Le grand retour du débat sur le natalisme

Comme nommer ceux qui disent que le natalisme qui vise à favoriser la natalité dans une société surpeuplée, n’est pas raisonnable ? Un terme du dictionnaire exprime une opposition argumentée au natalisme, le malthusianisme. En résumé, pour Malthus la fécondité doit être maîtrisée pour rester en équilibre avec les ressources alimentaires. Un antinataliste est explicitement pour la baisse de la population, un malthusien ne fait que critiquer une augmentation en décalage avec les possibilités du milieu de vie. Vaste débat qu’on évite pour parler du tryptique  retraite/natalité/immigration.

Mariama Darame, Alexandre Pedro et Julie Carriat : C’est une musique qui monte depuis les débuts du débat sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale et qui a désormais atteint son point d’orgue au Sénat : la natalité comme solution pour recouvrer l’équilibre du système par répartition.

Ce thème, droite et extrême droite l’ont relancé de concert. Au Rassemblement national, on ne compte plus les admirateurs de la politique nataliste mise en place en Hongrie par Viktor Orban, on la défend comme un choix, un moyen d’éviter le recours à l’immigration.A droite, le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, assume : « La question démographique est une question idéologique, car pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigrés. » L’équation, validée par tous les démographes, est posée. Le chef de file des sénateurs LR entend instaurer une surcote de 5 % pour les mères d’au moins deux enfants avec une carrière complète à partir de 63 ans. Qu’importe si, comme le souligne le démographe Hervé Le Bras, agir sur la natalité maintenant n’aura d’effet que dans vingt ans.

La gauche, faute d’assumer un discours clair – que ce soit le recours à l’immigration, un goût affiché pour la natalité ou même un néomalthusianisme écologique –, s’aventure peu sur ce thème. La députée écologiste Sandrine Rousseau est l’une des rares à l’assumer : « Ce n’est pas neutre, la démographie ! On est 9 milliards, il n’y a pas besoin de politiques publiques pour développer la natalité, il suffit d’ouvrir un peu les frontières », estime celle qui avait lancé à l’Assemblée : « Lâchez nos utérus ! ». La droite accuse désormais la gauche d’entretenir la « haine de la famille », de voir l’enfant à naître comme une « pollution » plutôt qu’une espérance.

Le point de vue des natalistes

Autist Redding : Juste retour aux fondements de la civilisation occidentale : croître et multiplier. Il faut célébrer l’union d’un homme et d’une femme dans le but de procréer et perpétuer l’espèce au lieu de faire la promotion de comportements « progressistes » qui vont directement à l’encontre du but de toute vie. Aimez vos conjoints et contribuez à la croissance de notre pays en faisant des enfants qui demain paieront nos retraites et perpétueront nos lignées !

Mancini : Proposons une loi pour reculer l’âge de la ménopause et obliger les femmes à procréer jusqu’à 64 ans. Et hop, un problème de résolu.

OLIBRIUS : Tout à fait ! Et prévoir de taxer la masturbation, ce qui favoriserait le coït.

Le point de vue des malthusiens

Scoubidou : Cette politique nataliste est sans issue ! Vouloir rétablir une pyramide des âges semblable à celle qui a soutenu tant bien que mal notre régime de retraites jusqu’ici, c’est à terme augmenter indéfiniment la population française (pour ne parler que d’elle). Pour un pays qui dépend abondamment de ressources externes, c’est là se condamner tôt ou tard à une forme de surpopulation, que nombre d’autres pays connaîtraient également. La France a une population relativement dense, et pour l’instant plus ou moins adaptée à son territoire. Qu’elle ait freiné plus tôt que d’autres sa démographie (pour tout un ensemble de raisons) est donc assez normal : on n’imagine pas une planète harmonieuse avec 20 ou 30 milliards d’humains, il faudra donc vieillir un peu partout (je n’ose imaginer d’autres solutions !).

Bidouillage :Notre société est malade, incapable de voir plus loin que le bout de son nez, de ne pas réfléchir autrement qu’en fonction de ses plaisirs immédiats. On a déjà du mal à nourrir 8 milliards d’individus, sans compter les animaux à élever puisque ces messieurs-dames prétendent, en faisant fi du milliard et demi végétarien, qu’on ne peut pas vivre sans viande. C’est le passage de 2,5 milliards d’êtres humains en 1950 à 8 milliards aujourd’hui qui est la source de nos maux majeurs à commencer par le climat et l’épuisement des ressources de la terre, et voilà que les medias nous sermonnent que nous n’avons pas de pensée structurée pour contrer le malthusianisme. Mais qu’est-ce qu’il vous faut bon sang? Que le ciel nous tombe sur la tête? C’est justement en train de se faire! Au diable la bêtise. Personnellement je n’en peux plus.

Gilp : Journée pour le Droit des femmes hier 8 mars. Et on propose le  » natalisme  » comme solution… on a déjà oublié le droit des femmes de disposer d’elles-mêmes !

synthèse

Une chose est sûre, le consensus nataliste a vécu. Contrairement à ce qu’on fait croire à propos des retraites, c’est les jeunes le problème de la nation. C’est dans cette classe d’âge, pas chez les retraités, que le taux de pauvreté explose, ce qui explique aussi en partie le report du premier enfant. A force de tourner les politiques vers le troisième âge, ou de viser directement les ventres des femmes, on finirait par l’oublier.

