La Décroissance, c’est simplement le sens des limites

Le mensuel La décroissance de novembre 2014 insiste à juste titre sur ce qui constitue un des fondements de la pense écologique, retrouver le sens des limites. En voici une présentation succincte :

p.3, La perte de la mesure (Olivier Rey)

« …Depuis plusieurs siècles en Occident on s’est livré frénétiquement à la mesure au premier sens du terme, l’évaluation d’une quantité, et en même temps la mesure au sens de juste mesure a complètement été mise à l’écart… C’est ainsi que pour la plupart des dispositifs, il existe un point en deçà duquel le développement est bénéfique, au-delà duquel il devient nocif et se met à desservir ceux qu’il était censé aider… »

p.5, « La notion de limite n’a plus droit de cité » (Aldo Naouri)

« …Mon activité professionnelle de pédiatre m’a conduit à analyser les facteurs qui ont abouti progressivement à la disparition de la notion de limite dans nos façons de penser… La non-limite est devenue l’idéal, laissant croire à chacun qu’il peut déployer son désir et ignorer la règle du don et du contre-don qui fonde le lien social… »

p.7, simplicité volontaire

Marie : « … Quand on est un couple infertile, si l’on ne veut pas du genre PMA-GPA, pour les grands médias, c’est incompréhensible… Bientôt on vous dira que c’est de votre faute si vous souffrez d’être infertile en vous renvoyant à votre refus d’utiliser les biotechnologies…« Pourquoi refuserions-nous de penser les limites dans la procréation et dans le même temps insisterions-nous sur la nécessité de prendre en compte les limites de la planète pour tout le reste ?… »

p.11, L’échelle humaine (Philippe Gruca)

« … Illich s’est montré particulièrement sensible à la question des limites, des seuils au-delà desquels le changement de taille devient un changement de nature… Nous autres, humains, pouvons être certains que notre liberté nous permet d’aller au-delà du raisonnable. L’échelle n’est pas notre destin, elle est pour nous un choix… »

p.12, Le président de la décroissance ?

«  Tu es libre seulement les moments de ta vie où tu fais des choses qui te plaisent, et tu n’es pas libre quand tu dois te consacrer exclusivement à gagner de l’argent… La vie ne doit pas servir la marchandise… » Cette citation provient du président de la République de l’Uruguay, José Mujica. C’est la première fois qu’un chef d’Etat va aussi loin dans la dépossession. Tous ce qu’il possède, c’est une Coccinelle. Il habite dans une ferme qui appartient à sa femme… Il reverse 87 % de ses émoluments à des œuvres sociales…