Le confinement dans la commune de Chemoi

De mon côté tout va bien, le confinement ne change rien à mes habitudes. Vous vous en douteriez si vous connaissiais Chemoi, mon lieu de vie ordinaire, mon village préféré. Ma compagne et moi-même nous y sommes « comme en vacances », bien occupées à s’activer, toujours du travail à faire dans le jardin, les haies à tailler, le compost à étendre, fendre et couper le bois pour préparer le prochain hiver, admirer la danse des abeilles qui vont et viennent déjà en nombre à l’entrée de mes deux ruches, s’occuper de mes deux poules pondeuses (treize œufs chaque semaine), admirer les arbres fruitiers en fleurs de mon verger, jouir de la nature qui s’éveille. Les hirondelles commencent à arriver, trois nids au premier étage d’une annexe inoccupée, il y en aussi dans l’écurie et dans la grange, on laisse portes et fenêtre ouvertes pour nos admirables chasse-mouches. Malheureusement nous hébergeons aussi des envahisseurs asiatiques, les frelons qui font le guet pour déguster une abeille, je viens de mettre un piège, j’en ai déjà attrapé. Mais rien ne vaut la marche chaque fin de soirée dans la forêt, sans se préoccuper des contrôles policiers et de notre attestation de sortie. Ces quelques mots pour dire que nous sommes des privilégiés à côté de tous ces gens enfermés dans leur HLM avec interdiction de faire du vélo ou même de s’asseoir quelques minutes sur un banc dans le jardin public. La société du contrôle permanent arrive à son paroxysme, sombre dénouement d’une société mondialisée et surpeuplée.

Élargissons le débat, nos privilèges de campagnards peuvent-ils être partagés ? Chemoi, c’est une commune de 280 habitants, 21 kilomètres carrés, moins de 15 habitants au km², 8 fois moins que la France et beaucoup moins de chances de choper ce satané coronavirus ; la densité de Paris est de 21 000 habitants par km² ! Il y a des noyers un peu partout en plein champ, des forêts nombreuses et des terres cultivées, des vaches à viande et des vaches laitières, un petit jeune qui a lancé un élevage de poulets bios dans un village abandonné, des lapins en batterie quelque part, sans compter notre propre potager et verger. Dans notre paisible contrée, il y plusieurs granges à toiture photovoltaïque, d’anciens moulins à eau, un ancien moulin à vent sans son toit qui ne demande qu’à être remplacé par une éolienne… Nous pourrions être quasi-autonomes au niveau alimentaire et énergétique. Ajoutons le fait qu’il n’y a qu’une seule liste aux élections, 233 inscrits sur la liste électorale en 2020, un comité des fêtes super-actif, une troupe de théâtre, un groupe de randonnée, une bibliothèque, une salle des fêtes et même une Église qui accueille parfois des spectacles chantant. La vie politique et culturelle se déroule sans heurts, tout le monde se connaît, on n’a pas besoin de policiers (du mot « polis », la cité en grec), ces uniformes qui ne vivent qu’en ville. On a encore moins besoin d’un État national et de ses parodies de démocratie, ni d’une armée, ni d’impôts et tous ces fonctionnaires. Tu vois sans doute où je veux en venir. Nous sommes TROP NOMBREUX. C’est la forte densité qui rend la contagion contagieuse, la démocratie inopérante, la biodiversité inexistante, l’effet de serre irréversible, les ressources naturelles exsangues, etc. Ni État, ni Nation, ni Survivalisme, je préfère Chemoi. Mais si la crise actuelle persiste, tout les urbains voudront aller à Chemoi ! Halte, c’est chez moi ici, pas touche.

