Élu au siège de Pierre en mars 2013, l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, est bien mort ce lundi 21 avril, à l’âge de 88 ans. Le pape François a été un défenseur inlassable des pauvres, des migrants, de la planète saccagée, de l’entente interreligieuse. Le nom qu’il a choisi fait référence à François d’Assise, « l’homme de la pauvreté, l’homme de la paix, l’homme qui aime et préserve la Création ». Le 22 décembre 2014, cardinaux et évêques de la curie romaine écoutent François transformer la traditionnelle cérémonie de vœux de Noël en une charge ravageuse contre les maux dont souffrirait l’administration vaticane : « Alzheimer spirituel », « schizophrénie existentielle », « pétrification mentale et spirituelle », « terrorisme du bavardage », « maladie du visage funèbre ». Il publie le premier texte magistériel d’un pape sur l’écologie, qui est aussi une dénonciation en règle des rapports économiques mondiaux.
Mais sur le fond, le pape argentin est parfaitement en accord avec la doctrine de l’Eglise, que ce soit sur le mariage, la contraception ou l’IVG. Il a comparé le recours à l’IVG à l’embauche d’un « tueur à gages ». Contre l’avortement et l’euthanasie, il défend « la vie, de la conception à sa fin naturelle ». Il s’emporte contre « la culture du déchet », qui aboutit à mettre au rebut les plus faibles, les personnes âgées comme les embryons. Il qualifie de « prophétique » la condamnation de la pilule par Paul VI en 1968.
Cependant, Bergoglio juge contre-productif de brandir sans cesse une liste d’interdits. Les enseignements de l’Eglise, dit-il, « ne sont pas tous équivalents » et le cœur du message chrétien doit être d’abord un appel à la charité et à la justice avant d’être une exigence de tempérance.
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Les aspects avancés du pape François
COP28, le pape François au secours du climat !
extraits : Le christianisme doit se faire pardonner un péché écologique originel inscrit dans La Genèse : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la, enjoint le Créateur. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » Dans l’histoire de l’Église, seul François d’Assise (1182-1226) avait contesté cette domination et remis l’homme sur un pied d’égalité avec les autres espèces, une vision irénique balayée par la révolution industrielle. Le nouveau pape a choisi son nom de « François », explicitement en référence à ce saint. Selon son point de vue, les textes bibliques « nous invitent à “cultiver et garder” le jardin du monde », ce qui implique « une relation de réciprocité responsable entre l’être humain et la nature ». C’est totalement nouveau, c’est signe que des croyants peuvent encore réfléchir….
Un pape écologiste ? Son nom l’indique, mais… (mars 2013)
extraits : Alors que nous nous acharnons à détériorer les conditions de vie sur notre planète, le pape précédent Jean-Paul II avait fait semblant d’écouter les gémissements de la Création. Benoît XVI était resté quasiment inaudible sur le réchauffement climatique, la sixième extinction des espèces, la stérilisation des sols, etc. Le miracle peut-il exister avec l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, devenu « pape François » le 13 mars 2013 ? Ce pape voudra-t-il, pourra-t-il réconcilier les croyants avec la Création ? Le choix du nom du pape garde une charge symbolique importante. Le nom de « François », choisi pour la première fois dans la longue histoire de l’Eglise, fait référence à saint François d’Assise, le premier religieux à s’intéresser vraiment à la nature. Jean Paul II en avait fait le patron de l’écologie. Le pape François sera-t-il capable de plonger l’esprit chrétien dans les verts pâturages de l’ancien et du Nouveau Monde ?….
Laudato Si, lettre encyclique du pape François
extraits : L’encyclique papale sur l’environnement, Laudato Si (loué sois-tu, sur la sauvegarde de la maison commune) est importante, même pour les non-croyants : « Aujourd’hui, croyants et non-croyants sont d’accord sur le fait que la Terre est essentiellement un héritage commun, dont les fruits doivent bénéficier à tous. ». C’est d’ailleurs le premier texte de ce type exclusivement consacré par un pape à la crise écologique…
Le pape François contre l’arme nucléaire
extraits : Le chef de l’Eglise catholique a délivré à Nagasaki, le 24 novembre 2019, son « message sur les armes nucléaires ». Ce texte proclame l’illégitimité morale de la possession même de ces armes, de la dissuasion, et appelle les États qui en sont dotés à engager des négociations en vue d’un désarmement total. Le pape jésuite introduit une rupture dans le discours de l’Eglise catholique. Elle considérait la dissuasion nucléaire comme un moindre mal, transitoire.lors d’un symposium sur le désarmement le 10 novembre 2017, le pape François posait les fondements de sa doctrine personnelle : « Il faut condamner fermement la menace de leur usage ainsi que leur possession, précisément parce que leur existence est liée à une logique de la peur qui ne concerne pas seulement les parties en conflit, mais tout le genre humain. »….
