La non-puissance sauvera le monde…

S’interroger sur le débat « Impuissance ou non-puissance ? » forme le dossier central du journal La Décroissance de mai-juin 2025. Voici comment on y traite de l’objection de conscience, voilà ce qu’il faudrait faire.

Pierre Thiesset, rédacteur en chef dans son éditorial (p.3) : « On ne peut pas tout avoir : la toute-puissance atomique, technique, scientifiques, militaire,… et une société en paix avec ses voisins, fraternelle et égalitaire. Dans un monde confronté aux limites, la décroissance n’est pas seulement un impératif écologique, mais une question de justice. Alors que nos gouvernants nous entraînent ouvertement à la guerre, il va falloir revendiquer haut et fort la voie de la non-puissance contre l’escalade belliciste. Nous sommes des objecteurs ! »

Parfait, parfait, il manque juste de savoir comment objecter…

le Pr Foldingue s’entretient avec Marine Tondelier (p.11) : Et vous, vous êtes donc prête à vous engager, avec vos amis ?

« Non à l’armée ! Elle est peuplée de fachos, c’est bien connu. Non au service militaire, école de la violence et de la masculinité toxique ! Les boomers qui composent l’essentiel de mon parti sont tous d’anciens objecteurs de conscience ou réformés P4. Ils passent d’ailleurs leurs soirées à en rigoler et à s’en vanter. »

Là, Marine Tondelier s’avance un peu trop. Ni les archives du mouvement des Verts (EELV, Les Écologistes), ni la charte de Canberra fixant au niveau international leurs objectifs ne comportent de mention de l’objection de conscience.

Frédéric Rognon (p.14) : Quels rapports entretiennent entre elles non-puissance, non-violence et décroissance ? Jacques Ellul a défendu devant les tribunaux des objecteurs de conscience et des insoumis au service militaire. Mais selon lui la non-violence ne suffit pas, elle n’est qu’une stratégie choisie par souci d’efficacité…

Ellul a été « témoin de moralité » dans plusieurs procès, mais il n’est pas allé beaucoup plus loin.

René Burget, un des auteurs de « Abolir l’armée », livre de l’Union pacifiste (p.18) : L’Union pacifiste est née en 1961. La guerre d’Algérie n’est pas finie, mais Louis Lecoin fera à 74 ans une grève de la faim afin d’obtenir du général de Gaulle un statut pour les objecteurs de conscience, permettant d’exercer le doit au refus de tuer (le service militaire est alors obligatoire pour les hommes). Une loi a été finalement adoptée en 1963, la seule interdite de publicité car mettant en péril l’existence de l’armée. L’action de l’UP se fonde sur l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. » Le droit à la vie implique l’obligation de ne pas tuer.

Ce rappel historique est le bienvenu, mais on ne sait toujours pas comment populariser l’objection de conscience aujourd’hui. Alors on vous donne une mission, propager auprès de toutes les les personne et réseaux à votre échelle le texte suivant, merci.

L’objection de conscience, le refus des armes en cas de conflit, est un droit reconnu nationalement et internationalement. C’est pourquoi lors de la Journée Défense et Citoyenneté, il semble conforme à la logique démocratique qu’un jeune homme ou une jeune femme puisse déclarer :

« Je désire manifester dès maintenant mon refus d’un service militaire armé pour motif de conscience et je demande à bénéficier d’un tel droit reconnu internationalement. Mes convictions, basées sur la recherche de la bonne entente collective, me conduisent à d’autres formes d’engagement pour la nation et les peuples que l’usage des armes »

 

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

objection de conscience et religion (juillet 2010)

Objection de conscience en temps de guerre (février 2023)

Droit international à l’objection de conscience (mai 2024)

L’objection de conscience sur notre blog (mai 2024)

Ukraine/Russie, parlons objection de conscience (août 2024)

SNU macronien et objection de conscience (septembre 2024)

11 réflexions sur “La non-puissance sauvera le monde…”

  1. Deux commentaires sur ce blog et notre réponse :
    Dutertre : « Les égorgeurs mahométans se feront un plaisir de couper la carotide à ces doux dingues (pacifistes)… »
    Ciboulot : « La liberté de dire n’importe quoi avec Dutertre, même les pires saloperies, c’est sacré ! Comme ici sur ce blog… »
    La modération de ce blog : Le problème, c’est que ce genre de « dialogue » évite d’approfondir notre thématique, l’engagement des objecteurs de conscience. Dommage !
    Mais nous ne supprimons que les commentaires contraires au droit français sur la liberté d’expression. Il est vrai aussi que certains mahométans assassinent des personnes désarmées. La justice est là pour en faire le procès, nous sommes un peuple civilisé qui n’a pas peu des terroristes.

  2. Vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les pacifistes.

    Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitiés. Du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes.

    Votre position est dramatique et typique de nombreux pacifistes. Vous préférez vous anéantir plutôt que de reconnaître que la politique réelle obéit à des règles qui ne correspondent pas à vos normes idéales.

    1. methode duterte

      Les égorgeurs mahométans se feront un plaisir de leur couper la carotide et riront à « égorge déployée  » quand ils feront face à ces doux dingues .
      Même les bouddhistes qui ne sont pas des personnes réputées pour leur bellicisme, abandonnent temporairement leur pacifisme pour ne pas mourir sans combattre contre les mahométans en Asie
      Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux .
      Une fois de plus , on doit constater que la gauche en général est composée en grande majorité de poltrons et de dérangés du ciboulot

      1. ddérangé du ciboulot

        Les fous furieux de la droite pure et dure ne sont pas dérangés du ciboulot, eux !
        Non, eux ils raisonnent comme il faut ! Comme résonnent les corps creux.
        Deux neurones dans la citrouille, et encore, c’est largement plus qu’il n’en faut. .

