A chaque COP sur le climat, on dit qu’il faut sortir des énergies fossiles, mais s’en passer revient à complètement réinventer nos sociétés. Tout le travail de réflexion nécessaire n’est pas vraiment mené par les responsables politiques.
Anaïs Voy-Gillis : La lutte contre le réchauffement climatique oblige à se demander quelle réindustrialisation on veut promouvoir. la finalité de l’industrie aujourd’hui est largement liée à la surproduction et à la consommation de masse. Or, l’épuisement des ressources, la fast-fashion, etc., ne sont pas compatibles avec la question environnementale. Il faut donc réinterroger nos modes de production et de consommation, y compris au niveau industriel, mais on ne le fait pas vraiment car on craint un bouleversement total de nos modes de vie. On aborde trop souvent l’enjeu environnemental sous l’angle de la contrainte, de la perte, voire de la peur, mais jamais en se demandant ce que l’on peut construire de différent comme modèle de société. La question du récit et de l’imaginaire a un intérêt car elle permet de définir des alternatives, des contre-modèles. Le vrai sujet n’est pas tellement combien de voitures électriques on doit produire, mais quelle mobilité on veut demain. Et donc quelle politique d’aménagement du territoire, et quelles infrastructures énergétiques.
Le point de vue des écologistes décroissancistes
Ce discours d’Anaïs est proche de la nécessité d’une décroissance, mais le pas n’est pas franchi, dommage. Car soyons clair, surproduction et consommation de masse dans un contexte de réchauffement climatique et de déplétion des ressources, c’est carrément impossible dans la durée… Même les Trumistes et l’extrême droite de tous les pays vont s’en rendre compte un jour. Voici notre imaginaire, il faut être concret.
La démesure de la société thermo-industrielle entraîne le règne des « SUR » : SURabondance, SURactivité, SURcommunication, SURconsommation, SURdéveloppement, SURemballage, SURendettement, SURéquipement, SURmédicalisation, SURpâturage, pêche, SURproduction… Le SURtourisme s’ajoute dans cette liste encore incomplète.
Dans un contexte de pénurie globale des ressources naturelles, l’avenir n’est plus dans l’expansion, mais dans son inverse, les DÉ. A la croissance économique doit donc succéder la DÉcroissance conviviale, à l’effet rebond l’effet DÉbond, à la mondialisation la DÉmondialisation, à la pollution des sols et des esprits la DÉpollution, au populationnisme la DÉpopulation, à l’urbanisation la DÉsurbanisation, à la voiture pour tous le DÉvoiturage, au réarmement actuel la DÉmilitarisation et au tourisme de masse la DÉmobilité. Mais le passage à la DÉcroissance socialement consentie ne peut se faire immédiatement. Certains articles du MONDE commencent juste à aborder la question de fond, c’est un bon signe.
Les réactionnaires sur lemonde.fr
Normalement les commentateurs sur lemonde.fr sont des personnes intelligentes puisqu’elles sont abonnées au MONDE. On peut en douter :
Xav30 : Présenter quelqu’un comme « chercheure » alors qu’elle travaille ou a travaillé pour des entreprises de la chimie ou au sein de cabinet de conseil et qu’elle n’a jamais publié de travaux scientifiques !
Kowloon75 : un regard militant, qui évite « l’angle technique » parce que c’est trop compliqué et pourtant central. Donc continuons les manifs, d’acheter du Shein, et pas besoin de penser plus loin.
Jealou : Beaucoup de formules floues, déjà bien souvent entendues et politiquement connotées, type il faut « complètement réinventer nos sociétés », « réinterroger nos modes de production et de consommation », etc. Merci beaucoup pour ces sages préceptes. Et surtout, évitons l’horrible consommation de masse. Pardon, je voulais dire, repensons la consommation de masse.
Pm42 : Si on doit parler de réindustrialisation, on demande à qui ? A une géographe militante forcément. Le discours « on ne peut pas », on l’a lu souvent ici. Ce journal, c’est comme les réseaux sociaux ou Fox News : ils vendent du biais de confirmation pour des gens qui ne veulent pas s’informer. Mais du haut de gamme : on n’a pas du troll ou du présentateur trumpiste, on a de l’universitaires en sciences humaines.
