La notion de « solutionnisme technologique » s’est imposée en 2014 sous la plume d’Evgeny Morozov. Dans son ouvrage Pour tout résoudre, cliquez ici, l’auteur met en lumière les impensés des projets prométhéens des entrepreneurs californiens du numérique qui ambitionnent de « réparer tous les problèmes de monde », selon les mots de l’ex-dirigeant de Google Eric Schmidt, en 2012. En plaçant l’individu au centre des enjeux, leur optimisme technologique piloté par les lois du marché conduit à occulter les causes socio-politiques et même techniques des problèmes. Une seule solution, la décroissance maîtrisée.
Alain Coulombel : Première extinction d’une espèce continentale d’oiseau en Europe, le courlis à bec grêle, un petit échassier des zones humides dont l’aire de répartition très vaste s’étendait des zones humides côtières du Moyen-Orient aux steppes humides de Russie centrale. Mais qui se soucie encore de ce petit oiseau ? Certes pas la cohorte des illuminés de la tech qui ont fait de l’intelligence artificielle leur nouvel eldorado ; moins encore les Bezos, Musk ou Zuckerberg, ces nouveaux prométhéens rêvant de terraformer Mars ou de remplacer l’homme par des robots intelligents.
Personne ne veut admettre que le maintien de la croissance entraîne inéluctablement la destruction des conditions d’habitabilité de la Terre. Sortir de la croissance, de son imaginaire, par une réduction drastique de la production et de la consommation, seule susceptible de réduire notre empreinte écologique, est un impératif. Le solutionnisme technologique, qui considère que nous pouvons optimiser une nature imparfaite, ne remplacera pas le courlis à bec grêle. Sa disparition devrait renverser l’ordre de nos priorités : la décroissance (postcroissance) plutôt que la croissance.
Le point de vue des écologistes atterrés
Kowloon75 : Le vénézuela a mis en oeuvre la décroissance, et 7 millions de personnes ont fui pour fuir la faim et pour survivre. Mais c’est peut être le bon endroit pour Alain Coulombel, un lieu où prêcher son truc
untel : » On ne remplacera pas le courlis à bec grêle », Coulombel a du mal à s’en remettre. Pendant ce temps il y a plusieurs guerres, les Américains votent pour en finir avec l’écologisme, les Chinois prennent la tête pour contrôler du monde de demain. Hé oui, des tas de choses que ne verra pas le courlis à bec grêle !
Enkidou : Contrairement à ce que croient encore quelques écolos nostalgiques de la préhistoire, le « solutionnisme technologique » (j’aime bien l’expression) trouvera bientôt le moyen de le reconstituer le courlis à partir de son ADN. Sur le fond, c’est toujours la même question : qu’est-ce qui vient en premier dans l’ordre des priorités, la satisfaction des besoins humains ou la conservation d’espèces dont tout le monde se fiche ? L’agriculture, qui est la cause des zones humides et donc de la disparition du volatile en question, sert principalement, rappelons-le, à nourrir les humains.
Proxima Centauri : Aujourd’hui les abeilles sont surpassées par des mini-drônes fabriqués dans des labos japonais et américains. C’est peu connu des économistes, j’en conviens , mais pas des spécialistes dans le domaine.
Bertrand Mi : Combien de disparitions d’espèces avant de prendre conscience que la vie sur terre est aujourd’hui menacée ?
Mulobavar : Bah ! Après le courlis ce sera l’homme… Bon débarras pour la planète.
ICILA : Ben oui on a choisit de mourir riche plutôt que de simplement vivre. Je vais quand même pas arrêter d aller au ski ? Si on peut plus partir en vacances a l autre bout du monde, ça ne va plus!
