L’AN refuse de protéger nos enfants contre la malbouffe

L’Assemblée nationale s’est refusée le 27 mai à inscrire dans la loi l’interdiction des publicités pour des produits alimentaires trop gras, trop sucrés ou trop salés à destination des enfants*. En faveur du matraquage publicitaire, certains élus ont insisté sur « la responsabilisation des parents » plutôt que de légiférer, ou le risque de « mettre des secteurs en danger » avec une « dérégulation de la publicité » sans concertation européenne. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, a affirmé qu’il ne fallait pas « inscrire des choses trop contraignantes dans la loi ».

De plus l’étiquetage Nutri-Score (étiquetage avec un code couleur) ne sera pas obligatoire. « Quand on vous dit : mange ces céréales et le Tigre est en toi, ce qu’on oublie de vous dire c’est qu’il y a aussi 50 grammes de sucres ajoutés et 30 grammes de graisse saturée », a notamment observé M. Véran, médecin, notant qu’il ne s’agit pas d’interdire mais de « donner une juste information ». Mais le ministre a notamment invoqué le « risque » européen ! Réactions sur lemonde.fr :

NEMO MCCAY : Certains pays (scandinaves) sont bien en avance sur nous en interdisant tout court la publicité envers les enfants. Nous avons du chemin à faire.

Annie la Douce : Voulez-vous vivre dans un monde d’interdits ? Après la pub, interdisons aux gens de penser différemment que vous. Plus sérieusement, n’est-ce pas la responsabilité des parents de surveiller leurs enfants ?

hélico @AnnieLaDouce : on peut aussi être lucide parfois… que pèse le pouvoir d’influence des parents face à la force de frappe du marketing industriel ? D’expérience, pas grand chose… En tout cas, en tant que parent, je peux vous dire que ça me demande une énergie folle de réguler (sans pour autant tout interdire).

Arnaud Garnier : @Annie, on informe bien que fumer c’est tuer, est-ce ridicule que de dire aux enfants que manger mal est nocif ?

CHARLES CONDAMINES : A lire le Canard enchaîné de cette semaine: même les patrons de chaînes télés sont sortis du bois pour défendre les intérêts de l’agroalimentaire, l’un de leur plus gros annonceurs publicitaires..

kickaha : La situation est claire… ce pouvoir est comme les autres à la solde des lobbies….

Gros et gras expert sur tous les cas : Résumé de l’actualité du week-end : On ferme les maternités pour qu’il y ait moins d’enfants obèses puisque si les enfants sont obèses c’est la faute des parents.

IG : système à l’américaine… je finance ta campagne, et tu m’embêtes pas après, eux ont la NRA nous on a l’industrie alimentaire… Après tout ce que l’on voit c’est le retour sur investissement des bailleurs de fond de Mr Macron ! PS concernant l’éducation par les parents, c’est pas dans le 16ieme qu’on trouve les gamins obèses!

Vigilante : Les arguments contre l’interdiction de la pub pour des « cochonneries  alimentaires » et là non mise en place du nutriscore ne tiennent pas la route. Les lobby alimentaires, en revanche, sont bien actifs et il semble que notre ministre concerné y soit très sensible. Une catastrophe sanitaire s’annonce, comme aux US, mais ça… ils ne seront plus là pour en répondre.

Sergio : Je m’en vais travailler sur un Démagoscore, que chaque homme politique devra s’accoler sur le front lors des interviews et autres séances de marketing politique…

* Le Monde.fr avec AFP 27 mai 2018, L’Assemblée rejette l’interdiction des publicités pour aliments trop gras et l’étiquetage nutritionnel obligatoire

2 réflexions sur “L’AN refuse de protéger nos enfants contre la malbouffe”

  1. La responsabilisation des parents est, quelle que soit leur bonne volonté, directement liée à leur éducation alimentaire, et je fais confiance aux mécènes dits lobbys agroalimentaires, pour proposer gracieusement leur aide dans cette lourde tâche. Altruisme libéral oblige.

  2. Tout est dit dans ces quelques commentaires, d’un côté ceux qui comme Annie La Douce ânonnent des sempiternels lieux communs et de l’autre des lucides comme hélico. Juste un mot de plus adressé à cette Annie, faites très attention au mot « responsabilité ». Si les parents, les cons-ommateurs, les électeurs (citoyens ?) et même les « élites » étaient réellement responsables, ça se saurait. Par définition les enfants et quelques cas spécifiques sont irresponsables, hélas aujourd’hui les adultes le sont tout autant, d’une autre façon certes.

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