Verbatim. Le pape François face à l’homosexualité
extraits : Le chef de l’Église catholique a répondu à un journaliste qui lui demandait ce que pouvait dire un père catholique à son fils lorsqu’il apprend que celui-ci est homosexuel : « Je lui dirais premièrement de prier, de ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner une place au fils ou à la fille, donner une place pour qu’il s’exprime. C’est une chose quand cela se manifeste dans l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C’est autre chose quand cela se manifeste après 20 ans. Je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité. Tu es mon fils, tu es ma fille, comme tu es. Je suis ton père ou ta mère : parlons. »….
Le pape François devient réaliste sur les flux migratoires
extraits : Il avait appelé les catholiques à montrer l’exemple en demandant à chaque paroisse européenne d’accueillir une famille de migrants. Aujourd’hui le pape revient à plus de réalisme. Pour la première fois, il a affirmé le 1er novembre 2016 qu’il était du devoir des gouvernants d’observer une certaine « prudence » . Il a aussi établi une distinction entre deux situations : « Le migrant doit être traité avec certaines règles parce que migrer est un droit mais un droit très encadré. A l’inverse, être réfugié est dû à une situation de guerre, d’angoisse, de faim, une situation terrible, et le statut de réfugié nécessite plus d’attention, plus de travail. » Le pape François a aussi mis l’accent sur la nécessité pour les États de s’assurer de leur capacité d’intégration….
Les aspects contestables du pape François
Laïcité, le pape François n’est pas pour !
extraits : En choisissant la Corse pour son troisième voyage en France (décembre 2024), le pape François a réitéré un message de méfiance à l’égard du modèle laïque français. Plaidant en faveur d’une « saine laïcité », qui ne soit « ni statique ni figée, mais évolutive et dynamique », en bref souple « à la corse », le pape François a ainsi réitéré, sous une forme atténuée, la critique qu’il a déjà exprimée d’une laïcité française à la « coloration héritée des Lumières beaucoup trop forte » conduisant, selon lui, à présenter les religions « comme une sous-culture ». Le pape François, en posant d’emblée le principe laïque comme un dogme figé, tend à conforter les tenants de la conception qu’il entend dénoncer, celle qui fait de la laïcité une arme antireligieuse et non un vecteur de liberté pour chacun, essentiel au vivre-ensemble….
Le pape François, la question démographique
extraits : Si le courage et le modernisme du pape sont incontestables, sa position sur la démographie reste absolument conventionnelle et fait bon marché des contraintes écologiques au profit de la défense séculaire d’un natalisme militant. Voici son analyse : « Certains se contentent de proposer une réduction de la natalité. Les pressions internationales sur les pays en développement ne manquent pas, conditionnant des aides économiques à certaines politiques de “ santé reproductive ”. Mais s’il est vrai que la répartition inégale de la population et des ressources disponibles crée des obstacles au développement et à l’utilisation durable de l’environnement, il faut reconnaître que la croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire. Accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme extrême et sélectif de certains est une façon de ne pas affronter les problèmes ».…
Le pape François est-il pour la régulation des naissance ?
