l’automobile en péril

            Nous sommes tel que notre groupe d’appartenance nous fabrique. Jean Lamy, président du comité de liaison des fournisseurs de l’automobile, est affirmatif : « Si l’on tarde trop, la filière automobile risque de disparaître ». Il réclame des mesures exceptionnelles appuyées par le gouvernement, à savoir des prêts à taux raisonnable, un rééchelonnement des dettes, un moratoire sur le paiement des charges sociales et des impôts. Il pratique le chantage à l’emploi. (LeMonde du 28-29 décembre 2008)

             Il est vrai qu’en rythme annuel, les ventes de voitures en Europe s’établissent actuellement à moins de 11 millions, contre 17 millions en 2007. Aux Etats-Unis, General Motors, Ford et Chrysler sont menacées de disparition. Il est vrai aussi que près de 70 % des voitures sont achetées à crédit en Europe, et beaucoup plus aux Etats-Unis. Lorsqu’il devient plus difficile d’emprunter, le marché s’effondre. Dans un contexte de production mondialisée, la crise de surproduction éclate aujourd’hui comme une évidence qu’on en voulait pas voir. Tout indique que le système du tout-automobile est à bout de souffle, un nouveau modèle économique pour une mobilité durable est à inventer. Mais on en connaît déjà les caractéristiques : rapprochement entre domicile et lieu de travail, marche, bicyclette et transports en commun plutôt que voiture individuelle, rapports de proximité valorisés plutôt que tourisme dans les îles.

Le slogan actuel « Plus vite, plus souvent, plus loin et moins cher » va céder la place à son inverse : moins vite, moins souvent, moins loin et beaucoup plus cher.