L’antisionisme n’a jamais été un antisémitisme

Le texte suivant n’est que le reclassement dialectique des mots d’un texte signé par un collectif de plus de 200 personnalités, parmi lesquelles Elisabeth Badinder, Aurore Bergé et François Hollande. Nous n’avons rien ajouté, laissant à nos lecteurs le soin de juger par eux-mêmes.

Thèse : On ne reproche plus aux juifs de vouloir contrôler le monde mais aux sionistes de vouloir contrôler les terres. Le sionisme est un colonialisme qu’il faut éliminer. La mécanique est rodée. Les juifs sont des sionistes, les sionistes sont des génocidaires. L’antisionisme assigne les juifs de la diaspora à prendre position sur la politique du gouvernement israélien. Seuls les juifs antisionistes ont le droit au soutien des antiracistes. Les autres sont responsables des violences dont ils font l’objet. Si les juifs n’étaient pas là, les massacres du 7 octobre 2023 ne seraient pas arrivés. La légitimité de l’Etat d’Israël est remise en cause. 

Antithèse : L’histoire du peuple juif, des pogroms qui tuent, une Shoah qui extermine. Le sionisme, c’est un barrage à la haine, un rempart à l’extermination. Le sionisme, c’est ce qui permet aux juifs de décider de l’avenir de leurs enfants. Israël, la taille de la Bretagne, rassemble plus de la moitié des juifs du monde dans le seul Etat juif de la planète. L’antisionisme est du révisionnisme. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU vote la résolution 181 visant à la création d’un Etat juif. Mais l’antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission – et même le droit, et même le devoir – d’être antisémite au nom de la démocratie !

Synthèse  : Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme, c’est à la République de protéger les juifs en intégrant dans sa loi l’antisionisme comme nouvelle forme d’antisémitisme. L’antisionisme ne doit plus être toléré et doit être puni par la loi avant que les antisémites ne fassent la loi, parce que la République ne leur appartient pas.

Les commentateurs sur lemonde.fr

– Quasi tous les commentaires expriment la même vision, scandalisés par un article à décharge pour Israël

– Un cruel manque de contextualisation couplé d’une présentation du sionisme quelque peu écœurante

– Pourquoi ne pas rappeler que Theodor Herlz n’était pas opposé à la création d’un état juif ailleurs qu’en Palestine

– De quel sionisme parle-t-on ? De la politique de colonisation, d’expulsion, et maintenant d’extermination des Palestiniens ?

– Les mots ont un sens, l’antisémite hait les juifs, l’antisioniste critique une politique

– Israël discrimine une partie de sa population et à la barbe du droit international ne définit pas ses frontières et colonise illégalement

– Le 7 octobre 2023 n’est de toute évidence qu’un prétexte à une politique d’expansion vers le Grand Israël rêvé par les suprématistes

– Cette argumentation d’un « collectif » vise essentiellement à museler les personnes qui soutiennent la cause palestinienne

– On pourrait finir par croire qu’il est simplement interdit de critiquer la politique d’Israël

– Et bien sûr, tous ces signataires jureront être de farouches partisans de la liberté d’expression

– Israël qui ne cesse de piétiner le droit international depuis des années, avec des politiques qui ont nourri les extrémismes de part et d’autres

– Les valeurs d’extrême droite sont les seules qui prospèrent grâce au sionisme

– Les Palestiniens ne sont en rien responsables de la catastrophe que l’Assemblée générale de l’ONU a provoqué en 1947

– Je condamne la politique d’annexion de la Palestine par l’État d’Israël, au même tire que l’agression Russe contre l’Ukraine

Que l’on ne vienne pas à critiquer l’antisionisme au motif que l’on questionne la mort des palestiniens à Gaza, et les expulsions, meurtres par les colons, et humiliations permanentes en Cisjordanie

Je crois que les Palestiniens ont le droit de vivre en paix en Palestine.

5 réflexions sur “L’antisionisme n’a jamais été un antisémitisme”

  1. Dominique Eddé

    Cette tribune se déroule en spirale, « Sionistes, fascistes, c’est vous les terroristes ! » Faut-il que l’on ait renoncé à la pensée pour la réduire à si peu. L’histoire de l’autre passe à la trappe avant d’avoir eu le droit de dire un mot. Le texte cite à en boucle les mots « juifs », « sionistes », « antisémites », « antisionistes » (très exactement 54 fois) sans qu’une allusion soit faite à l’histoire d’en face. Le peuple palestinien n’est pas appelé une seule fois par son nom dans le texte. 

    Tout se passe comme si la création de l’Etat d’Israël, dont plus personne n’ignore qu’elle a causé en 1948. l’expulsion de 700 000 Palestiniens, avait été suivie d’un projet constructif, ouvert et inclusif pour ceux qui restaient. Comme si le sionisme n’avait rien à se faire pardonner. Comme si la déclaration d’Israël en juillet 2018 comme Etat-nation du peuple juif, ne faisaient pas violence à celles et ceux qui ont une autre idée du partage.

  2. va comprendre…

    Thèse : « En Italie, on ne fait absolument aucune différence entre les Juifs et les non-Juifs : dans tous les champs, de la religion, à la politique, aux armées, à l’économie… la nouvelle Sion, les Juifs italiens l’ont ici, sur notre adorable terre. »
    (Mussolini en 1920 – Fascisme et communauté juive – Wikipédia)

    Antithèse : « A JJR, nous avons toujours affirmé la nécessité de la lutte contre l’extrême droite sous toutes ses formes. La lutte contre le fascisme est une nécessité vitale et absolue pour faire reculer l’antisémitisme, le racisme.. L’autodéfense antifasciste est une nécessité. »
    (Juives et Juifs Révolutionnaires Collectif antiraciste – mediapart.fr 24 septembre 2024)

    1. Synthèse et foutaise

      Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antifascisme, c’est à la République de protéger les fachos en intégrant dans sa loi l’antifascisme comme nouvelle forme d’antisémitisme. L’antifascisme ne doit plus être toléré et doit être puni par la loi avant que les Autres ne fassent la loi, parce que la République ne leur appartient pas !

  3. Esprit critique

    Pour tenter d’y voir un peu plus clair… lire la page « Antisionisme » sur Wikipedia. Et pour bien faire, ne pas faire les choses qu’à moitié, lire aussi toutes les pages en liens. Bon courage !
    Pour faire plus court, lire notamment la page « Nouvel antisémitisme ».
    Bref, bonjour la Grande Confusion !
    Continuons comme ça, à en rajouter, toujours plus, et quel que soit le côté où ON se place…
    et demain ON pourra lire une tribune demandant l’interdiction de l’antifascisme au prétexte qu’il n’est qu’un antisémitisme déguisé. Et pour bien faire, ne pas faire les choses qu’à moitié, et en même temps l’interdiction de l’anticapitalisme. Misère misère !

    1. ON NE PEUT MIEUX DIRE !

      – « Si on veut faire de l’antisionisme un délit, alors faisons-en autant pour l’antinationalisme, l’antisocialisme et, pourquoi pas, l’anticapitalisme… »
      ( Antisémitisme. Faisons-en autant pour l’antinationalisme, l’antisocialisme, l’anticapitalisme… – La Croix le 28/02/2019 )

      – L’anticapitalisme et l’antisémitisme sont des frères jumeaux
      ( contrepoints.org/2024/08/22 )

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