Le mot « laïque » veut dire « qui appartient au peuple », c’est-à-dire « qui n’appartient pas au clergé ». La laïcité est un principe juridique selon lequel l’État n’exerce aucun pouvoir religieux, et les Eglises aucun pouvoir politique. Cette idée de laïcité est née progressivement à la suite des guerres de religion entre catholiques et protestants au XVIe siècle. Pour y mettre un terme, Henri IV reconnaît avec l’édit de Nantes en 1598, la liberté de conscience dans tout le royaume de France, la liberté de culte en certains lieux, l’égalité civile. Cette situation, unique en Europe, dure jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes en 1685 ; on retourne à la conception commune : un roi, une foi, une loi.
Mais ce retour à la tradition est contesté par les philosophes des Lumières et l’état civil est rendu aux protestants en 1787. Le principe de laïcité était apparu comme le seul moyen de faire vivre catholiques et protestants dans la même société politique, il s’agissait donc d’un principe fondateur de paix sociale et d’une culture commune. Les vrais croyants sont ceux qui veulent abolir les haines entre ethnies, entre nations, entre religions, toutes les haines. C’est vouloir le paradis sur terre qui se passe des dieux.
Rita Hermon-Belot : La remarquable capacité d’intégration de la laïcité à la française tient dans une ligne de crête précieuse : l’expression religieuse doit être possible, mais la norme religieuse ne doit pas s’imposer. La France est simultanément en tête des classements mondiaux en matière de diversité religieuse tout en étant souvent accusée de pratiquer une laïcité qui serait oppressive. En 2015, on dénombrait 45 000 lieux de culte catholiques, 4 000 protestants – dont 2 600 évangéliques –, 2 450 musulmans, 420 juifs, 380 bouddhistes, 150 orthodoxes, 110 mormons et 1 040 pour les Témoins de Jéhovah. Le premier article de la loi de 1905 charge la République d’assurer la liberté de conscience et aussi la liberté d’exercice des cultes, mais ceci dans le respect de l’ordre public. La richesse de notre modèle de laïcité est justement de laisser un choix : les écoles privées sous contrat, disposant donc d’un financement public, n’ont pas le droit de refuser un élève sur la base de son appartenance religieuse. Dans mon quartier, par exemple, une école catholique accueille des élèves portant le voile. Le port d’un couvre-chef ne semble pas problématique dans le sport à partir du moment où cela résulte d’un choix libre – ce qui n’est pas le cas si le voile est une condition pour intégrer une équipe.
Lire, Laïcité française et pluralité. Au cœur des enjeux de Rita Hermon-Belot, CNRS Editions, 504 pages, 26 euros.
Le point de vue des écologistes laïques
La religion ne peut dicter sa loi à une société démocratique, c’est l’avantage du principe de laïcité. Ce principe devrait être le lot commun de l’ensemble des États. Ce n’est pas le cas, malheureusement. En effet la religion qui s’arroge le droit de faire de la politique n’est pas bonne conseillère en matière d’écologie, Afghanistan, Iran, Israël, etc.
Le Dieu des humains n’a jamais rien apporté à la Biosphère car il est à leur image, possessif, cruel et complètement ignorant du nécessaire équilibre des cycles vitaux. Les sbires de toutes les chapelles judéo-chrétiennes (ce qui inclut les musulmans) ne développent pas la communion entre toutes les créatures du ciel et de la terre, mais un communautarisme dirigé à la fois contre le pluralisme des cultures et la diversité des espèces (végétales et animales). Les adorateurs de Dieu s’intéressent surtout à leur prosélytisme, trop souvent ils ne condamnent pas la détérioration de la « Création » et ne disent rien de la perte de biodiversité ou du changement climatique. Les religions du livre sont fondées sur le dogme anthropocentrique de domination de la Nature, elles sont au cœur de sa destruction.
Ce n’est pas quelques contre-exemples comme St François d’Assises qui va faire dire le contraire. Notons quand même Laudato Si, lettre encyclique du pape François, sur la crise climatique.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Laïcité, le pape François n’est pas pour !
extraits : En choisissant la Corse en 2024 pour son troisième voyage en France, le pape François a réitéré un message de méfiance à l’égard du modèle laïque français. Plaidant en faveur d’une « saine laïcité », qui ne soit « ni statique ni figée, mais évolutive et dynamique », en bref souple « à la corse », le pape François a ainsi réitéré, sous une forme atténuée, la critique qu’il a déjà exprimée d’une laïcité française à la « coloration héritée des Lumières beaucoup trop forte » conduisant, selon lui, à présenter les religions « comme une sous-culture ». Le pape François, en posant d’emblée le principe laïque comme un dogme figé, tend à conforter les tenants de la conception qu’il entend dénoncer, celle qui fait de la laïcité une arme antireligieuse et non un vecteur de liberté pour chacun, essentiel au vivre-ensemble....
« Tant que vous oublierez la vérité des cycles vitaux, vous serez comme de petits enfants traînant à la dérive, emportés par n’importe quelle doctrine et invention des hommes » (épître de la Biosphère aux Humains).