extraits : « Certains croient, excusez-moi du terme, que pour être de bons catholiques, ils doivent être comme des lapins. » Ainsi s’exprimait le pape François devant des journalistes lors de son retour des Philippines le 19 janvier 2015. Il ajoutait : « Il y a quelques mois en paroisse, j’ai reproché à une femme enceinte de son 8ème après sept césariennes : ‘Vous voulez laisser orphelin sept enfants ? Cela est une irresponsabilité ». « (Cette femme) dit : ‘oui moi j’ai confiance en Dieu’. Mais Dieu te donne les moyens pour être responsable. » Mais le pape François ménage aussi la chèvre et le chou. Il s’est en effet inquiété de la dénatalité : « Je crois que le nombre de trois par famille est ce que disent les experts pour maintenir la population. (..) En Italie, j’ai entendu qu’en 2024 il n’y aura plus personne pour payer les retraités. On arrive dans l’autre extrême. » Le pape François dénonce le « néo-malthusianisme en cours », redit son opposition au contrôle « artificiel » des naissances (il maintient son opposition au préservatif et à l’avortement), recommande les méthodes naturelles de contrôle des naissances et la « parentalité responsable ». …
Le pape veut faire des bébés à la chaîne
extraits : La population de la Péninsule passerait de 60,4 millions d’habitants actuellement à 58,3 millions en 2050. Lors des États généraux de la natalité le 14 mai 2021 en Italie, le Pape François a donc lancé un appel à «inverser» la tendance pour remettre l’Italie en marche à partir de la vie : « Comment est-il possible qu’une femme ressente de la honte pour le plus beau cadeau que la vie puisse offrir ? Ce n’est pas la femme, mais la société qui devrait avoir honte, car une société qui n’accueille pas la vie cesse de vivre… Les enfants sont l’espoir qui donne naissance à un peuple ! Nous sommes appelés à transmettre la vie… Nous ne serons pas en mesure de nourrir la production et de protéger l’environnement si nous ne prêtons pas attention aux familles et aux enfants. La croissance durable vient d’ici… Le taux de natalité dramatique et les chiffres effrayants de la pandémie appellent au changement et à la responsabilité… Il faut des politiques familiales de grande envergure, fondées sur la croissance du bien commun à long terme… Il est urgent d’offrir aux jeunes des garanties d’emploi suffisamment stable, la sécurité de leur foyer… Et sans taux de natalité, il n’y a pas d’avenir.. C’est un défi non seulement pour l’Italie, mais aussi pour de nombreux pays, souvent riches en ressources, mais pauvres en espoir »….
Pour un texte admirable, lire
Laudato Si, lettre encyclique du pape François
extraits : Voici quelques extraits, la numérotation étant celle des paragraphes telle que données par cette encyclique dédiée à toute personne de bonne volonté.
67. Nous ne sommes pas Dieu. La terre nous précède et nous a été donnée. Cela permet de répondre à une accusation lancée contre la pensée judéo-chrétienne : il a été dit que, à partir du récit de la Genèse qui invite à «dominer» la terre (cf. Gn 1, 28), on favoriserait l’exploitation sauvage de la nature en présentant une image de l’être humain comme dominateur et destructeur. Ce n’est pas une interprétation correcte de la Bible, comme la comprend l’Église. S’il est vrai que, parfois, nous les chrétiens avons mal interprété les Écritures, nous devons rejeter aujourd’hui avec force que, du fait d’avoir été créés à l’image de Dieu et de la mission de dominer la terre, découle pour nous une domination absolue sur les autres créatures….

Si le pape n’a pas exprimé un désir explicite d’augmenter le nombre global d’humains sur Terre, son action militante contre la contraception et l’avortement va à l’encontre d’une maîtrise de la fécondité.
De plus, dans le cas italien, il a explicitement demandé à augmenter la population, ce qui est déjà analysé par notre blog :
https://biosphere.ouvaton.org/blog/le-pape-veut-faire-des-bebes-a-la-chaine/
« en mai 2021, le Pape a appelé à faire « tout le possible pour vaincre cet hiver démographique en Italie qui va contre nos familles, contre notre patrie, et aussi contre notre futur. »
– « Si vous avez une citation ou un contexte spécifique en tête, je serais ravi de vous aider à l’analyser davantage. » (Chat Gpt 24 avril 2025 à 18:50)
Quand j’aurai 5 minutes je lui demanderai ce qu’il en pense.
– « Certains croient, excusez-moi du terme, que pour être de bons catholiques, ils doivent être comme des lapins. » (Le pape François lors de son retour des Philippines)
Si ON écoute les potins, le pape était soi-disant… clivant. D’autres disent marquant.
Dans le sens où parfois il ne mâchait pas ses mots, provoquant ainsi des réactions, des interrogations, incompréhensions etc. Ce qui me fait penser à cette stratégie, ou pédagogie, inventée par je ne sais plus quel philosophe… rire pour réfléchir, au risque de provoquer. 🙂
Sur cet exemple, lapinesque, ON croirait entendre prêcher un malthusien. D’ailleurs un bon catho ne peut être que malthusien. Et si je comprends bien, c’est ce que semble vouloir dire François…
Or, et en même temps… il dézingue le « néo-malthusianisme en cours ».
Va comprendre… 🙂 !!
C’est bien ce que je lui reproche, il prétend défendre la nature mais veut de plus en plus d’hommes sur la Terre. Or, que je sache, si Jésus à multiplié les pains, le pape n’a jamais su multiplier les kilomètres carrés.