Amitiés pour chacun, et bon confinement pour tous, il nous faut profiter à fond de cette situation ubuesque causée par un minuscule grain de sable dans les rouages de la machine thermo-industrielle. Nous avons en ce moment le temps d’échanger, de dialoguer, de s’écharper à l’occasion… cela fait toujours du bien de pouvoir s’exprimer. Les commentaires sur ce blog sont ouverts à tous et toutes…

15 réflexions sur “Le confinement dans la commune de Chemoi”

  1. Maison individuelle avec grand jardin… ou habitat collectif, immeuble de 4 étages max ?
    Ce petit échange entre Didier Barthès et BGA est intéressant. Mais comme des goûts et des couleurs on ne discute pas, c’est ce qu’on raconte… il ne peut donc que se terminer en partie de ping-pong. Ou en eau de boudin 😉
    Bien que moi non plus je n’aime pas l’entassement, cette fois je donnerais plutôt raison à mon pote BGA. Le modèle de la maison individuelle avec jardin n’est certainement pas la solution la plus écologique. D’ailleurs, par définition, tout ce qui est individuel (transport, voiture, tondeuse à gazon, piscine, cours de tennis, etc.) ne peut pas être réellement écologique. L’habitat collectif, comme les transports en commun etc. est évidemment plus sobre en terme de consommation de matières et d’énergie, donc plus écologique, là dessus il n’y a pas photo. Après, bien sûr et là encore, c’est une question de juste mesure. Il y a maison individuelle ET maison individuelle, habitat collectif ET habitat collectif etc.
    Déjà, historiquement, je ne pense pas que nos ancêtres vivaient dans des cavernes individuelles. Quant aux maisons des mineurs, toutes semblables, collées les unes aux autres, avec leur petit jardin, elles ont été pensées et construites dans un but bien précis. Je ne pense pas qu’aujourd’hui ce soit ce type d’habitat qui corresponde le mieux à la demande. Pourtant, l’idée d’accoler des maisons les unes au autres est beucoup moins absurde que celle de les séparer de 6 mètres. En dehors des villes, il n’y a pas si longtemps, trois générations vivaient sous le même toit. Pendant que les adultes bossaient aux champs, les vieux s’occupaient des petits. Aujourd’hui les vieux sont dans le Ehpad, les petits dans des crèches, aujourd’hui ces maisons sont très prisées par les bobos venus des villes.
    Force est de constater que c’est bien ce modèle là, celui du pavillon avec jardin, qui séduit le plus nos prétendus écolos. La vieille maison, de caractère, logée au fin fond de la cambrousse reste bien sûr le top en la matière. Faute de grive on mange du merle, alors bien souvent on se contente d’un lotissement situé à la périphérie d’une ville. La maison ne fait pas moins de 120 m2, plutôt 150 à 200, pour loger au mieux quatre personnes. Et plus que deux quelques années plus tard, lorsque les petits auront quitté le nid. Le jardin fait généralement dans les 1000 m2, voire plus si le banquier (ou le papa ou le papi) a été généreux. Tout écolo qui se respecte se doit d’avoir son carré de potager, pour pouvoir manger ses salades et ses tomates bio, vivre en autonomie quoi, et puis son composteur, où un jour il finira, le top quoi. Dans ce jardin (d’Eden), généralement on y trouve la sacro-piscine (individuelle). Comme on sait c’est le genre de truc désormais indispensable, notamment pour la marmaille. Celle-là, piscine, sera naturelle, écologique ça va de soi. Et puis le ou les garages pour ranger les sacro-saintes bagnoles, le SUV hybride de Monsieur, la petite électrique de Madame, les trottinettes et les scooters des p’tits écolos en herbe. Bref, tout ça pour se faire croire qu’on est un écolo modèle, c’est formidable.
    Blague à part, nous ferions mieux de nous inspirer de divers projets d’aménagement du territoire, à ces villes ou cités «idéales» imaginées il y a déjà longtemps, par des penseurs ou des artistes. Je pense spontanément à Illichville.

  2. Cela doit être terrible de vivre ainsi loin des gaz d’ échappement , de la présence de cette merveilleuse diversité imposée par CACONS 40 et les politichiens t corrompus à l’ extrême, des agressions et viols dus en grande partie à une immigration délirante .😎
    Bon sang , disposer de tout cet espace vital et de cet air pur, quelle abomination !😊
    CHEMOI on se sent comme CHESOI, CHA CH’ EST CHUR !

