La loi Convention Climat, cafouillage prévu

Barbara Pompili, la serpillière de Macron et accessoirement ministre de la transition écologique, a présenté le projet de loi « climat et résilience » en conseil des ministres le 10 février 2021. Cette loi est inspirée des travaux de la convention citoyenne pour le climat (CCC) : fin des passoires thermiques en 2028, interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles, réduction par deux du rythme d’artificialisation des sols, interdiction des vols intérieurs quand une alternative en train existe en moins de deux heures trente minutes… La liste est longue, mais ne convainc pas. Les mesures suggérées par les citoyens ont été « détricotées », dixit Cyril Dion. Dans un avis en date du 27 janvier, 2021 le CESE (Conseil économique, social et environnemental) souligne que ces dispositions, « restent souvent limitées, différées, ou soumises à des conditions telles que leur mise en œuvre à terme rapproché est incertaine ». Matthieu Orphelin, porte parole de la fondation de Nicolas Hulot de 2012 à 2015 et ex-député LREM en 2017, renchérit : « Barbara Pompili a perdu tous ses arbitrages, sur la rénovation énergétique, la publicité, l’écocide… Je n’y vois pas les grandes mesures qui changent la donne ».

Emmanuel Macron désespère ses différents ministres de l’écologie, Nicolas Hulot, François de Rugy, Elisabeth Borne, Barbara Pomipili… et bientôt le successeur. Ce n’est pas nouveau, Le 1er ministre socialistes Ayrault avait viré brutalement ses deux premières ministres socialistes de l’écologie, Nicole Brick et Delphine Batho. Depuis sa création en 1971, le ministère de l’environnement est le ministère de l’impossible. Pas étonnant que la loi Convention Climat soit encore insuffisante en 2021. Mais cela veut dire que nous avons perdu 50 ans pour essayer de vivre en harmonie avec les possibilités de la planète. Trop de temps perdu à cause de l’insouciance écologique de tous les cancres à l’Elysée, Georges Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, François Hollande et maintenant Macron.

L’actuel chef de l’Etat reste éloigné de l’écologie façon « Amish ». Il n’a que ces mots à la bouche, investissement, droits acquis (des actionnaires), nucléaire, 5 G, croissance à retrouver. Quant à réduire la vitesse sur les autoroutes à 110 km/h, ce n’est même pas la peine d’y songer. La loi Convention Climat est vouée à finir dans les poubelles de l’histoire humaine. Ce n’est que lors du choc pétrolier ultime à venir qu’on s’apercevra qu’il faudrait construire une civilisation adepte de la Terre-mère… sur une planète dévastée par les générations présentes.

3 réflexions sur “La loi Convention Climat, cafouillage prévu”

  1. Allez, encore un coup de pied en passant aux Gilets Jaunes ! On va finir par nous dire que tout ce qui nous arrive c’est de leur faute, misère misère.
    – «Trop de temps perdu à cause de l’insouciance écologique de tous les cancres à l’Elysée, Georges Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, François Hollande et maintenant Macron. »
    On peut toujours se défouler en les qualifiant de cancres, ça c’est facile. En attendant, pour rien au monde je ne voudrais être à la place de Macron, à tout devoir gérer et en même temps. Maintenant il l’a voulue, je ne vais donc pas le plaindre. Faudra aussi me dire qui serait capable de faire, pas plus mal que lui parce que ça c’est facile, mais MIEUX.

  2. Éditorial du MONDE : « Même insuffisantes, les dispositions de la loi Climat et résilience ne méritent pas un concert d’indignation… Le « jamais assez » alimente un profond pessimisme, notamment chez les jeunes… Quant à la parole publique, elle se décrédibilise à force d’impuissance… Il faut construire un chemin, vérifier, étape après étape, qu’il peut être tenu et miser, par un accompagnement social approprié, sur la demande d’une population qui aspire à vivre mieux. »
    Trop Facile pour la ligne éditoriale du MONDE de s’en tenir à des généralités et à pas mal de contradictions dans son contenu. La situation de la planète, de plus en plus désespérante et désespérée, demande une écologie de rupture, mais cela la presse traditionaliste ne peut ni l’entendre, ni à plus forte raison le dire.

    1. En décembre 2018, le mouvement des « gilets jaunes » a eu raison de la taxe carbone, qui avait été conçue comme le socle de la stratégie nationale bas carbone. Validée par la droite comme par la gauche, sa montée en puissance a été stoppée net par un mouvement de foule. On l’avait déjà vu pour l’écotaxe camion et les Bonnets Rouges.
      Comme tout est carboné, s’attaquer sérieusement au réchauffement climatique c’est s’attaquer aussi sérieusement au porte monnaie des français.
      Les journalistes du MONDE devraient donc prendre leur bâton de pèlerin et sillonner la France pour expliquer aux futurs millions de chômeurs que c’est pour leur bien. Mais il n’y a pas si longtemps, ils faisaient sans vergogne des articles à destination de ceux dont l’objectif était la fin du mois, laissant la fin du monde aux générations futures.

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