Comme le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin en 2005, celui de François Bayrou a demandé de mettre les drapeaux en berne sur les bâtiments publics samedi 26 avril, jour des obsèques du souverain pontife. La décision « a été prise par l’Elysée, en accord avec le premier ministre ». Plusieurs responsables de gauche se sont insurgés ces jours-ci contre ce qu’ils jugent être une entorse au principe de neutralité de l’État : « La France est une République laïque et je ne suis pas favorable à ce que les drapeaux soient mis en berne pour la disparition d’une autorité religieuse ».
La mise en berne de l’emblème national vaut pour « les chefs d’Etat proches de la France », indique-t-on de source gouvernementale. Ce n’est pas une règle absolue, mais un choix des autorités de la République. Le pape n’est pas un chef d’Etat au sens où on l’entend habituellement. Il est à la tête d’une théocratie. Mettra-t-on les drapeaux en berne pour l’Aga Khan ? La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, s’est dite « assez choquée » par la mise en berne, notant que « la laïcité est un concept qui est pourtant brandi à tort et à travers quand il s’agit de l’islam et notamment des femmes musulmanes. On est là dans un double standard insupportable ».
– « Nous sommes une république qu’on dit laïque « : étrange tournure de la part de Macron qu’on dit président.
– La circulaire ministérielle adressée aux mairies est très claire : « Les drapeaux sur les bâtiments et édifices publics seront mis en berne le samedi 26 avril 2025 en hommage à la mémoire du Pape François, décédé le 21 avril dernier ».
C’est bien du pape dont il s’agit et non du chef de l’État du Vatican.
En choisissant la Corse pour son troisième voyage en France (décembre 2024), le pape François avait réitéré un message de méfiance à l’égard du modèle laïque français. Plaidant en faveur d’une « saine laïcité », qui ne soit « ni statique ni figée, mais évolutive et dynamique », en bref souple « à la corse », le pape François a ainsi repris la critique qu’il a déjà exprimée d’une laïcité française à la « coloration héritée des Lumières beaucoup trop forte » conduisant, selon lui, à présenter les religions « comme une sous-culture ».
Le pape François, en posant d’emblée le principe laïque comme un dogme figé, tend à conforter les tenants de la conception qu’il entend dénoncer, celle qui fait de la laïcité une arme antireligieuse et non un vecteur de liberté pour chacun, essentiel au vivre-ensemble.
Je l’ai dit hier à 11:47, le problème (là encore, comme avec la liberté, la fraternité et j’en passe) c’est qu’il y a mille interprétations (et/ou définitions) de la laïcité.
Par exemple, Louis a la sienne :
– Laïcité : définition d’une notion ambigüe (lefigaro.fr/vox/societe/2016/01/21)
Et Abdel aussi, il a la sienne :
– « En réalité, ce concept de laïcité est une notion ambiguë, volatile, à géométrie variable, qui, loin d’éteindre les braises, a le pouvoir de les attiser.»
(LA LAÏCITÉ, QU’EST-CE QUE C’EST ? musulmansenfrance.fr)
Bref, ON ne va donc pas reprocher à François d’avoir aussi la sienne… « saine laïcité ».
Saine ou sainte, sacrée ou satanée, statique et figée, ou alors évolutive et dynamique, si ce n’est volatile et à géométrie variable… ou encore à la corse pour les fainéants qui ne veulent pas s’emmerder avec ça… choisis ta laïcité camarade !
« Le Dieu des humains n’a jamais rien apporté à la Biosphère car il est à leur image complètement ignorant du nécessaire équilibre des cycles vitaux. »
Cette affirmation n’est qu’un constat. A part l’exemple ponctuel de Saint François d’Asssise et la formidable analyse du pape François « Laudate » si », bien analysé sur notre blog, les Églises n’ont aucune considération de l’écologie alors que la protection de la « Création » devrait être leur préoccupation première. Il n’y a jamais de haine sur notre blog envers quiconque, et encore moins les croyants. Seulement le nécessaire débat d’idées pour parvenir ensemble à une intelligence collective.
Le problème de la foi, c’est que personne n’a eu de conservation directe avec Dieu ou ses anges à moins de se prendre pour Bernadette Soubirous. Ce sont des servants d’Eglise qui interprètent à leur façon les textes qu’ils sacralisent. (à suivre)
(suite) Nous avons montré plusieurs fois sur ce blog que les textes sacrés ne disent rien de nos rapports avec la nature si ce n’est de vouloir des rapports de supériorité. Que ce soit les Six commandements de Moïse ou les 5 piliers de la foi pour les musulmans, il ne s’agit que de se prosterner devant un dieu qui reste abstrait, rien pour le respect du vivant.
Dieu n’a rien à dire sur les activités humaines ordinaires, c’est d’ailleurs l’objet principal de notre post, montrer que le principe de laïcité, la non intervention des religieux en politique, est le seul garant d’une meilleur entente entre humains. Les croyants croient qu’ils ont un contact avec un dieu quelconque, c’est leur affaire. Les croyants et les non croyants doivent dire que la séparation des Églises et de l’État est incontournable dans une démocratie.