Quant à la phrase sur les lapins qui a pu nous faire croire qu’il était pour une certaine modération démographique, elle a été vite contredite par ce fameux encyclique (point 51 de mémoire) où, en effet, il critique le malthusianisme. Au regard de ce revirement apparent on peut penser que la phrase sur les lapins concernait juste la femmes (avec 8 enfants) à laquelle il s’adressait à ce moment et qu’il la mettait simplement en garde pour sa santé.
Le pape Paul VI, pourtant bien plus ancien et qui vivait dans un monde deux fois moins peuplé, avait lui clairement évoqué la surpopulation.
Citez-nous une seule phrase, dans laquelle le pape François a dit (ou écrit) … clairement et sans aucune possibilité de mauvaise interprétation… qu’il voulait de plus en plus d’hommes sur la Terre.
Le pape François a souvent abordé des questions liées à la population mondiale, à la famille et à la dignité humaine, mais il n’a pas exprimé un désir explicite d’augmenter le nombre d’hommes sur Terre. Au contraire, il a mis l’accent sur la nécessité de prendre soin de notre planète, de promouvoir la paix et de lutter contre les inégalités.
Dans ses discours, il a également souligné l’importance de la responsabilité envers les générations futures et a encouragé une approche équilibrée en matière de croissance démographique, en tenant compte des ressources limitées de la Terre. Si vous avez une citation ou un contexte spécifique en tête, je serais ravi de vous aider à l’analyser davantage.
J’ai adoré la messe en latin. Je n’y comprenais rien. C’était parfait.
Un jour, le français l’a remplacé et j’ai pris conscience de tout ce qu’on voulait que j’ânonne. Et là, j’ai dit Assez, c’est n’importe quoi !
Et comment ON dit Assez en latin ? Ce serait pas Amen des fois ?
En fait ce ne sont pas des paradoxes, il était simplement parfois du même avis que biosphère et parfois pas.
Ben oui, comme vous et moi quoi. J’ai toujours pensé que vous feriez un bon pape.
Peut-être pas aussi bon que Biosphère mais bon. Soupape c’est pas mal non plus.
Encore faut-il que le siège soit confortable. Le problème c’est le piston, il y a toujours un risque de collision. De clash quoi. En tous cas moi le job ne m’intéresse pas, vous n’êtes donc plus que deux en compétition. Dans l’intérêt de tous(tes), les créatures de la Création, de l’intelligence collective et de tout le Saint Big-Bazar, je prie le Ciel pour que vous trouviez un accord. Un consensus quoi. Et vu que le temps presse, je vous propose de le faire à pile ou face. Ou à la courte paille, c’est vous qui voyez. Habemus papam !
Les hommages officiels se succèdent sans rien apporter de substantiel : « Repose en paix, pape François ! Que Dieu le bénisse, ainsi que tous ceux qui l’aiment »(Donald Trump), « Le pape François se dévouait aux autres, montrant régulièrement l’exemple dans la façon de mener une vie simple mais pleine de sens » (Dalaï-Lama) ; « Mes condoléances les plus sincères aux catholiques du monde entier ». (Emmanuel Macron), etc.
Mais on ne sait pas si le pape a choisi l’incinération, l’inhumation ou l’humusation ! Cette troisième voie aurait bien été le signe d’une conversion à l’écologisme de la papauté. Les décomposeurs attendent son corps avec impatience.
Sans rien apporter de substantiel !!??
Vous voulez rire ou quoi… ça veut dire quoi substantiel ? Attendez, ça ne fait que commencer… ON n’a pas fini d’en bouffer, du pape ! Et dans 8 jours ON en sera gavés.
En attendant, la fumée blanche … n’allons pas nous perdre dans une mauvaise voie.
Ayons au moins un peu de respect pour la papale dépouille !
Que celui qui n’en a pas, de paradoxes … lui jette la première pierre !
– «Qu’on le veuille ou non, le pape est un homme politique et François aura été celui des paradoxes», décrypte le père Christian Venard (cnews.fr 21/04/2025)
– Les paradoxes de François (lavie.fr/christianisme 13/03/2023)
– Les paradoxes du pape François (riposte-catholique.fr 7 décembre 2023)
– «Le disciple de Jésus est conscient que ce n’est pas Dieu qui doit entrer dans notre logique, mais nous qui devons entrer dans la sienne. (…) En d’autres termes, un disciple de Jésus accepte le paradoxe des Béatitudes» (Le Pape François – vaticannews.va/fr 13 février 2022)