la politique démographique chinoise ne doit pas changer

En Une du MONDE, d’après le titre racoleur, il semblerait que « la Chine veut revenir sur la politique de l’enfant unique ». Mais ce n’est pas parce que la Commission de la planification familiale va fusionner avec le ministère de la santé que le gouvernement chinois va changer de politique démographique.

Quels sont alors les arguments de fond du journaliste Brice Pedroletti* ? Il paraît que les « démographes chinois » (sans plus de précisions) réclament un assouplissement de la planification familiale au motif que « le taux de fertilité est passé bien en dessous du seuil de renouvellement de la population ». Comme si la population chinoise, de 1,253 milliard en 2012, était un idéal à conserver. Rappelons qu’une population doit toujours être mis en rapport avec la capacité de charge d’un pays, c’est-à-dire les possibilités pour les écosystèmes de pourvoir à l’entretien durable des habitants. Or, si on prend les autres titres sur lemonde.fr ce jour, on s’aperçoit que la Chine est déjà gravement polluée par sa production d’engrais ou que la pollution des rivières chinoises est un fléau. De plus le problème démographique chinois n’est pas seulement le nombre de personnes. L’article de Pedroletti rappelle que la priorité des dirigeants chinois est d’élever le produit intérieur brut (PIB) par habitant. Or la Chine est confrontée à un véritable dilemme. Si la population chinoise augmente moins vite en raison de la politique de l’enfant unique, mais que chaque Chinois change de mode de vie pour se  caler sur celui d’un Européen moyen, il est à prévoir que la pression environnementale ne diminuera pas !

Brice Pedroletti ne témoigne donc d’aucune profondeur dans son raisonnement. Pire, il commet dans un second article** le défaut journalistique courant de chercher le scandale. Le titre parle de lui-même : « Stérilisations forcées, séquestrations et tortures ». Il paraît qu’en Chine sévit une « armée d’avorteurs en marge de la légalité ». Mais quand on lit l’article, il n’est plus question de ce qu’annonçait le titre. Le contenu ne repose que sur des cas particuliers : principalement celui de Gao Liguo qui a voulu cacher aux autorités la grossesse de sa femme et Yang Zhizhu qui a été suspendu de son poste d’enseignant après la naissance de sa seconde fille. C’est vraiment insuffisant pour étayer cette conclusion de l’article : « une politique de planification familiale honnie par la population. »

Nous attendons mieux d’un journaliste écrivant dans un quotidien qui était dit jusqu’à maintenant « de référence ».

* LE MONDE du 2 avril 2013, La chine revient sur le dogme de l’enfant unique (Brice Pedroletti)

** LE MONDE du 2 avril 2013, Stérilisation forcées, séquestrations et tortures (Brice Pedroletti)

7 réflexions sur “la politique démographique chinoise ne doit pas changer”

  1. Quelques précisions de Brice Pedroletti
    Les titres ne sont jamais écrits par les journalistes mais par la rédaction en chef. Ils sont presque toujours des affirmations, qui n’ont pas pour but d’asséner une vérité, mais d’attirer l’attention du lecteur sur le sujet. Vous pouvez appelez ça du racolage, il faut croire que les titres sous forme d’interrogation ne « fonctionnent pas » pour le lectorat.

  2. L’alternative aurait pu ressembler pour la Chine à ce que décrit le site irinnews.org (un service des Nations Unies) sous le titre « Analyse: Désamorcer la bombe à retardement de la démographie au Pakistan ». Eloquente conclusion de l’économiste Shahid Kardar, ancien gouverneur de la Banque d’État du Pakistan:

    « Les talibans sont notre dividende démographique ».

  3. Le cas chinois illustre à merveille la nécessité l’urgence d’une politique dénataliste mondiale. Car au fond, que reprochent certains à la Chine ? D’avoir une politique trop dure en la matière. C’est justement ce qui menace l’humanité : Plus nous attendrons pour prendre des mesures douces contre la surfécondité, plus demain nous serons soumis à des mesures dures et liberticides. La politique de l’enfant unique chinoise est bien le fruit de politiques laxistes voir carrément contraires dans les décennies qui l’ont précédée. N’oublions pas que l’évolution des populations est un phénomène qui présente beaucoup d’inertie.
    Dans un monde surpeuplé le droit à faire des enfants sera limité de facto. Prenons-en conscience. Agissons doucement et démocratiquement maintenant pour favoriser partout la baisse de la fécondité pour éviter demain d’y être contraints dans un monde où la démocratie et la liberté de procréer ne seront plus que des souvenirs. Quand je pense que certains vantent le plus grand dynamisme de l’Inde en la matière ! Quel aveuglement ! Ne nous faisons pas d’illusions à l’échéance de 60 ou 70 ans ce pays ce pays sera lui aussi soumis à des règles beaucoup plus dures encore, et les millions de jeunes que l’on nous présentent comme une chance aujourd’hui seront alors une charge beaucoup trop lourde pour ce pays qui risque bien de les laisser finir leur vie dans la misère. Les natalistes auront une terrible responsabilité dans l’Histoire.

  4. Ludvigvonprinn

    A-t-on jamais calculé le chiffre de population optimale pour ce pays sur base de critères malthusiens (adéquation avec les ressources agricoles de ce pays par exemple) ?
    Le pays a une densité démographique moyenne de : 1300000000 habitants / 9000000 km2 = 144 hab / km2 , ce qui est déjà beaucoup ; de plus , il faut défalquer de la superficie totale , les déserts , les montagnes , lacs , fleuves , forêts) , ce qui accroît la ddm .

  5. données historiques
    En Chine, la fécondité s’est réellement mise à baisser lors de la troisième campagne de limitation des naissances lancée en 1971 : se marier tard, espacer les naissances, limiter sa descendance. C’est en 1979 que le gouvernement chinois a adopté la « politique de l’enfant unique ». En 1982, la limitation des naissances est devenue un devoir constitutionnel (article 25, « L’État encourage la planification familiale pour assurer l’harmonie entre la croissance démographique et les plans de développement économique et social »). Aujourd’hui la fécondité chinoise est estimée à 1,5 enfants par femme. Sans cette politique, la Chine dépasserait les deux milliards d’habitants. La Chine comptait 450 millions d’habitants en 1913.

  6. Ludvigvonprinn

    Pour vendre son canard , le journalope (une des formes les plus méprisables de l’ humanité avec les politichiens , doit utiler le sensationnel d’ où cet article idiot. A-t-il seulement interrogé quelques millions de chinois pour se faire une vraie idée du rejet ou de l’ acceptation de la politique de l’ enfant unique ?
    N’ oublions pas non plus que l’ (Im)Monde est un journal à contenu mondialiste et que le natalisme et l’ immigrationnisme sont des leviers utilisés par les mondialistes pour détruire les peuples et disposer d’ une masse d’ esclaves inépuisable .

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