la nature ou l’homme, qui faut-il protéger?

– Jusqu’où faut-il aller dans la protection des espèces ? Le pique-prune sème la discorde chez les hommes. Ainsi titre LeMonde du 15-16 août. Le pique-prune a le même statut que l’ours ou le loup, c’est une espèce strictement protégée depuis la loi de 1979. Un député demande pourtant une dérogation pour abattre des tilleuls centenaires : « La présence de pique-prunes (qui fragilisent les arbres) passe-telle avant la sécurité des promeneurs ? ».

– Jusqu’où faut-il aller dans l’artificialisation des sols ? C’est un autre article du Monde même jour, page suivante. Dans le Languedoc, l’urbanisation concurrence l’agriculture. A Clermont-l’Hérault, un projet de création d’une nouvelle ZAC doit remplacer des vignes. Les écologistes condamnent la destruction de la nature, les autres parlent au nom de l’emploi.

                Ces deux événements montrent que les humains commencent à se poser la question fondamentale, à quoi sert l’homme, à quoi sert l’urbanisation, à quoi servent les pique-prunes. Notre réponse sur ce blog est clair : mieux vaut un seul pique-prune que Pol Pot, Staline et Hitler réunis. Les humains doivent réaliser que se promener sous les arbres constitue un risque beaucoup moins dangereux que traverser à pied une autoroute. Les humains doivent comprendre que l’emploi à n’importe quel prix n’est pas un choix judicieux. Les humains doivent reconnaître que l’interférence actuelle des hommes avec le monde non-humain est excessive et que la situation s’aggrave rapidement. Sauf pour la satisfaction de leurs besoins vitaux, les humains n’ont pas le droit de réduire la richesse et la diversité des formes de vie. C’est là une nouvelle éthique qui devrait s’imposer dans les débats publics car nous avons dépassé les capacités de la biosphère à assurer le niveau de vie actuel des classes possédantes, ce qui entraîne la misère du plus grand nombre.

NB : Nous avons déjà traité du pique-prune sur ce blog il y a plus d’un an  :

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2009/06/24/le-pique-prune/

Pour la question « A quoi sert l’homme ? » :

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2007/09/03/a-quoi-sert-lhomme/

2 réflexions sur “la nature ou l’homme, qui faut-il protéger?”

  1. Quelques commentaires postés sur lemonde.fr à propos du pique-prune :

    MARTIN-DUPONT : Cinq cents tilleuls centenaires, cela se respecte. On se demande comment un député UMP peut encore demander une dérogation à la loi sur la protection des pique-prunes.

    Eremita : Sur ce dossier comme sur bien d’autres, l’argument de la « sécurité » est archi-faux : on peut parfaitement maintenir les vieux troncs creux (les trognes) où vivent les pique-prunes en émondant régulièrement les branches avant qu’elles constituent un danger! Mais élus et fonctionnaires « culture » trouvent que ces trognes font « moches » devant un monument historique ! Heureusement qu’il y a l’Europe qui oblige la France à justifier ses destructions d’espèces protégées !

    PIERRE BAISSUS : L’émondage créant des replats est une technique d’élagage dépassée car elle condamne les arbres. Un tilleul de 300 ans est à la moitié de sa vie et ne présente de danger que pour les gens qui sortent de la route, pourvu qu’il soit correctement entretenu il nous enterrera tous !

    Jean-Pierre JACOB : Citer le début de Biodiversité de Patrick Blandin (Honnêtement je ne sais pas répondre à la question « à quoi sert le pique-prune ») me semble insuffisant Il faut aussi relire la fin du dernier chapitre » Une ethique pour la biosphère » où l’auteur souhaite « un saut évolutif brutal, donnant au plus vite naissance à un Homo ethicus voulant pour compagne une nature la plus diverse possible, afin d’exister longtemps dans une biosphère toujours bien vivante, donc toujours capable d’évoluer » ?

    Henry Faÿ :  » À quoi sert le pique-prune » (quel joli nom on lui a trouvé) demande un éminent entomologiste professeur émérite au Collège de France. Comment peut-on professer un utilitarisme aussi grossier? Et à quoi servait Baiji, le dauphin blanc du Yang Tsé qui a disparu? Osmoderma eremita sert au moins à enquiquiner les bétonneurs, il sert aussi à notre émerveillement. Comment peut-on condamner cinq cents tilleuls centenaires qui forment une allée monumentale conduisant à un château ?

    Morgenstern : A quoi sert le pique-prune ? »… « A quoi sert l’espèce humaine ? »

    Ah : Et à quoi au juste sert l’homme?

  2. Quelques commentaires postés sur lemonde.fr à propos du pique-prune :

    MARTIN-DUPONT : Cinq cents tilleuls centenaires, cela se respecte. On se demande comment un député UMP peut encore demander une dérogation à la loi sur la protection des pique-prunes.

    Eremita : Sur ce dossier comme sur bien d’autres, l’argument de la « sécurité » est archi-faux : on peut parfaitement maintenir les vieux troncs creux (les trognes) où vivent les pique-prunes en émondant régulièrement les branches avant qu’elles constituent un danger! Mais élus et fonctionnaires « culture » trouvent que ces trognes font « moches » devant un monument historique ! Heureusement qu’il y a l’Europe qui oblige la France à justifier ses destructions d’espèces protégées !

    PIERRE BAISSUS : L’émondage créant des replats est une technique d’élagage dépassée car elle condamne les arbres. Un tilleul de 300 ans est à la moitié de sa vie et ne présente de danger que pour les gens qui sortent de la route, pourvu qu’il soit correctement entretenu il nous enterrera tous !

    Jean-Pierre JACOB : Citer le début de Biodiversité de Patrick Blandin (Honnêtement je ne sais pas répondre à la question « à quoi sert le pique-prune ») me semble insuffisant Il faut aussi relire la fin du dernier chapitre » Une ethique pour la biosphère » où l’auteur souhaite « un saut évolutif brutal, donnant au plus vite naissance à un Homo ethicus voulant pour compagne une nature la plus diverse possible, afin d’exister longtemps dans une biosphère toujours bien vivante, donc toujours capable d’évoluer » ?

    Henry Faÿ :  » À quoi sert le pique-prune » (quel joli nom on lui a trouvé) demande un éminent entomologiste professeur émérite au Collège de France. Comment peut-on professer un utilitarisme aussi grossier? Et à quoi servait Baiji, le dauphin blanc du Yang Tsé qui a disparu? Osmoderma eremita sert au moins à enquiquiner les bétonneurs, il sert aussi à notre émerveillement. Comment peut-on condamner cinq cents tilleuls centenaires qui forment une allée monumentale conduisant à un château ?

    Morgenstern : A quoi sert le pique-prune ? »… « A quoi sert l’espèce humaine ? »

    Ah : Et à quoi au juste sert l’homme?

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