« L’Afrique noire est mal partie » est un livre de l’agronome René Dumont paru en 1962, suite, notamment, aux missions qu’il réalise au Rwanda, au Mali, au Tchad, au Congo, au Bénin, à Madagascar… Certaines élites gouvernementales africaines ont, lors de la parution du livre, exprimé leur désaccord avec cette argumentation qui les remettait en cause. Aujourd’hui en 2025 la situation est encore plus dégradée et LA solution envisagée est hors sol. Les élites gouvernementales africaines n’ont rien compris.
Laurence Caramel : Au sommet extraordinaire de l’Union africaine à Kampala sous le thème « Construire des systèmes agroalimentaires résilients » : « Des centaines de millions d’Africains continuent de souffrir de la faim, nous ne pouvons tout de même pas nous réjouir de nos résultats ». Un Africain sur cinq souffre de la faim, et plus d’un sur deux vit en situation d’insécurité alimentaire. L’Afrique est la seule région du monde où le nombre de personnes sous-alimentées ne cesse d’augmenter.
Les conflits armés constituent une première explication. La dépendance aux importations pour l’approvisionnement en denrées de base ou celui en intrants pèse aussi. Une croissance démographique rapide avec une population qui doublera d’ici à 2050 pour atteindre 2,5 milliards d’habitants et l’incidence du réchauffement rendent l’objectif « Faim zéro » fixé à 2030 par les Nations unies hors de portée. En 2003, le sommet de Maputo avait fixé comme objectif aux Etats de consacrer 10 % de leurs dépenses budgétaires à l’agriculture. Une poignée seulement y est parvenue . Peu nombreux sont les pays qui ont traduit concrètement la souveraineté alimentaire en instaurant des mesures protectionnistes en faveur des productions vivrières locales.
Les chefs d’Etat ont endossé le 11 janvier 2025 à Kampala (Ouganda) une feuille de route pour le développement agricole au cours de la prochaine décennie. Il faudrait augmenter les rendements, en utilisant des semences améliorées et davantage d’intrants, et à transformer une agriculture de subsistance composée de petites exploitations familiales en maillon de filières agro-industrielles.Cette vision de la transformation du secteur fondée sur la technologie et la promotion de l’entrepreneuriat suscite des réserves. Certains regrettent que l’alternative offerte par l’agroécologie ne soit pas au cœur du projet.
Le point de vue des écologistes
L’article de Laurence Caramel énumère les nombreux dysfonctionnements de la société africaine et la feuille de route ne considère que l’agriculture. Pire, elle croit encore au miracle de la révolution verte dont on sait qu’elle a largement échoué dans les pays qui l’ont mise en place au cours de la période 1960-1990. Des dirigeants conscients de leurs responsabilité auraient du avoir comme programme :
– une force militaire africaine en charge de s’interposer dans les conflits armés
– un objectif de souveraineté alimentaire avec un soutien à l’agriculture vivrière
– un planning familial généralisé avec l’objectif d’un seul enfant par femme
– un moratoire des exportations africaines d’hydrocarbures à cause du réchauffement climatique
– un soutien de l’agroécologie et l’interdiction de l’agro-industrie.
Les solutions sont simples, mais aucun de ces points n’a été abordé par les chefs d’État africains…
– « L’Afrique est la seule région du monde où le nombre de personnes sous-alimentées ne cesse d’augmenter. Les conflits armés constituent une première explication. [etc.] » (Laurence Caramel)
Quelles peuvent donc être alors les causes de ces conflits ? Cette question a déjà généré une quantité astronomique de papier(s). Bien que ces deux commencent à dater (2003-2004) , je ne pense pas que les causes (multiples) soient vraiment très différentes aujourd’hui .
– Les conflits armés en Afrique : apports, mythes et limites de l’analyse économique
(Philippe Hugon – cairn.info – 2003
– Conflits armés et guerres civiles en Afrique : Des causes multiples et des responsabilités partagées (Zoodnoma Kafando – lefaso.net – 2004)
Mon dieu que c’est compliqué !
Les écologistes donneurs de leçons (vu qu’eux savent où les Africains ont fauté…) auraient bien aimé une force militaire africaine en charge de s’interposer dans les conflits armés (sic). Je me demande bien pourquoi, vu que c’est là le rôle de l’ONU.
Bon d’accord, depuis le temps ON voit le résultat. Je me demande alors comment cette force militaire africaine pourrait être plus efficace que l’ONU.
Peut-être en prêchant l’objection de conscience … 🙂
– Les Nations Unies et les conflits armés en Afrique (Philippe Hugon – cairn.info – 2015)
Il faudrait aussi s’ inTerroger sur la capacité des sols africains à fournir des denrées alimentaires en nombre suffisant à ses habitants présents en bien trop grand nombre sur ce territoire : j’ ai comme l’ impression que cela n’ ira pas quoiqu’ en pense madame Caramel.
Au fait , qu’ en pense l’ ilustre agronome Dufumier ?😁
Sur cet immense territoire vivent aussi des animaux et une flore admirables qu’ il serait essentiel de sauver mais le sinsitre bipède surgrouillant en a décidé autrement : il doit se reproduire à toute vitesse fût-ce au détriment des animaux et de la végétation .
