La question agricole aux temps de Macron

Le président de la République s’est rendu le 26 février 2022 en coup de vent, dans le contexte ukrainien, au Salon international de l’agriculture : « Nous serons là pour essayer de sécuriser au maximum l’énergie et les intrants et pour accompagner nos compatriotes sur les impacts en termes de coût immanquablement liés à l’invasion de l’Ukraine. »

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tribune d’un collectif d’associations : « Nous appelons à une révolution paysanne et citoyenne qui tienne compte de la complexité de l’environnement et renoue avec le vivant… Incapable d’assumer un véritable changement de cap, l’équipe gouvernementale privilégie des pratiques qui visent le profit à court terme. La seule année 2021 a été marquée par quatre échecs criants de ce gouvernement : le fiasco de la tentative de l’encadrement des prix, le retour des néonicotinoïdes, la remise à plus tard de la sortie du glyphosate et une déclinaison nationale de la politique agricole commune (PAC) catastrophique tant pour l’emploi agricole que pour l’environnement. Pire, ces derniers mois, Emmanuel Macron, par le biais de son ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, fait la promotion frénétique du triptyque « génétique, numérique, robotique », qu’il présente comme la planche de salut de l’agriculture. Mais à part servir les intérêts des entreprises qui produisent ces technologies, cette nouvelle fuite en avant technologique accroît la dépendance des agriculteurs à ces entreprises, aggravera leur endettement et ne contribuera pas à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ni l’érosion de la biodiversité ni la dépendance aux importations… »

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« Plus que jamais, il est urgent de développer massivement l’agroécologie, qui présente les avantages d’être un modèle agricole à la fois pourvoyeur d’emplois et protecteur des écosystèmes et de la biodiversité. Les politiques agricoles doivent viser le maintien et l’installation d’un million de paysans qui vivent dignement et sereinement de leur métier, la diversité de productions, la relocalisation des échanges et la réduction des inégalités sociales, en prenant en compte les capacités agricoles des territoires. Et cela au profit de sols vivants, d’une biodiversité riche et fonctionnelle, d’un environnement sain et d’animaux en bonne santé. »

Pour en savoir plus, ces commentaires d’Internautes :

DuBonSensPaysan : Et moi je veux la paix dans le monde. Difficile de ne pas être d’accord avec le fond de l’article (au moins globalement), mais concrètement on fait quoi ? « On change de modèle ». On l’entend partout cette phrase. J’aimerais bien avoir des propositions plus concrètes que « faire de l’agro-écologie » avec un arguments aussi creux que « ça va créer des emplois ».

Perros Jean Michel : Article 1, dissolution de la FNSEA.

Elis : Les agriculteurs sont pieds et poings liés par un système de multinationales qui ont intérêt à voir leurs technologies se développer. ….En laissant les gens sur le terrain prendre tous les risques..bancaires, météorologiques, pannes de machines etc. ..Il faut savoir que toutes les aides reçues servent à payer les machines et les bâtiments quand les revenus stagnent ou baissent. C’est le pourquoi de nombres de suicides. La finance lorgne désormais les terres, cela explique t il le revirement de Macron?

Pm22 : Bon, parmi les signataires de cette tribune, qui a déjà tenu une fourche dans sa main ? Qui sait faire démarrer un tracteur ? Qui, en fait, a déjà nourrît quelqu’un ?

Jlarmand : Le système actuel a dépassé ses limites et génère davantage d’externalités négatives que positives. Le plus inquiétant est que toutes les questions sur notre modèle agricole sont ressenties comme des agressions rendant difficile le débat

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8 réflexions sur “La question agricole aux temps de Macron”

  1. j-marie bouquery

    il faut donc changer la nature humaine et réduire l’humanodiversité, à court terme par l’opium médiatique, les médecines naturelles, un peu de chimie quand même et une toile d’intelligence artificielle bien éduquée; à long terme par la génétique et la maîtrise démographique territorialisée; après consensus de 20 millions de referendums locaux et dissolution de tout syndicat majoritaire.
    Le concert des yakas, des chapelains dits agro-écolo et du gospel One Health fait regretter la pauvreté de la connaissance et la rareté des démarches cliniques agrisystémiques. Prier ? D’abord faire le travail, 900 mois !

