La voiture demain, économique, propre, omniprésente ?

Économique, connectée, propre, la voiture de demain sera au cœur de la vie quotidienne des citoyens de demain, estime Serge Clemente dans LE MONDE*. Un tel point de vue est si irréaliste qu’il en est comique. Il est vrai que pour quelqu’un dont le métier est de vivre de l’automobile, le point de vue est biaisé. Comme on disait dans les 1970s, la bagnole ça pue, ça pollue et ça rend con. Les débuts de la voiture comme consommation de masse n’a que 100 ans (diffusion de la Ford T dans les années 1910), demain il n’y aura plus de voitures individuelles par manque d’énergie fossile. C’est ce que nous nommons dévoiturage. Il y a 100 ans, il y avait 1672 voitures en France, aujourd’hui 39,1 millions, dans cent ans il n’y aura que des véhicules prioritaires, ambulances, pompiers, etc. La voiture pour tous n’aura été qu’une parenthèse, destructrice pour le mode de vie localisé d’autrefois et mortelle par le réchauffement climatique que cela a provoqué. Nous trouvons réconfortant de lire que les commentateurs sur le monde.fr mettent en pièce Serge Clemente :

FABIEN NONY : Bientôt dans Le Monde: « L’agriculture productiviste va jouer un rôle toujours central dans l’alimentation de demain », par la présidente de la FNSEA, puis « L’hypermarché va jouer un rôle toujours central dans la consommation de demain », par Michel-Edouard Leclerc, sans oublier  » la finance va jouer un rôle toujours central dans l’économie de demain » par le président de la banque Rothschild, et « le pétrole va jouer un rôle toujours central dans l’économie de demain », par la président de Total.

Lecteur/Décodeur : Il est agréable de voir que la plupart des commentateurs de cette tribune ne tombent pas dans le panneau et sont là pour contrebalancer la vision biaisée de l’auteur. Monsieur Serge Clemente est donc Président de Indgo, ex Vinci-Park, « le leader mondial du stationnement et de la mobilité individuelle ». Pas difficile de comprendre pourquoi il défend son gagne pain. Quitte à utiliser des arguments franchement douteux.

Portalis : Vu le rôle professionnel de ce monsieur, il serait très surprenant qu’il valorise les transports collectifs…. La voiture intelligente, autonome, « qui peut servir de second bureau ». On se moque de qui, là, exactement ?

Bulgroz : Il dit :  » les transports en commun ne peuvent continuer à se développer à cause de la place qu’ils prennent » (sous entendu la voiture est plus efficiente … la blague) – « la voiture est ce qui coûte le moins cher. » Ah bon, même moins cher qu’un vélo ou ses petits petons ? Vous pouvez rappeler la part des trajets de qq km fait en voiture svp ? Je me suis arrêté là. A ce niveau de connerie ce n’est même plus du fanatisme …

JEAN PIERRE : Concernant le coût de la voiture : une simple réflexion sur l’aérodynamisme permet de contredire cet article. Même l’avion est plus efficient que la voiture. La voiture est le mode de transport qui consomme le plus d’énergie par kilos transportés. Cet article défi les lois de la physique.

MATHIEU BAZART : Lobbying mensonger et honteux, avec une vision de l’avenir qui repose uniquement sur les intérêts professionnels de l’auteur. Merci quand même pour le fou rire, avec la voiture qui serait le moyen de transport le moins cher par passager ! Oups, l’auteur a oublié de citer ses sources ! Mais quand on cite l’hydrogène comme une source d’énergie, on n’est plus à ça près… Bref… les villes n’ont de toute façon plus la place pour la voiture!

Marabbeh : L’auteur pratique la méthode Coué. Toujours avec l’idée que la technologie va nous sauver. Or on s’aperçoit que c’est le contraire qui se produit. La voiture est un luxe, que nous devrons abandonner un jour ou l’autre. Ou alors elle continuera mais dans d’autres conditions. Dans les grandes villes, les transports en commun prennent le pas sur la voiture individuelle. Il n’y a que hors agglomération qu’elle est indispensable, mais là aussi les habitudes sont appelées à changer.

JEROME FRANCOIS : 1 – Ni l’hydrogène, ni l’électricité ne sont des énergies primaires, donc ces énergies sont intéressantes uniquement si elles sont produites par des énergies primaires décarbonées. 2 – la voiture est une hérésie. Elle pèse aujourd’hui entre 1 tonne et 1 tonne et demi (donc consommation énergie excessive) pour rouler à – de 20 km/h en ville et d’environ 35/40 km/h en zone périphérique,

edouard : La voiture individuelle s’est avérée totalement incapable d’évoluer en 40 ans, pire, elle enfle structurellement de taille et de corvées comme le démontre le récent engouement pour le SUV ou carrément pour le « véhicule de demain ».

* LE MONDE du 16 janvier 2019, « La voiture va jouer un rôle toujours central dans la mobilité de demain »

3 réflexions sur “La voiture demain, économique, propre, omniprésente ?”

  1. Hélas le changement de mode de vie se fera à la dernière minute, et même à la dernière seconde, ça se fera à la dernière seconde dans la brutalité, pourquoi ? C’est simple c’est avant tout une question d’habitude, la majorité de la population en occident est habituée à se remettre à tout le parc de machines pour accomplir toutes les tâches à sa place, que ce soit à la maison ou au boulot d’ailleurs…. Les machines qui font tout à notre place c’est tellement pratique et rapide comparativement à la main d’œuvre humaine, que … qui voudrait lâcher son moindre petit robot domestique pour faire le boulot manuellement ? Tout le parc de machine c’est = voitures robots industrielles robots agricoles robots domestiques informatique et encore tellement de quelque chose à ajouter…. Mais c’est une question d’habitude parce que la plupart de la population ne sait même plus accomplir une tâche manuellement… C’est une addiction à tout le parc de machines, que tant que les robots et machines seront là, quasiment personne ne changera de mode de vie…. En faite, plus exactement; c’est le fait que tout le parc de machines a besoin d’énergie issue des énergies fossiles pour fonctionner, et que tant qu’il y aura la moindre microscopique pépite de charbon ou granulé d’uranium ou centilitre de pétrole a extraire de la terre, alors quasiment personne ne lâchera ses robots.. C’est la pénurie qui l’imposera la transition…

  2. N’en déplaise aux rabat-joies la voiture de demain sera écologique, elle sera tirée par des bourrins. De ce côté là rassurons-nous, nous ne sommes pas près de manquer d’énergie. 🙂

  3. Le vrai et ultime problème de la voiture est que, même si elle était parfaite (c’est à dire non polluante à l’usage comme à la fabrication), elle serait une catastrophe car elle envahirait tout et bien sûr plus elle sera parfaite plus elle risque d’envahir le monde, à la limite ses inconvénients sont ce qui nous en protège un peu.
    Voir cet article sur la question de l’illusion d’une voiture qui n’aurait que des qualités :
    http://economiedurable.over-blog.com/2017/10/le-vrai-probleme-de-la-voiture-electrique.html
    La voiture serait un moyen de transport adapté si nous étions beaucoup moins nombreux, en ce cas oui, c’est super pratique et offre une souplesse inégalable.

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