La législation anti-obésité à la diète

L’obésité et le surpoids sont associés à un risque accru de nombreuses pathologies (diabète de type 2, maladies cardiaques, hypertension artérielle, cancers…) et représentent déjà la cinquième cause de décès dans le monde. Sachant que l’obésité est un facteur de risque pour une vingtaine de pathologies associées, pour la plupart chroniques, la tendance chez les individus plus âgés risque de placer encore plus sous tension des systèmes de santé exsangues. Mais le lobbyisme de la malbouffe n’a qu’un objectif, nous faire mourir plus vite et engranger le plus rapidement possible des bénéfices !

En élève obéissant, le gouvernement britannique préfère ne rien faire. Le Royaume-Uni est pourtant l’un des pays les plus touchés en Europe par l’obésité infantile.

Cécile Doucourtieux : Que va-t-il rester de la future législation anti-obésité britannique, censée lutter contre la proportion alarmante d’enfants en surpoids au Royaume-Uni ? Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a confirmé le 22 mai que les nouvelles règles interdisant la publicité avant 21 heures à la télévision (et la bannissant complètement en ligne) pour les aliments dits « ultratransformés » (à savoir trop riches en sel, en sucres, en gras et dangereusement addictifs) ne seront plus introduites au 1er octobre 2025 comme prévu, mais au 1er janvier 2026. Ces règles ne concerneront pas les affichages publics, les publicités radio ou incluses dans les podcasts et les services de streaming tels que Spotify.

Le renoncement du gouvernement Starmer est intervenu après une série d’interventions et de courriels de la Food and Drink Federation, le syndicat des industriels de l’agroalimentaire, représentant notamment Nestlé, Mondelez, Coca-Cola ou Unilever. La nouvelle réglementation se contente d’encourager vaguement la promotion d’« options [alimentaires] plus saines ».

Le point de vue des écologistes à la diète

La promotion agressive de junk food pas chère rend la tâche de nourrir sainement les enfants presque impossible pour les familles. En voyage en Écosse il y a 3 ans j’avais été surpris à Inverness par le manque de choix dans le rayon fruits et légumes du tesco local et à contrario combien était bien achalandé le rayon des chips et autres snacks… Devant les écoles, il est vraiment désolant de voir les gamins manger chips et coca et sandwich triangle tous les midi. (Le fameux “meal deal” mis en avant par tous les supermarchés).

La santé ou les profits ? Le choix devrait être évident. Pourtant, selon la même logique que l’alternative entre la fin du monde ou la fin du mois, l »humain choisit ce qui lui nuit. C’est beau le capitalisme dérégulé ! Comment ces chefs d’entreprise et ces politiques font-ils pour continuer à se regarder dans la glace le matin ? Ils préfèrent regarder le cours de leurs stock options.

Il existe une affinité souterraine entre l’alimentation industrielle et la pensée autoritaire : toutes deux reposent sur la standardisation des goûts, l’élimination de l’altérité. Manger mal, c’est penser pauvrement, non par manque de moyens, mais par réduction des possibles. Le sucre en excès remplace le goût complexe ; la peur de l’épice devient peur de l’étranger. Ainsi se referme le palais, et avec lui, l’horizon. La politique promeut une identité préfabriquée, facile à avaler, sans mastication, comme un produit ultra-transformé. Les estomacs saturés de gras trans digèrent mieux les slogans que la nuance. Là où le goût s’éduque, le fascisme recule. Là où tout est fade, il revient, comme un fast-food des ressentiments.

Arrêtons les messages hypocrites (à consommer avec modération, consommez moins d’aliments gras, salés ou sucré, au moins cinq fruits et légume par jour), c’est la malbouffe qui occupe l’espace. Un gouvernement efficace commencerait par interdire la pub, toute la pub, pour laisser le consommateur mieux choisir son régime.

