  Il n’y a pas de condamnation pécuniaire, mais le Tribunal de l’Union européenne a condamné la Commission européenne, mercredi 16 décembre, pour « avoir manqué à [ses] obligations » sur le dossier des perturbateurs endocriniens (PE)….. »

mai 2016, perturbateurs endocriniens, une scandaleuse histoire : « Les perturbateurs endocriniens sont soupçonnés d’être à l’origine de nombreuses maladies graves (cancers hormonaux-dépendants, infertilité, troubles neuro-comportementaux…) mais ces substances se trouvent déjà dans une multitude d’objets de consommation courante….. »

LE MONDE du 30 novembre 2016, La fabrique d’un mensonge : « La Commission européenne a élaboré ses propres éléments de preuves pour éviter une réglementation trop sévère de ces substances dangereuses. Tout, ou presque, tient en ces quelques mots : « Les perturbateurs endocriniens peuvent (…) être traités comme la plupart des substances [chimiques] préoccupantes pour la santé humaine et l’environnement. » Cette phrase clé a été rédigée avant même que l’expertise scientifique ait véritablement commencé. Elle a une portée considérable car si les perturbateurs endocriniens sont effectivement des produits comme les autres, alors il n’est nul besoin d’une réglementation sévère. Il suffirait d’évaluer le risque qu’ils présentent au cas par cas, si des problèmes se présentent après leur mise sur le marché. Et donc a posteriori.….. »

LE MONDE du 30 novembre 2016, Halte à la manipulation de la science : Près de cent scientifiques dénoncent la fabrication du doute par les industriels. Depuis des décennies, la science est la cible d’attaques dès lors que ses découvertes touchent de puissants intérêts commerciaux. Des individus financés par des intérêts industriels déforment délibérément des preuves scientifiques afin de créer une fausse impression de controverse. Les « marchands de doute » sont à l’œuvre dans plusieurs domaines, comme les industries du tabac et de la pétrochimie ou le secteur agrochimique. Ils ont retardé des actions préventives et eu de graves conséquences pour la santé des populations et l’environnement. Les perturbateurs endocriniens (inclus dans les retardateurs de flamme, les agents plastifiants, les résidus de pesticides) peuvent interférer avec les hormones naturelles lors de périodes critiques du développement, pendant la grossesse ou la puberté, lorsque notre organisme est particulièrement vulnérable.

LE MONDE du 30 novembre, L’ingérence des Etats-Unis : Depuis 2013, les États-Unis contestent par tous les moyens le projet de réglementation européenne des perturbateurs endocriniens au nom du libre échange. Le principe d’« évaluation du danger » a priori pourrait en effet avoir de graves conséquences sur les importations de biens agricoles américains par l’UE. Les États-Unis ont entraîné d’autres pays dans leur fronde, y compris la Chine. L’industrie est violemment opposée à une distinction en deux catégories : perturbateurs endocriniens suspectés ou connus.

2 réflexions sur “Une commission UE perturbée au niveau endocrinien”

  1. Il n’y a pas lieu à mettre en concurrence les marées noires, le réchauffement climatique et les perturbateurs endocriniens.

    Tous ces méfaits sont à mettre dans le même sac, à savoir dans celui des conséquences néfastes de l’action que mènent actuellement les humains. Chaque problème parmi ceux-ci doivent être combattu sans réserves.

  2. C’est un des plus graves problèmes car il détruit le vivant.
    Hélas certain problème bénéficient d’une grande médiatisation, c’est le cas des marées noires (qui ne sont pas grave du tout à l’échelle de la planète et ne laissent aucune trace au bout d’une vingtaine d’années) c’est le cas du réchauffement climatique qui pourtant à terme s’évanouira de lui même quand nous ne brûlerons plus de pétrole et autres fossiles et que les cycles naturels reprendront le dessus ‘(d’ailleurs même une Terre plus chaude, elle l’a été souvent,convient parfaitement à la vie). Ce n’est hélas pas le cas de la destruction des sols ou des perturbateurs endocriniens, problèmes plus fondamentaux, plus insidieux pour lesquels bien peu sont ceux qui se mobilisent.

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