Le droit à l’enfant n’est pas un droit donné à toutEs

Deux lesbiennes qui ont des problèmes de fertilité veulent avoir un enfant. Deux raisons de ne pas en avoir, mais on en veut quand même ! Un pays sur-développé comme la France laisse aujourd’hui les fantasmes de totale liberté individuelle s’exprimer. Le Conseil d’État, interpellé par ce couple, mets les points sur les i : « Refuser d’accorder une procréation médicalement assistée (PMA) à deux lesbiennes n’est pas contraire au principe d’égalité devant la loi… Le principe d’égalité ne s’oppose pas à ce que le législateur règle de façon différente des situations différentes ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général. »* Quelques réactions sur le monde.fr où lois de la nature et désirs individuels s’entrechoquent :

Bfree : Un couple de lesbienne n’est pas fertile, c’est la nature humaine et même bien au delà. Il n’y a rien à corriger dans cela. Quel est donc cet acharnement à vouloir se faire rembourser ce qui est contre nature ?

PHILÉMON FROG : Le sujet est le droit de toute femme à avoir un enfant quel que soit son mode de vie. La PMA le permet. Si l’on ne donne pas à toute femme le droit d’accéder à la PMA mais seulement à celle qui ont un conjoint, c’est là qu’on rompt le principe d’égalité des femmes. Le CE donne l’impression de se positionner idéologiquement et éthiquement en faveur des couples, indirectement certes mais, même indirectement, ce n’est pas son rôle.

René B. : On rompt (peut-être) le principe d’égalité des femmes, mais on respecte le principe d’égalité des enfants : chacun a droit à avoir un père et une mère.

Stan : En quoi discriminer les lesbiennes est-il conforme à « l’intérêt général » ? Bref, encore un combat d’arrière garde menée par de vieux réacs probablement bigots, qui sacrifient le principe d’égalité républicaine à leurs préjugés hors d’âge.

Zzxyz : C’est vrai que les lesbiennes ne sont pas discriminantes pour deux ronds !

MICHEL BRUNET : Pour moi cette décision du CE est « choquante » voire « idéologique » car rien ne justifie la différence de traitement entre les couples souffrant d’une infertilité médicalement diagnostiquée, selon qu’ils sont de même sexe ou de sexe différent.

Loriane : Jusqu’à présent, un enfant ne peut pas être procréé sans l’intervention d’un homme, à un moment ou à un autre. Les hommes sont par conséquent impliqués dans cette affaire dès le début. Il est hors de question de vouloir les éliminer, comme s’il n’existait pas, pour les remplacer égoïstement par de pauvres seringues anonymement inséminatrices.

Jean-Claude TIREX : Au fond, ce que le politiquement correct appelle la « procréation médicalement assistée » n’est pas autre chose que l’insémination artificielle que tous les éleveurs de bovins connaissent. Je serais une dame, je n’aimerais pas être traitée comme une vache.

Votre conscience qui vous parle : Elles devraient plutôt s’abstenir et s’assumer. Il n’y a pas de honte à être lesbienne, mais l’enfant a aussi droit à avoir un père. Par ailleurs, ce n’est pas comme si la planète était sous-peuplée. On ne peut pas nier la souffrance de ne pas avoir d’enfant, mais il y a pire comme sort.

Sonia Moriz : Le Conseil d’État consacre le droit de l’enfant à avoir un père. La légalisation de la PMA pour les couples de femmes conduirait en outre l’ensemble des assurés sociaux à prendre en charge les conséquences d’un choix sexuel qui n’est pas une maladie.

CHANTAL LAURENT : Dans toute cette histoire, on ne parle que des couples homosexuelles et on oublie les femmes seules. Comme quoi le débat est biaisé par une bande d’intégristes cathos et autres homophobes.

Bfree @ Chantal : Lol, on oublie « les femmes seules » … Et les hommes, tous les hommes ? Ah, oui, c’est vrai que l’égalité ce n’est pas dans les objectifs de la PMA, c’est juste pour faire plaisir au lobby féministe.

Asia : Il y a tellement d’enfants orphelins ici ou ailleurs abandonnés par tous. L’adoption pourrait être une solution. Une amie, veuve très tôt, l’a fait et ne le regrette pas.

* LE MONDE du 4 octobre 2018, Exclure les lesbiennes de la PMA n’est pas discriminatoire, selon le Conseil d’Etat

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