En savoir plus grâce à  notre blog biosphere

Le poids du nombre ET le poids des obèses (janvier 2022)

extraits : C’est une « épidémie mondiale » dont on parle moins mais qui fait encore plus de morts que le SARS-Cov2. Selon un rapport de la Food Foundation publié en juin 2024, les niveaux d’obésité chez les 10 ans et 11 ans ont bondi de 30 % dans le pays depuis 2006. Un enfant sur cinq est considéré comme obèse à la sortie de l’école primaire. En outre, la taille moyenne des enfants de 5 ans a régulièrement baissé depuis 2013 et le nombre de personnes diagnostiquées avec un diabète de type 2 a grimpé de 22 % chez les moins de 25 ans, entre 2019 et 2024. Maladie chronique aux conséquences parfois graves sur la qualité et l’espérance de vie, l’obésité est le résultat de facteurs sociopolitiques, économiques et, bien sûr, environnementaux….

Lire aussi, Malbouffe, le dico (les dossiers du Canard enchaîné)

Lire, boycottons Coca-Cola, buvons de l’eau, c’est plus écolo

Lire, Interdisons les sodas, place à l’écologie responsable

Lire, Que faire contre les obèses, attendre leur décès

4 réflexions sur “La législation anti-obésité à la diète”

  1. La junk-food est un plat (sujet) qui revient régulièrement sur la table de Biosphère. Non pas pour s’en régaler, mais bien sûr pour la conchier. Et vu que c’est là ma spécialité préférée (à chacun sa came), je ne suis jamais le dernier. De sveltes en mars dernier, les voilà donc aujourd’hui à la diète. Demain peut-être aurons-nous droit au point de vue des écologistes anorexiques.
    – Que faire contre les obèses, attendre leur décès (Biosphère 9 mars 2025)
    Là encore, comme à mon habitude, il a bien fallu que je fasse dans la provoc. (Rire pour réfléchir, au risque de provoquer). À 13:02 – 13:04 et 13:08 je mettais donc quelques coups de griffes (oh pas bien méchants) à ces pauvres zécolos anxieux. C’est grave docteur ?
    C’est marrant comme tout est lié, ON dirait même que Biosphère le fait exprès. 🙂
    (à suivre)

    1. (suite) Je maintiens donc que comme l’anorexie, la solastalgie (éco-anxiété) et le burn-out… l’obésité est une maladie à la mode (dans l’air du temps).
      Commençons donc par nous protéger. Le comble serait de devenir obèse à cause de tout ça. De toute cette merde c’est le cas de le dire. D’après les spécialistes (de la tête) militer au sein d’une assoce ou d’un parti écologiste permettrait de se protéger voire de soigner la solastalgie. Sauf que là c’est le découragement (burn-out militant) qui menace. Et toutes les conséquences qui vont avec. Comme la difficulté à gérer ses émotions (pas bon sur Biosphère), et/ou des comportements alimentaires favorisant la prise de poids. Eh oui tout est lié. Comme quoi tout ça n’est pas évident, et que nous faisons que tourner en rond.
      Bref, comme je dis, à chacun sa came. Mais là encore à consommer avec modération.
      (à suivre)

      1. (suite) Ceci dit, nos bons écologistes à la diète, sveltes, beaux et tout bien comme il faut, la tête bien sur les épaules, comme elle se doit, soulèvent là un point intéressant. Eh oui quand je les trouve brillants je me dois aussi de le leur faire savoir, ça ne mange pas de pain, leur fera toujours plaisir, et redonnera peut-être la gnaque aux plus démoralisés. Bravo et merci donc pour cette réflexion :
        – « Il existe une affinité souterraine entre l’alimentation industrielle et la pensée autoritaire : toutes deux reposent sur la standardisation des goûts, l’élimination de l’altérité. Manger mal, c’est penser pauvrement, non par manque de moyens, mais par réduction des possibles. »

        1. esprit critique

          (et fin ) Tout à fait. Les liens entre capitalisme et malbouffe ne sont plus à démontrer. Ni d’ailleurs ceux entre capitalisme et dictature.
          Que ce soit pour l’alimentation, la culture, et finalement tous les produit de consommation… nous n’avons jamais eu autant de «choix». Et en même temps, comme par hasard… nous assistons à une standardisation des goûts.
          Et toujours comme par hasard, ce qu’ON veut nous faire aimer, consommer, penser… c’est toujours de la merde. La question est donc : POURQUOI ?

          – Pierre Bourdieu : d’où viennent nos jugements de goût ?
          (radiofrance.fr 12 mars 2022 )
          – La régulation des goûts (journals.openedition.org)

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