  3. Excellente illustration qu’un habitat dispersé avec des maisons individuelles et un grand jardin offre une bien meilleure résilience que tout ce que nous proposent les écologistes d’EELV (soyons aussi nombreux qu’on veut et densifions les villes ! ! !)
    Bien sûr, cette résilience a des limites, tout n’est pas possible, et même dans ces conditions nous restons dépendants sur de nombreux points (santé, communications, appareils divers à long terme…) mais au moins jusqu’à un certain point on est beaucoup mieux. C’est aussi l’occasion d’écouter les oiseaux.
    Et comment permettre cet habitat dispersé sans manger toute la nature ? Encore une fois par la même chose , le cœur de l’écologie : Etre moins nombreux !
    Un jour cela sera une évidence, mais que de temps perdu ! Que de souffrances endurées, que de nature massacrée d’ici là !

    1. Bonjour Didier Barthès. Moins nombreux, plus heureux… OK !
      C’est tellement logique que je ne comprends pas pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt. Bref, je rends les armes, vous m’avez ouvert les yeux, je suis désormais con vaincu.
      Maintenant, peu m’importe de vivre de Chémoi, ou Chétoi, ou Chésoi, mais faudra juste me dire avec qui je devrais partager ce petit paradis, ce magnifique espace vital. J’ai juste besoin de savoir qui seront les Autres. Parce qu’il n’est pas question pour moi de vivre avec n’importe qui ! Je préfère encore vivre tout seul, sur une île déserte, ou mieux, sur la lune !
      Décidément, même avec ça on n’en sortira pas. Mon dieu quelle misère ! 🙂

    2. «  » »Excellente illustration qu’un habitat dispersé avec des maisons individuelles et un grand jardin offre une bien meilleure résilience que tout ce que nous proposent les écologistes d’EELV (soyons aussi nombreux qu’on veut et densifions les villes ! ! !) » » »

      —> Faux ! Les pavillons individuels n’offrent pas plus de résilience, bien au contraire. Du moins dans les pays du nord, les pavillons individuels sont un massacre ! Pourquoi ? Pour l’isolation et la chauffage ! Des immeubles ou des murs mitoyens sont ce qu’il y a de plus économique pour l’isolation et le chauffage de l’habitat….. Donc, non il ne faut surtout pas plus de pavillons individuels, mais plutôt des petits immeubles ne dépassant pas 4 étages au maximum, par contre des petits immeubles qui ne soient pas bâtis les uns sur les autres comme en banlieue mais mieux répartis sur le territoire, comme ça commence déjà à se faire en Allemagne….. Imagine le massacre des forêts si tout le monde auraient un pavillon individuel chauffé au bois comme Yves Cochet ?

      1. Toutefois, des habitats individuels dans les pays du sud, ça peut être une solution plus réaliste, du moins les pays du sud là où il n’y a pas trop d’humidité, mais un climat chaud et sec réclame peu d’isolation pour les habitats…. D’ailleurs ça commence aussi à se faire au Maroc, des habitats individuels sous forme d’igloo…

      2. Didier BARTHES

        Je précise que j’associe mon militantisme pour des maisons individuelle à une forte baisse démographique, d’autre part, les habitats collectifs obligent aussi à certaine restriction des libertés on ne peut plus faire ce qu’on veut, et on doit faire face à plein de charges collectives obligées, je trouve que l’habitat individuel protège mieux la liberté de vivre sa vie comme on l’entend.

        1. Protège mieux la liberté de vivre comme on l’entend ? Ah bon ? Tes aspirations individuelles ne représentent pas celles de tout le monde ! Je vis en appartement et préfère vivre en appartement que dans une maison et ça se passe très bien….

        2. D’ailleurs les constructions pavillonnaires débutent à l’ère industrielle par la construction de quartiers ouvriers… De même, les pavillons sont tout sauf écologique puisque ça participe à l’étalement urbain…. En France, il y a environ 1,2 millions de pavillons individuels, et c’est ce qui prend le plus de place…. Autrement dit, même en divisant la population par 60, il resterait toujours ces 1,2 millions de pavillons et ce n’est pas ça qui va rétablir les zones sauvages pour rendre de l’espace aux animaux.

