le futur du PS

Martine Aubry est la nouvelle « premier secrétaire » du Parti socialiste français à quelques voix près. Espérons qu’elle sera plus présente rue Solferino qu’elle ne l’était en tant que secrétaire nationale à l’emploi ! Espérons quelle arrêtera de vouloir flinguer Delanoë ou Ségolène ou tout ce qui lui porte ombrage !! De toute façon elle devra gérer l’absence de ligne politique du PS. L’éditorial du Monde (27 novembre) glose sur les deux PS et ses deux lignes antagonistes. Mais mon quotidien préféré est bien en peine de préciser un contenu idéologique dans un parti fragmenté en clans qui s’opposent sur les personnes et jamais sur les idées. L’ancrage à gauche volera en éclat à l’approche des prochaines présidentielles, et de toute façon la question demeure : Quelle gauche ?

En fait le PS a loupé son tournant idéologique en ne donnant que 1,58 % des voix à la motion « pour un Parti socialiste résolument écologique ». Les militants ont cru arbitrer la querelle des ego, ils se sont plantés. De toute façon cette gauche-là reste résolument productiviste alors qu’il faudrait dorénavant penser autrement. Face à la crise écologique globale qui marque la défaite du capitalisme, le socialisme pourrait manier de nouvelles armes : il n’y a pas d’opposition entre socialisme et écologie. Analysons :

Les niveaux de productivité atteints aujourd’hui sont extrêmement élevés. Pourtant les gains en productivité ne se traduisent pas spontanément en réduction du temps de travail. Prenons un exemple. Supposons qu’à la suite de l’introduction d’une nouvelle technique, il soit possible de produire un bien donné, disons une voiture, en deux fois moins de temps, toutes autres choses égales par ailleurs. La recherche de la valeur fera que l’on produira deux fois plus de voitures dans un temps resté inchangé plutôt que de réduire par deux la durée du travail dans cette industrie. Les gains de productivité sont attribués de préférence à l’accroissement de la production et non à la réduction du temps de travail. On comprend tout de suite pourquoi ce type de croissance a un impact négatif sur l’environnement. En effet chaque gain en productivité sera utilisé à produire plus et donc demandera plus de matières premières pour la production, ce qui produira plus de pollution.            

Martine Aubry a été le maître d’œuvre des lois de 1997 et 1999 sur les trente cinq heures. Elle devrait désormais revendiquer la semaine de 25 heures pour chaque partenaire d’un couple. Contre la doctrine sarkoziste du « travailler plus pour gagner plus », un non-sens dans le contexte de destruction des ressources de la planète provoquée par la croissance capitaliste, Martine Aubry pourrait suivre la seule ligne politique qui vaille, limiter toujours plus le temps de travail, limiter toujours plus les inégalités, limiter toujours plus les besoins, lier social et écologie.

1 réflexion sur “le futur du PS”

  1. Ce qui dérange dans cet article, c’est qu’il répète à plusieurs reprise une idée que le sens commun réfute : le parti socialiste est un parti de gauche.

    Toute personne qui comme moi est devenue citoyenne dans le mileu des années quatre vingts ne peut que contredire cette idée bizarre. Depuis cette époque, le PS n’a jamais loupé une occasion de marquer son soutien indéfectible au libéralisme.

    Tout le reste de l’article est intéressant, mériterait développement… mais est plombée par cette idée saugrenue.

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