Le valet de ferme : L’imaginaire est disponible et les projets sont proposés. Ils font 5% aux élections.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Surtourisme et décroissance de la mobilité
extraits : Un éditorial du MONDE (5 octobre 2018) introduisait le terme surtourisme : « 90 millions de visites en France, 1,3 milliard de touristes sur cette petite planète dont la moitié à destination de l’Europe… Comme la plupart des destinations les plus courues, la France est désormais confrontée à un phénomène que les professionnels désignent désormais sous le néologisme de « surtourisme »… Mais en 2019, Valérie Pécresse , présidente du Conseil régional, pouvait encore s’exclamer : « Il n’y a pas de “surtourisme” en Ile-de-France, il faut y aller à fond. » Et en 2020, Colmar, vidée de ses visiteurs, en avait oublié les critiques sur le « surtourisme ». Mais un nouveau élément de langage social était né, il ne pouvait que prendre de l’ampleur étant donné les effets néfastes du tourisme de masse….
Pour une démondialisation des échanges
extraits : En économie les concepts, loin de former une intangible théorie scientifique issue de la modélisation des faits, précèdent généralement les évolutions de la réalité. Comme disait Keynes, une politique économique est bien souvent la mise en œuvre des idées d’un économiste déjà mort…La mondialisation est passée du registre de la solution à celui du problème, au grand dam des économistes convaincus des bienfaits pacificateurs du « doux commerce ». Car la multiplication des délocalisations tout au long de la chaîne de production fragilise l’ensemble : si l’un des maillons vient à manquer, c’est toute la chaîne qui s’effondre. Juste avant la pandémie, 70 % du commerce international était réalisé au travers de chaînes de valeur mondialisées. L’augmentation durable des prix des carburants va pousser les entreprises à favoriser les productions à proximité du consommateur. Bienvenue au circuit court !…
La Sobriété face à la SURconsommation ?
extraits : Trois ingrédients sont nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique : la publicité, qui crée le désir de consommer, le crédit, qui en donne les moyens, et l’obsolescence programmée des produits, qui en renouvelle la nécessité. Ces trois ressorts de la société de croissance sont de véritables pousse-au-crime. Sur le premier point, l’essentiel a déjà été dit par la récente conférence des citoyens mis en place par Macron et pourtant elle n’a pas été écoutée : « Pour faire évoluer les comportements du consommateur dans un sens écoresponsable, nous (conférence citoyenne) voulons Interdire de manière efficace la publicité des produits les plus émetteurs de GES sur tous les supports publicitaires, réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation, mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer du type « En avez-vous vraiment besoin ? » ou « La surconsommation nuit à la planète. »….
Et encore s‘il n’y avait que les responsables politiques qui étaient incapables de réfléchir… Pour réinventer nos sociétés… encore faut-il être capable d’imaginer un autre type de société, un autre monde. Pour parvenir à se convaincre que ce monde là n’a rien d’une utopie de doux rêveurs… encore faut-il être capable de décoloniser son imaginaire. Pour décoloniser son imaginaire… encore faut-il comprendre ce que veut dire cette expression.
Et là je crois que c’est comme beaucoup de choses. ON blablate, ON tourne en rond, et du coup ON s’enfonce, toujours plus. Le cercle vicieux. Quand ON n’a pas envie de croire en ceci ou cela, ON se trouvera toujours une «bonne» raison.
Il faut juste comprendre que la Décolonisation de l’imaginaire est bien plus fastidieuse que la Décérébration par TF1, CNews, FacedeBouc, X et j’en passe. Et dieu sait si ON est fainéant.
Un sujet intrigant qui mérite réflexion ! L’opposition entre ‘DÉ’ et ‘SUR’ semble suggérer un débat entre la décroissance, le lâcher-prise et une approche plus mesurée face à l’excès et la surenchère. La sagesse réside souvent dans la juste mesure, loin des extrêmes. Curieux de voir comment cet article développe cette idée et quelles perspectives il propose !
Pour le moment l’extrémisme est surtout au centre de l’échiquier politique, l’UmPs qui impose l’extrémisme financier apatride au détriment de nos industries, de nos agriculteurs et de nos artisans !
modération à Bga80
Lisa Moreau intervient sur ce blog pour se poser des questions pertinentes, vous sortez complètement du sujet Dé/Sur pour parler d’une UMPS qui n’existe plus depuis longtemps et d’un extrêmement financier qui a encore moins d’existence. Cela s’appelle de la désinformation en noyant le poisson.
Le sujet n’est pas l’extrémisme, mais la sagesse des DÉ contre le règne des SUR.
Si t’es en manque d’idées sur le sujet, évite au moins de chercher à nous amener dans tes DÉlires obsessionnels… sinon ça va encore finir en SURchauffe.
Si l’UmPs existe toujours, à part qu’ils ont changé de nom pour duper les électeurs mais ce sont les mêmes têtes d’élus. Mais bon si tu préfères alors ça donne LR/PS/LREM avec le Modem en attelage.
Ah bon la finance n’existe plus ? C’est bien nouveau ça !
Çà va j’ai compris depuis longtemps que vous défendez ce système mondialiste financier !