6 réflexions sur “Le grand retour du débat sur le natalisme”

  1. En Europe il faut relancer la natalité, non pas pour grossir la population avec 4 à 8 enfants par femme mais un taux de fécondité autour de 2,5 pour rajeunir notre population (d’autant que ça fait plus de 50 ans qu’on a fait des efforts conséquents de baisse de natalité, on ne peut pas baisser indéfiniment) En effet, avec la déplétion des énergies fossiles il va falloir des bras en milieu rural pour l’agriculture. On parle souvent de femmes qui ne veulent pas d’enfants certes il ne s’agit pas de remettre en question ce choix de vie Mais il y a aussi des femmes qui aimeraient avoir des enfants et d’autres femmes qui en font moins que prévu et souhaité à cause de la crise du logement. Tous les logements sociaux sont réservés en priorité aux migrants, rien n’est fait pour aider nos jeunes couples à démarrer dans la vie En Italie beaucoup de jeunes femmes l’affirment, elles souhaitent des enfants mais y renoncent à cause du chômage et manque de logements

  2. Pour ce qui est du «débat» sur les retraites, l’argument (avec ou sans « ») selon lequel le problème du nombre de cotisants (à la baisse) et de l’espérance de vie (à la hausse) ne peut se résoudre QUE de trois façons (cotiser plus cher, toucher une retraite plus faible, ou travailler et cotiser plus longtemps) n’est évidemment qu’un trompe-couillons.
    Il y a «mille» façons de remplir des caisses, ce n’est pas le Pognon qui manque, de toute façon les comptes sont bons jusqu’en 2070, qui veut tuer son chien l’accuse de la rage etc. etc.
    Bref, là encore le Capitalisme.

    – « Bien que de son point de vue borné il explique la surpopulation par un excédent réel de bras et de bouches, il reconnaît néanmoins en elle une des nécessités de l’industrie moderne.» ( Marx, au sujet de la contradiction dans laquelle Malthus est enfermé )
    ( à suivre )

    1. Rappelons que Malthus était d’abord un économiste. Et qu’il était tout acquis au Capitalisme (accumulation illimitée du capital). Commerce, industrie etc. bref tout ce qui fait le Business dont le seul but est toujours plus de pognon et de profits.
      L’Armée industrielle de réserve (ou «Armée de réserve de travailleurs») est le concept utilisé par Marx pour désigner la masse de travailleurs inemployés. Cette population sert notamment à faire pression à la baisse sur les salaires des travailleurs, et explique pourquoi ces derniers sont maintenus à un niveau proche de la misère.

      Pour ce qui est de ce «consensus nataliste », qui n’existe que dans la tête des malthusiens et autres dé et antinatalistes, n’oublions pas cette réalité incontestable, le vieillissement de la population. ( à suivre )

      1. Les femmes, les couples, rechignent à faire des enfants, on sait les raisons.
        Les racistes et les fachos ne veulent pas d’étrangers, ils en voient partout, ils en rêvent la nuit etc. Parmi ceux-là des vieux. Brassens avait raison, le temps ne fait rien à l’affaire. Se posent-ils seulement la question, ces pauvres misérables :
        – Que va t-on bien pouvoir en faire, de tous ces vieux ?

        – « C’est dans cette classe d’âge [jeunes] , pas chez les retraités, que le taux de pauvreté explose » (synthèse Biosphère)
        Comme si les retraités (les vieux) n’étaient pas touchés par cette explosion de la pauvreté. Pas tous bien sûr. ( Après 75 ans, des niveaux de vie moins élevés mais un taux de pauvreté inférieur à la moyenne de la population – insee.fr )

        Hier, pour Malthus le Problème c’était les pauvres. (Salauds de pauvres va !)
        Aujourd’hui, en plus ce serait les vieux. (Salauds de pauvres vieux va !)
        Tout ça fleure le Plan 75 (le film)

      2. Pour en revenir à ce «débat» sur les retraites, cette histoire de surcote de 5 % pour les mères d’au moins deux enfants n’est encore qu’un trompe-couillons.
        Les premiers couillons sont ceux qui s’emparent de ça pour nous parler d’ «une mesure nataliste et réac», pour nous ressasser le (sur)nombre et patati et patata. C’est bien connu, le sage montre la lune et l’idiot regarde le doigt.
        Cette mesurette (proposée par LR) ne vise qu’à brouiller le Jeu et diviser (ici les femmes entre elles) pour faire passer la Pilule. En plus ces femmes concernées n’y gagnent absolument rien. Cette reforme est tout simplement un foutage de gueule, une imposture de plus. Souhaitons qu’elle soit celle de trop.

  3. Une personne de bon sens tout simplement,
    Une personne qui sait que le monde est de surface finie et que toutes les espèces doivent pouvoir vivre sur la Terre pour qu’y règne une certaine harmonie.

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