La fin du charbon au Royaume-Uni, un air d’apocalypse

Le pic du charbon au Royaume-Uni remonte à la première guerre mondiale, quand un million de personnes travaillaient dans les mines, produisant presque 300 millions de tonnes par an. En 1947, quand le secteur a été nationalisé, la production était déjà tombée à 225 millions de tonnes. Et au moment de la grande grève de 1984, il ne restait que 250 000 mineurs.* Comme d’habitude, les syndicats avaient mené une guérilla d’arrière-garde contre la fermeture de 70 sites envisagée Margaret Thatcher. Aujourd’hui, il ne reste que 6 000 mineurs au Royaume-Uni. Les mines britanniques sont profondes et difficiles à exploiter ; on a gaspillé le meilleur, les générations futures n’auront plus que les miettes. Le pays qui a été historiquement à la pointe du développement grâce aux ressources fossiles demeure un gros consommateur de charbon est devenu un importateur net de ce minerai avec lequel il produit environ 40 % de son électricité. Or les centrales à charbon doivent fermer pour respecter les normes anti-pollution et diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

                Il n’y a pas que le charbon, Albion avait enregistré son premier déficit de la balance pétrolière au troisième trimestre 2005 : les exportations ont représenté 11,2 millions de tonnes alors que les importations atteignaient 13,7 Mt. Par ailleurs les réserves pétrolières sont tombées de 15,4 milliards de barils en 1979 à 4,5 milliards à la fin de 2004. Engranger des milliards de dollars sur des ressources fossiles non renouvelables qui ont mis des millions d’années pour se constituer était un vol manifeste. Quand on sait qu’en France, il n’y a plus ni charbon, ni pétrole, ni même des idées, on voit que la Grande-Bretagne n’est pas si mal lotie !

La civilisation thermo-industrielle est au bord de l’effondrement, les politiques ne font rien pour préparer l’après-fossiles. Rouler en voiture individuelle n’aurait jamais du être autorisé. Malheureusement la nature ne peut défendre ses richesses de la rapacité humaine. Elle se contente de dire seulement indirectement par les chocs énergétiques et le changement climatique que les humains ont exagéré et qu’ils vont en payer le prix. Les générations futures britanniques n’auront plus de ressources fossiles, il leur restera le réchauffement climatique, le chômage et la décroissance économique. Notre réveil sera brutal quand compagnies pétrolières et Etats seront proche de la faillite !

* LE MONDE éco&entreprise du 12 mars 2014, La fin du charbon britannique « d’ici cinq à six ans »