  2. « La question agricole aux temps de Macron »

    Et la réponse à cette question agricole aux temps de Macron, l’UmPs répondra le cœur en liesse « On fera une réunion !  » Allez hop, une petite réunion et le problème est réglé !

    1. Parti d'en rire

      T’as raison, au lieu d’une petite réunion mieux vaut encore une petite danse. La question agricole aux temps de Marine ? Allez hop, une petite biguine et l’affaire est réglée !
      Ou encore mieux, un petit zouk et hop emballée et pesée la Marine ! Vas-y Franky c’est bon, vas-y Franky c’est bon bon bon !

      1. Marine Le Pen au Salon de l’agriculture: «Pour aller au concours, il faut avoir les fesses propres» ( 2 mars 2022 sur liberation.fr )
        Et encore heureux ! Manquerait plus qu’elle ait le cul sale.

        1. Boltanski et Esquerre s’intéressent aux réactions des abonnés du Monde. C’est là que les faits construits par les médias rencontrent en effet le « monde vécu » du public. Là aussi que la démocratie comme état de « discorde constante » rend manifestes ses plus grandes tensions, qu’elles soient sociales, politiques ou raciales. L’analyse stylistique de certains des commentaires permet d’esquisser le portrait d’un public traversé de désirs contradictoires et oscillant entre la peur des troubles pesant sur sa vie personnelle et l’aspiration à transformer ceux-ci en problèmes publics

  3. et bien dansez maintenant

    Petit exemple parlant:
    Chez moi au Pays Basque avec la culture du piment d’Espelette:
    Une mono-culture (1ère claque)= mauvaise gestion de l’espace et de la ressource soleil
    plantation sous bâches (2ème…)= pollution (pas que visuelle)
    dans le sens de la pente (3ème…)= pluie non infiltrée et sol érodé
    pas de haie (4ème…)= vent non freiné, pas de biodiversité, pollinisation, P° de carbone
    Tout cela pour une culture d’exportation qui n’oeuvre pas pour la souveraineté alimentaire locale, qui fait exploser les prix du foncier agricole pour y produire autre chose.
    ÇA NE MARCHE PAS! ÇA N’EST PAS DURABLE! C’EST À L’OPPOSÉ DE CE QUE FERAIT SPONTANÉMENT LA NATURE! Toutes nos productions humaines sont défectueuses car mal pensées. Non durable = non éthique = non efficace

    1. Je connais un peu le Pays Basque et Espelette, j’aime bien la région. J’y vais souvent c’est pas loin de «chez moi». Moi je trouve qu’ils sont jolis tous vos piments. Déjà ils font venir les touristes, qui du coup découvrent le reste. Les basques et les basquaises, j’aime bien les basquaises, et le poulet basquaise, le jambon, le vin d’Irouléguy, les bons fromages etc. Et l’axoa, ah nom de Dieu que c’est bon l’axoa, c’est à damner un curé ! Que dis-je, un vegan. 🙂
      La culture du piment c’est quand même pas ce qui a de pire, même au Pays Basque. Je pointerais plutôt le maïs, dans tout le Sud-Ouest, ça oui c’est une aberration.

  4. et bien dansez maintenant

    L’important, c’est la méthode!
    La permaculture est un outil de conception qui revendique l’éthique comme but premier, en s’inspirant de la nature qui a des centaines de millions d’années d’adaptation.
    Que ce soit pour de la production alimentaire, un habitat, une entreprise, un village, (etc…) on « design » des structures/systèmes qui soient durables pour les besoins de l’homme et de celui des autres êtres vivants.
    On élabore des stratégies qui soient efficientes, résilientes et autonomes en fonction d’un contexte (ses capacités physiques, financières, ses objectifs, les ressources de son lieu…).
    Une conclusion: l’agriculture ne marche pas depuis ses débuts et encore moins aujourd’hui.
    On s’entête dans ce modèle grâce aux béquilles tradition, subvention, capital ressources

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