          Voir lien ici

          https://fr.wikipedia.org/wiki/Pavillon_(architecture)

        3. D’ailleurs les constructions pavillonnaires débutent à l’ère industrielle par la construction de quartiers ouvriers… De même, les pavillons sont tout sauf écologique puisque ça participe à l’étalement urbain…. En France, il y a environ 1,2 millions de pavillons individuels, et c’est ce qui prend le plus de place…. Autrement dit, même en divisant la population par 60, il resterait toujours ces 1,2 millions de pavillons et ce n’est pas ça qui va rétablir les zones sauvages pour rendre de l’espace aux animaux.

          Voir sur wiki : Pavillon (architecture) , ça donne l’historique

        4. Didier BARTHES

          Libre à vous de préférez l’entassement moi je préfère une maison et un jardin.

        5. Ce n’est pas une question de préférence, mais c’est une escroquerie intellectuelle que de dire que c’est écologique un pavillon et jardin pour tous ! Nuance ^^

  4. Le maire sans étiquette de Dollot (330 habitants) : « C’est très calme chez nous, mais c’est calme comme d’habitude, le confinement, cela ne change pas grand-chose ». On veut bien le croire tant le village respire la tranquillité : les jardins attenants aux maisons sont systématiquement derrière les bâtiments, protégés des regards…
     Sylvie Brunet, qui travaille dans le secteur médico-social : « Nous, on peut aller se promener dans les champs, sans croiser personne, on se nourrit facilement. A Dollot, ça va. »
    Un commentateur sur lemonde.fr : « Il est clair qu’il vaut mieux que les gens soient à la campagne plutôt que de se croiser sur les trottoirs … »

  5. « plusieurs granges à toiture photovoltaïque, d’anciens moulins à eau, un ancien moulin à vent sans son toit qui ne demande qu’à être remplacé par une éolienne… Nous pourrions être quasi-autonomes  »
    Je ne suis pas sûr pour le quasi autonome , le photovoltaïques et les éoliens demandent des minerais non présent à chémoi, je pense …
    Sinon ton chémoi ressemble assez à mon chez moi mais par contre le lien social me manque, le vrai pas celui avec une webcam. Et pourtant je continu à travailler alors je n’ose pas imaginer ce que peut ressentir les personnes seules.
    « La société du contrôle permanent arrive à son paroxysme, sombre dénouement d’une société mondialisée et surpeuplée. »
    Cela est un peu effrayant d’autant plus que certains de nos concitoyens semblent en demander encore plus.

  6. C’est sûr, moi aussi j’aimerais bien vivre dans cette charmante commune de Chémoi, euh pardon de Chétoi. Mais vois-tu, le hasard en a décidé autrement, il ne m’a pas mis du bon côté. Tu vois sans doute où je veux en venir, comme toi je suis né du côté des TROP NOMBREUX. Un siècle avant et c’était bon. Mais non, il a fallu que ça tombe sur nous. Mon dieu que c’est con ! C’est pas juste, c’est révoltant, inacceptable, intolérable, insupportable et caetera, na !
    Bien sûr je déconne, bien au contraire je le remercie souvent, le hasard. Vois-tu c’est toujours pareil, chacun défend son pré carré pour la seule et unique raison que chacun regarde midi à l’horloge de son petit Chémoi. La commune de Chémoi est jumelée avec celle de Nombril.

    En attendant, j’en connais plus d’un qui s’ennuieraient à mourir dans cette charmante commune de Chémoi, euh pardon de Chétoi. Faut bien comprendre que tout le monde n’a pas les mêmes besoins que toi, ou moi. Je connais des tas de malheureux qui ont besoin d’autre chose que d’une église et d’une bibliothèque. D’ailleurs ils ne lisent pas et ne croient en rien, ou alors en n’importe quoi ce qui revient au même. De toute façon le monde serait triste si nous étions tous exactement les mêmes. Un monde de clones… BRRR oh mon dieu non pas ça !
    Eh camarade, citoyen, éco-citoyen si tu préfères, peu importe, dis-moi, rassure-moi, il y a bien la 4G du côté de Chétoi ? Et la 5G… t’as pas une p’tite idée, non… c’est pour quand ?
    Et un terrain pour accueillir les oiseaux de passage, euh, les gens du voyage… il y a ça aussi autour de Chém… euh de Chétoi ? 🙂

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