        – » Le plus souvent, sur les plateaux de télé, les journalistes ne contrent pas, ils laisse dire les pires mensonges de peur de ne pas savoir argumenter, leurs entretiens étant mal préparés. Il est possible que la société s’extrême-droitise mais il n’empêche : les défenseurs de la justice sociale et des valeurs républicaines ne peuvent laisser cette haine avoir libre cours.  »
        (Les fous furieux de l’extrême droite – mediapart.fr 09/11/2022)

        En 2025 ON les laisse évidemment toujours dire. La liberté de dire n’importe quoi, même les pires saloperies, c’est sacré ! Comme ici sur ce blog, soit disant au service de l’intelligence collective, de peur probablement de perdre deux misérables habitués.

        1. Le gauchisme est un e maladie mentale

          On reconnaît vite vos penchants staliniens à interdire tout ce qui ne vous convient pas .
          Vous parlez souvent d’ intelligence collective mais la somme des « intelligences » individuelles des gauchistes ne donnerait même pas un QI global de 80
          Il suffit de regarder le comportement des cas psychiatriques de LFI et de leur mentor Joseph Stalinenchon ,pour s’ en apercevoir .
          J’ espère qu’ en un jour plus trop éloigné , nous solderons vos comptes de façon définitive

  3. Bertrand Badie

    « La non-guerre n’est pas la paix».
    La grande erreur de l’Occident et de la Russie est de ne considérer la paix que comme un entre-deux-guerres. Si la paix est considérée comme un principe premier de coexistence, elle va bien au-delà du dépassement de la guerre : elle suppose l’intégration sociale de l’espace mondial et l’élaboration d’une vraie sécurité humaine. Il faut nous détourner d’Hobbes [philosophe anglais du XVIIe siècle], qui envisageait les Etats comme des « gladiateurs », et retourner à Aristote, qui parlait de réunir les différences dans un même ensemble. Les affrontements éclatent là où les conditions d’une sécurité humaine minimale ne sont pas réunies. Les dégâts causés par le changement climatique ou les crises alimentaires et sanitaires en Afrique conduisent à la banalisation, voire à la pérennisation des conflits parce que la société guerrière semble être l’aménagement naturel du désordre qui y règne.

    1. bertrand badie

      Le paradoxe, c’est que la guerre est à la fois de plus en plus destructrice et de moins en moins efficace : elle n’a plus de vertu régulatrice. Ceux qui font le pari du conflit militaire le font pour des raisons de politique intérieure, voire d’autosurvie : ils acceptent le surcoût de la guerre au nom d’arguments qui n’ont rien à voir avec le jeu international.
      Mais ce qui m’effraie le plus, c’est de constater que, depuis 1945, on n’a finalement jamais abouti à un traité de paix véritable. Beaucoup d’accords ont été conclus – les accords d’Oslo sur la Palestine, d’Arusha sur le Rwanda, d’Alger sur le Mali ou de Doha sur l’Afghanistan –, mais ils se sont tous révélés vains. La diplomatie semble tétanisée : les grands enjeux planétaires ne peuvent plus être résolus par la logique transactionnelle, qui était courante autrefois et qui se faisait à partir d’un compromis entre acteurs belligérants.

  4. Esprit critique

    -« Ce rappel historique est le bienvenu, mais on ne sait toujours pas comment populariser l’objection de conscience aujourd’hui. Alors on vous donne une mission, propager auprès de toutes les personnes et réseaux à votre échelle le texte suivant, merci. » (Biosphère)

    Biosphère pense probablement que son texte peut sauver le monde. Après tout pourquoi pas.
    En tous cas il ne peut que lui faire plus de bien que de mal.
    Toutefois je pense que la non-puissance va bien au-delà que la seule objection de conscience.

    – « Et concrètement ?
    Quelles peuvent être, finalement, les déclinaisons concrètes d’une éthique de la non-puissance dans le cadre d’une société de décroissance ? » (La Décroissance mai-juin 2025 , page 14)
    (à suivre)

    1. Esprit critique

      (suite) Frédéric Rognon répond donc à cette question par un petit exemple.
      Un peu plus loin il nous dit que chacun trouvera des exemples à sa portée (sic).

      Et concrètement… qu’est-ce que ça veut dire ?
      Ce que disais précédemment. Que ce concept de non-puissance doit être pensé dans une vision globale. Là encore, agir local pour penser global.
      L’objection de conscience (le refus de porter une arme, de faire la guerre) n’est qu’une de ces actions qui concrétisent l’adhésion à la non-puissance. Le refus de la Compétition (dans tous les domaines) va déjà au-delà. Et là encore mille exemples.
      Trop souvent, pour « gagner » tout juste quelques petits euros… ON achète un gadget là et pas ailleurs. Pensant faire là une bonne affaire. C’est tous les jours que, consciemment ou pas, nous nous prêtons à ce satané « jeu » de la Concurrence.

      1. Agir local pour penser global… ou alors penser global pour agir local ?
        Bref, les décroissants comprendront ce que ça veut dire.

        1. PS, Il semble plutôt que « glocal » veut dire agir localement ET penser globalement, c’est-à-dire mettre en relation apaisée les échelles locales et mondiales, adapter les idées universalistes aux contextes régionaux.
          En termes synthétique, concilier universalisme et multiculturalisme.

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