Bien du plaisir d’ instaurer la contraception sur un continent où les enfants servent de caisse de retraite à leurs parents .
Puisse dame nature éclaircir les rangs des pondeuses , pondeurs et pondus à sa façon .
Nous savons tous sur ce blog combien vous vous souciez des Africains. De leur bonheur, de leur confort, de leur alimentation etc. Mais ne vous en faites pas trop pour eux. Comme le laisse entendre REMI ZABIOLLE à 14:45… du moins il me semble… c’est leur nombre qui les sauvera. Pas comme d’autres.
A votre différence , je suis allé à maintes reprises en Afrique (Ghana) et suis plus à même que vous d’ en parler .
Observez leurs « merveilleux » dirigeants si soucieux de leurs populations et si peu corrompus qui placent l’ argent de leurs pays en Oxydant et se foutent de leurs administrés .
Il se font même soigner en Europe et ne daignent même pas de fournir aux hôpitaux locaux (de vrais mouroirs) de l’ équipement moderne (scanners, IRM, echographes, …)
Pour qu’il y ait des corrompus… il faut des corrupteurs.
@ Michel
Tu ne fais rien non plus pour le bonheur, à part des discours stériles pour te donner bonne conscience et surtout te faire bien voir auprès d’eux ! Or dans les faits tu te planques dans les Pyrénées à te tourner les pouces et boire des coups. Alors arrête tes leçons de moral que tu n’es même pas capable d’appliquer à toi-même !
Modération à Bga80
Comme disait Lao Tseu: « Si quelqu’un t’a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre. »
l’Afrique est mal partie peut-être, mais si on commençait enfin à arrêter de leur dicter NOS solutions à leurs problèmes
Les occidentaux et la France ont une grosse responsabilité depuis longtemps et encore aujourd’hui en spoliant l’Afrique de ses ressources et en se mêlant militairement de leurs problèmes
Mais quand notre système actuel s’effondrera et il va s’effondrer c’est sûr je pense sincèrement que l’Afrique s’en sortira bien mieux que nous
Exactement !
Ridicule !
Qu’appelez vous spolier l’Afrique de ses ressources ? Des ressources que les africains nous vendent ? Ah ! Donc il n’y a pas spoliation ! Car à ce que je sache, on ne dit pas que les pays étrangers spolient la France de ses ressources parce qu’ils nous achètent du vin, du raison, des céréales, du lait, du fromage !
– « Spolier : dépouiller quelqu’un de quelque chose par abus de pouvoir, par force ou par fraude.» (Dictionnaire de l’Académie française)
– « Notamment à cause de ses richesses minières, l’Afrique a longtemps été spoliée par les puissances étrangères. Terrain de jeu des puissances coloniales jusqu’au milieu du 20ᵉ siècle, l’Afrique est aujourd’hui plus que jamais au cœur d’âpres batailles de contrôle et d’influence […] Les manœuvres d’influence sont toutefois aujourd’hui beaucoup plus complexes qu’elles ne l’étaient. Elles reposent désormais sur un nombre croissant d’acteurs, pas tous très transparents ou scrupuleux, et dont certains ont même des relations très étroites avec certains États. [etc.] »
(L’Afrique des ressources naturelles : entre convoitises étrangères et défis de développement – panafricaniste.com 17 octobre 2024)
– L’Afrique exploitée, pillée, mais résistante (Patrick Bond – persee.fr 2017 )
– « L’Afrique noire est mal partie » (René Dumont 1962)*
– « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire » (Le président Nicolas Sarkozy le 26 juillet 2007 à Dakar)
– « Je crois qu’on a oublié de nous dire merci » (Le président Emmanuel Macron le 7 janvier 2025 lors de la Conférence des ambassadeurs à l’Élysée)
Non mais… pour qui se prend-ON !! ??
Juste pour comparer… écoutons Charles de Gaulle le 24 août 1958 à Brazzaville.
Ceci dit, si c’est pour rivaliser avec les grandes puissances et dominer le monde… là c’est sûr que l’Afrique est mal partie… depuis longtemps. Seulement je ne pense pas que ce soit là son objectif. D’ailleurs je ne vois personne en Afrique qui le laisserait entendre. (à suivre)
* Wikipedia consacre une page à ce bouquin)
(suite) Mais alors… que veulent les Africains ?
Ni plus ni moins que ce que veulent certains du côté de « chez nous » :
– « L’Afrique aux Africains » ( par Robert A. Manning – Le MONDE diplomatique mai 1977 )
– « Fini, l’Afrique dominée, place à l’Afrique souveraine et son message : l’Afrique aux Africains ! » ( Le MONDE 26 janvier 2023 )
Conclusion de Thomas DELTOMBE :
– « Bref, il faut – une fois de plus – rendre l’Afrique aux Africains, pour ne pas y perdre pied. »
( Quand «L’Afrique aux Africains» devient un slogan françafricain, par Thomas DELTOMBE – rasa-africa.org 30 juin 2023 )