La pensée d’avant-garde du « no kid »

Le mensuel La décroissance s’acharne à nier la contrainte démographique. En avril 2023, il titre en Une, « Faites des bébés, pas la guerre » alors que trop de naissances comme nous le démontre constamment l’histoire ne peut faire que de la chair à canon.

Son titre en page 3, « La pensée stérile des no kid », est vraiment dégueulasse par rapport à tous ceux et celles qui se refusent à faire un enfant pour des raisons d’altruisme écologique.

On donne la parole à deux « philosophes », Frédéric Spinhirny et Nathanaël Wallenhorst, co-auteurs d’un manifeste « revigorant » selon Vincent Cheynet : « Vous voulez sauver la planète ? Faites des gosses ! »

Voici un condensé de leurs pensées

« Dans la post-modernité, l’errance des individus conduit souvent à trouver du sens dans les revendications même les plus nihilistes comme les appels à ne pas se reproduire. Il y a un mouvement « no kid » venant de consommateurs égoïstes, de travailleurs obnubilés par la performance. Et certains – pas tous !- pensent avoir trouvé une manière héroïque d’affirmer leur engagement dans la réduction de l’empreinte carbone. Notre propos est simple : scientifiquement et philosophiquement, réduire la place de l’humain pour réduire l’empreinte carbone est une voie sans issue. Il est plus courageux de boycotter le système de production actuel que les bébés… Notre manifeste est une réflexion sur le vivant. L’écologie est une manière de perpétuer ce qu’il y a d’unique sur cette planète, à savoir qu’il y ait en permanence des êtres humains. Pourquoi préserver une planète sans présence humaine ? Nous avons perdu la spécificité de l’humanité qui, par définition, passe par la génération… Mais la vie humaine est aujourd’hui profondément fragilisée. Par qui ? Par quoi ? Par un système économique mortifère refusant toute limite à la maximisation des intérêts individuels. … Nous choisissons de regarder l’avenir en éducateurs, à partir du miracle de la naissance, où surgit du neufAccueillir un nouveau-né, c’est le faire entrer dans une communauté préexistante. Il y a donc un devoir à bâtir un monde assez ouvert pour cet événement. Gardons en tète que, par la promesse de nouveauté dont il est porteur, chaque enfant a le pouvoir de renverser l’hégémonie en place….

Commentaire : Dans leurs propos, il n’y a aucune considération de l’altruisme dont font preuve les Gink, Green Inclination No Kid. Spinhirny et Wallenhorst récitent la vulgate classique selon laquelle il faut agir sur notre niveau de vie et certainement pas sur notre nombre. Ils placent l’humain au-dessus et à part de toutes les autres formes de vie : pour eux une planète sans humains n’aurait aucun sens. Leur anthropocentrisme n’a absolument pas ressenti que nous avons actuellement un rapport à la nature complètement vicié et que cela doit changer. Enfin leur optimisme béat considère qu’un nouveau-né fera certainement un Richard Wagner, un Karl Marx ou un quelconque innovateur alors que la probabilité est infiniment plus grande qu’il s’engage dans une milice de type Wagner ou qu’il meurt en bas âge dans un pays en voie de sous-développement.

En définitive leur prose est là pour faire du natalisme sans le dire et nier notre état de surpopulation. Cela arrange bien les religions qui prospèrent sur la misère humaine, les patrons qui ont besoin de main d’œuvre à bas prix et les États qui raffolent de multitudes à mener par le bout du nez.

Lisez sur notre blog biosphere

Tendance GINK, Green Inclination No Kid

Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ? (revue Silence)

Précisions :

Philosophe de formation, Frédéric Spinhirny est directeur d’hôpital. Il a déjà publié en 2020 « Naître et s’engager au monde, pour une philosophie de la naissance ». L’auteur engageait une réflexion sur l’essence de la politique comprise comme natalité, qui serait promesse de recommencement. Il analyse le lien entre production, procréation et création et rappelle que les hommes sont nés pour innover. La naissance nous fait éprouver le monde tel qu’il se présente et invite à le transformer pour le sauvegarder.