Les Eglises se sont constituées à un moment où la question écologique se posait de manière infiniment moins pressante.
L’ancien testament a plus de 2500 ans et si, déjà, l’homme avait exterminé presque toute la mégafaune (sauf partiellement en Afrique pour d’autres raison) les gens n’en avaient pas conscience. Les textes sacrés se sont donc construits sur d’autres préoccupations. Cela n’a rien d’anormal et ne peut guère leur être reproché. Les civilisations que vous opposez aux nôtres n’étaient pas plus vertueuses, elles agissaient simplement sur de bien plus petites échelles, comme le faisaient aussi nos ancêtres plus lointains.
Aujourd’hui les catholiques ont aussi le droit à la parole et je ne crois pas qu’ils soient plus anti écolos que les autres mais il est toujours imprudent de mêler Dieu à la politique.
« il est toujours imprudent de mêler Dieu à la politique. »
Nous sommes bien d’accord. Mais les religions et leurs serviteurs ont tendance à vouloir nous imposer leur point de vue. Par exemple le pape François reste un nataliste fondamentaliste, exemple son discours en Italie avec l’extrême droite pour relancer la natalité. Il a été aussi explicitement critique du principe de laïcité.
– « Nous avons montré plusieurs fois sur ce blog que les textes sacrés ne disent rien de nos rapports avec la nature si ce n’est de vouloir des rapports de supériorité. […] il ne s’agit que de se prosterner devant un dieu qui reste abstrait, rien pour le respect du vivant. » (Biosphère)
C’est faux. Et puis je redis que l’Écologie n’a rien à gagner avec ces «débats».
– « Même si le mot « écologie » ne se trouve pas dans la Bible, une grande place est faite à l’environnement, création et don de Dieu aux humains. »
( L’écologie dans la Bible – regardsprotestants.com )
« Le Dieu des humains n’a jamais rien apporté à la Biosphère car il est à leur image, possessif, cruel et complètement ignorant du nécessaire équilibre des cycles vitaux. »
Mais que peut bien vouloir dire cette phrase, sinon exprimer une fois de plus une haine de la foi ? L’auteur a-t-il eu une conversation avec Dieu au cours de laquelle il aurait pu juger des compétences de Dieu en matière d’écologie ?
Comme si Dieu devait s’engager, voter pour tel ou tel ? C’est un mélange des genres bien étrange, comme si la foi ou l’absence de foi devait se trouver corrélée à des choix politiques ou en matière d’écologie.
L’auteur semble reprocher à un dieu dont il nie l’existence de ne pas se soucier des équilibres de la nature. Il y a là évidemment une contradiction flagrante, un non existant ne peut pas être responsable de quoi que ce soit ou être critiqué pour son incompétence. Il faut choisir, ou Dieu existe et on peut lui adresser des remarques ou il n’existe pas et en ce cas la critique est sans objet.
Entendu dans ce sens, vous avez raison. Maintenant si par ce «Dieu des humains» on entend l’idée qu’ils s’en font (de ce Dieu), là c’est différent. Or, de quoi parle t-on ?
Quoi qu’il en soit cette idée ne peut reposer que sur un récit. Celui-ci peut-être un catéchisme, dispensé par des curés… comme un contre-catéchisme dispensé par des bouffeurs de curés. Pour se faire la meilleure idée, du Personnage… le mieux en effet serait de pouvoir discuter avec Lui. Faute de quoi il reste toujours possible de lire les textes sacrés. Seulement le problème (là encore) c’est que chacun peut les interpréter comme bon lui semble.
Et finalement Untel pourra soutenir que ce Dieu se fout royalement du nécessaire équilibre des cycles vitaux (sic), autrement dit des équilibres de la nature, bref qu’il ne vaut rien, à tous les sens du terme… et Ontel soutenir le contraire, dire que ce ce Dieu est écologiste, humaniste, pacifiste, de gauche et tout et tout, bref qu’il est super bien sous toutes les coutures. Et moi je m’en fous, je suis agnostique.
Oui, d’accord avec vous, si l’on entend par Dieu, l’image que s’en font les hommes alors c’est différent.
C’est vrai qu’il est toujours aussi tentant et dangereux de vouloir ramener Dieu dans son camp, c’est une faute, on pourrait dire un péché en reprenant le langage de l’Eglise.
Le problème (là encore) c’est qu’il y a mille interprétations de la laïcité. Et de plus, si on s’en tient à l’étymologie « qui appartient au peuple », c’est-à-dire « qui n’appartient pas au clergé » (sic), alors il faut se demander si ce clergé se limite seulement à cette ou ces religions qui nous vien(nen)t de suite à l’esprit.
Les tenants du système cacapitaliste, ses prêtres, ses apôtres et ses bedeaux, ne représentent-ils pas un clergé encore plus problématique que les curés en soutane ?