Krakatoe : Les quelques hommes augmentés, triomphant de tous ces mièvres contemplateurs de la vie biologique, régneront sur leur Cour des drônes, pilotés à l’IA, qui les flagornera dans leur palais climatisé. Dehors rugissent les tempêtes de sables. Bienvenue dans le beau monde de Matrix.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
« solutionnisme technologique », l’impasse
extraits : Nous n’avons pas besoin d’anglicismes comme low tech / high tech pour envisager ce qu’il faudrait pour assurer un avenir durable aux générations futures. Dans le hors série « La dernière chance de la Terre » du Nouvel Observateur (juin-juillet 1972), on trouve explicitement une différenciation entre techniques dures et techniques douces, en résumé : Petit apport d’énergie / Grand apport d’énergie exosomatique ; production artisanale / industrielle ; priorité au village / à la ville ; limites techniques imposées par la nature / limites techniques imposées par l’argent… Pour refroidir la Terre, nous n’avons pas besoin d’injection de soufre, nous avons besoin de négawatts, c’est à dire d’appuyer sur la pédale du vélo (techniques douces) et non sur l’accélérateur de la voiture thermique ou électrique (technique dure). La chance que nous offrent les techniques douces, c’est qu’elles nécessitent beaucoup de main d’œuvre. La malchance, c’est que nous sommes 8 milliards à désirer une voiture…
Il existe une corrélation statistiques incontestable entre la technologie, le pouvoir de l’homme et la destruction des équilibres écologiques.
Certes il arrive que corrélation ne signifie pas lien de cause à effet, mais là il y a bien lien car la technologie nous donne les moyens d’artificialiser le monde.
Ne croyons pas naïvement que nous aurons la force de changer le sens de cette corrélation, et que la technologie deviendra protectrice. Par nature elle se substitue… à la nature.
Il faut rendre la main à cette nature qui, des centaines de millions d’années durant, a su préserver les équilibres permettant à la vie des espèces de grande taille (arbres, animaux) de se maintenir en vie et globalement en harmonie.
Ne soyons pas présomptueux, nous n’avons pas à être les gestionnaires de la Terre, tout notre passé prouve notre incompétence en la matière.
– « Depuis 1850, le produit intérieur brut (PIB) des grandes puissances économiques – mais aussi celui de l’ensemble de la planète – a fortement augmenté. En un siècle et demi, le PIB des États-Unis a été multiplié par 250, celui du Japon par 120, celui de l’Allemagne par 50, celui de la France et du Royaume-Uni par 20. […] Le mode de développement capitaliste a atteint toutefois ses limites. Les activités humaines ont ravagé les milieux naturels. Elles ont provoqué un réchauffement du climat. La seule et unique planète Terre ne suffit plus à faire vivre les 7,4 milliards d’êtres humains. […] »
( portes-.essonne-environnement.fr )
Depuis 1850, je ne pense pas que la population mondiale a été multiplié par 250, ni par 120 etc. Je pense donc qu’il ne faut pas chercher plus loin. Et même pour dire qui est le responsable de la disparition du courlis à bec grêle. ( à suivre)
(suite) Résumé simpliste du Problème :
– Tout et n’importe quoi est devenu marchandise (produit de consommation).
– Les machines (la technologie) sont évidemment au service du Capital (Pognon).
– La Croissance idem.
Et pour couronner le tout :
– La destruction de la nature devenue rentable à cause d’un raisonnement économique erroné ( davidsuzuki.org )
La population a été multipliée par 6 depuis 1850, imaginez que les hommes laissent 6 fois plus de place à la nature, et à comportement égal, émettent 6 fois moins de polluants et consomment 6 fois moins de ressources, la situation serait très différente. Les grands animaux ne seraient pas en voie de disparition, le réchauffement serait infime, les paysages moins abîmés, la Terre beaucoup plus propre et les équilibres bien mieux respectés, nous aurions un avenir, nous ne l’avons plus.
Voyez l’explosion des besoins et autres «besoins» depuis 1850… la taille des logements, le rayon d’action pour les vacances etc. etc. Et imaginez à 6 fois moins…
Le Problème (dit à 20:33) c’est qu’à comportement égal (comme vous dites) vos quelques 1,8 milliard auraient encore eu besoin de TOUJOURS PLUS de ressources et de place (d’espace). Je vous l’ai dit mille fois, la CROISSANCE (du Pib, des richesses, du Profit, du Capital.. comme celle des conquêtes, des besoins et autres «besoins», des innovations etc. etc.) nous condamne (en 1 ou 2 mots) à être TOUJOURS TROP nombreux. Et ce jusqu’au Dernier Homme trônant fièrement sur une montagne de cadavres et de déchets.