Nathanaël Wallenhorst est professeur à l’UCO (Université catholique de l’ouest)… le mot « catholique » est significatif.

5 réflexions sur “La pensée d’avant-garde du « no kid »”

  1. Extraits de l’interview de Joseph Tainter par le mensuel La Décroissance (octobre 2013) :
    Les deux tiers de la population sur Terre sont aujourd’hui en vie grâce au pétrole. C’est-à-dire qu’ils sont en vie grâce à la production industrielle de nourriture, aux installations sanitaires et à la médecine moderne, tout ceci reposant sur du pétrole. Sans pétrole, nous ne pourrions plus maintenir notre niveau de population ou notre niveau de vie. Si le système de transports tombe en panne, à cause d’un manque d’énergie ou de finances, les villes n’auront plus de nourriture. Nous perdrions le plus gros de notre système médecine industrialisée. La population mondiale chuterait finalement à 2 milliards, contre 7 milliards aujourd’hui. L’espérance de vie tomberait à environ 40 ans.

  2. – « [blablabla] Son titre en page 3, « La pensée stérile des no kid », est vraiment dégueulasse par rapport à tous ceux et celles qui se refusent à faire un enfant pour des raisons d’altruisme écologique. […] Dans leurs propos, il n’y a aucune considération de l’altruisme dont font preuve les Gink [et patati et patata]. En définitive leur prose est là pour faire du natalisme sans le dire et nier notre état de surpopulation [et blablabla]. » (Biosphère )

    Taratata ! Vous pouvez taper autant qu’il vous plaira sur Cheynet et tous ceux qui se moquent de ces pauvres no kid, la préoccupation écologique n’est pas la première raison de leur refus de faire des gosses. Et en définitive, là encore votre prose biosphérique ne fait que révéler, votre esprit binaire et votre dogmatisme. Comme s’il en était besoin. Misère misère !

    1. – « Père de neuf enfants, Fabrice Hadjadj analyse ce refus d’engendrer comme la crainte de se confronter à un choix de vulnérabilité : celui de donner la vie. […]
      Et de prendre l’exemple de la communauté Amish dont le taux de natalité est très élevé, mais dont le mode de vie est nettement plus écologique que celui des personnes qui préconisent de réduire le nombre d’êtres humains.
      Les no kids et autres extrémistes du climat peuvent-ils seulement l’entendre ? »
      ( Génération « no kids » ou le triomphe d’un nihilisme autosatisfait
      23 novembre 2022 – valeursactuelles.com )

      Pour répondre à la question, certainement pas Biosphère en tous cas. Ni celles et ceux qui pensent que de ne pas faire de gosses est le geste écolo ULTIME !
      Un minimum de logique devrait leur ordonner de se suicider, non ? Ben oui.
      En attendant, si c’est ça une pensée d’avant-garde… alors misère misère !

    2. – « Dire « faites des gosses » ça ne veut pas dire : « procréez », allons-y à fond dans des politiques natalistes. Fondamentalement, cela veut dire : « nous allons changer le monde pour qu’il soit accueillant, hospitalier, agréable pour vous. » Cela suppose un combat contre les marchands. Et nous allons le gagner. »
      ( Frédéric Spinhirny et Nathanaël Wallenhorst – La Décroissance N°198 – P.3 )

      Ce discours n’a évidemment rien à voir avec la pensée stérile des “no kid“.
      Ni avec celle de ces grands «combattants» séniles et déjà morts, ces grands «penseurs» et piètres manipulateurs qui essaieront bien sûr de falsifier les propos de ces deux philosophes :
      – « En définitive leur prose est là pour faire du natalisme sans le dire et nier notre état de surpopulation [et blablabla]. » (Biosphère )

  3. marcle facho

    Le système de maximisation des profits est monstrueux sans aucun doute mais avouons qu’ il est tout d’ abord très largement favorisé par la surprésence humaine , autre phénomène monstrueux .
    Sans surprésence humaine point de maximisation à outrance des profits .

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