Le parti EELV va-t-il enfin faire de l’écologie ?

Extraits du discours de David Cormand, secrétaire national d’EELV, au Conseil fédéral (9 septembre 2017) : « Des moussons diluviennes au Bangladesh à l’Ouragan Harvey aux États-Unis en passant par des zones qui deviennent inhabitables du fait du réchauffement climatique, nous assistons sidérés aux résultats de l’acharnement avec lequel l’humanité rend notre planète inhospitalière. Alors qu’il a fallut des millions d’années de hasards incroyables pour que la vie évolue et permette à l’humanité de grandir grâce à l’environnement incroyablement propice qu’offrait Pachamama, cette même humanité est en train de détruire en quelques générations,les équilibres fragiles de la biosphère et ainsi condamner toute possibilité de continuer de vivre heureux sur Terre. Il n’y a pas d’urgence plus urgente. L’effondrement, c’est maintenant. Et il faut donc assumer de s’attaquer vraiment aux racines de ce mal qui nous menace. Bientôt il sera trop tard et le changement climatique à l’oeuvre et ses conséquences ne pourront plus être enrayés. Les obstacles devant nous pour agir sont difficiles à abattre car ils relèvent de la croyance et sont servis par de puissants lobbies. La mythification de la croissance comme remède à nos problèmes est puissante. Et pourtant, derrière ce prétendu remède se cache l’une des causes de tous nos maux. La croissance est assise sur la consommation d’énergie. Elle est dopée depuis plus d’un siècle par l’usage des réserves de carbones contenues dans le sol pendant des millions d’années et qui se trouvent aujourd’hui dans l’atmosphère. Les « lois de économie » prétendent que sans croissance, rien n’est possible. Alors que ce qui est impossible, c’est prétendre servir une croissance infinie dans un monde fini. Les rêves de croissance transforment le monde en cauchemar.

Il faut laisser les hydrocarbures et le charbon sous terre, en finir avec la croissance, partager le travail disponible, respecter le vivant puisque nous en sommes une partie. Nous commençons juste à découvrir que nous avons de nombreux points communs avec les animaux non-humains. Nous découvrons même que les arbres communiquent et s’organisent entre eux. Avec les Assises de la mobilité, nous avons l’opportunité de sortir du culte de l’érection d’infrastructures pharaoniques : aéroports, lignes à grande vitesse, autoroutes, Lyon-Turin, canal Seine-Nord, et cætera et cætera… Ce que nous appelons les grand projet inutiles et imposés. Sur le nucléaire, c’est l’heure des comptes. Là encore, la croyance irrationnelle et prométhéenne dans la magie du nucléaire, servie par de puissants lobbies, aura occulté la réalité : le nucléaire est cher et dangereux. Et il produit de surcroît des déchets d’une durée de vie de plus de cent mille ans dont nous ne savons que faire. Enfin, sur le nucléaire militaire, on voit avec l’actuelle escalade entre la Corée du Nord et les États-Unis que la menace est toujours présente. Un monde sans arme nucléaire est non seulement souhaitable, c’est possible, et c’est ce que nous demandons.

Les actes, parlons-en. Car depuis 3 mois qu’il est aux affaires, le nouveau gouvernement a agi. Emmanuel Macron s’était définit comme un objet politique nouveau, ne correspondant à aucune case. En réalité, il est très très facile à ranger. c’est la version aboutie du président « normal »… Il fait ce que font tous les dirigeants des pays occidentaux depuis 30 ans, qu’ils soient de gauche ou de droite : ils libéralisent, ouvrent à la concurrence, financiarisent l’économie, suppriment ce qui protège les plus fragiles. La souveraineté en acte, pour Emmanuel Macron, c’est celle des accords transnationaux dictés par les lobbys au nom de la dérégulation comme le CETA. Dans le grand chambardement politique qui marque une fin de cycle, pour l’écologie, tout commence. Nous ne nous résignons pas à l’accompagnement du monde tel qui va et se rapproche du chaos.Les questions auxquelles nous avons à répondre sont simples: Que voulons nous faire ensemble ? Beaucoup de militantes et écologistes répondent au quotidien à ces questions et agissent… »

https://eelv.fr/wp-content/uploads/2017/09/2017-09-09-Discours-de-David-Cormand.pdf

4 réflexions sur “Le parti EELV va-t-il enfin faire de l’écologie ?”

  1. Tant qu’ils y sont, ils pourraient aussi nous raconter ce qu’elle pense de tout ça… la Pachamama. Blague à part je vous rejoins Didier Barthès, ils feraient mieux d’aborder la question fondamentale. Oui mais, encore faudrait-il déjà qu’ils soient d’accord (que nous soyons d’accord) sur ce point, sur ce qu’ils entendent par « les racines de ce mal qui nous menace. »
    Alors ils se contentent de rabâcher… et nous rabâchons… ce qu’on rabâche d’une manière ou d’une autre depuis des décennies.
    –  » La maison brûle et nous regardons ailleurs  » … oui et alors ?
    –  » Il faut agir de suite, demain il sera trop tard  » … oui et alors ?

  2. Tant qu’ils y sont, ils pourraient aussi nous raconter ce qu’elle pense de tout ça… la Pachamama. Blague à part je vous rejoins Didier Barthès, ils feraient mieux d’aborder la question fondamentale. Oui mais, encore faudrait-il déjà qu’ils soient d’accord (que nous soyons d’accord) sur ce point, sur ce qu’ils entendent par « les racines de ce mal qui nous menace. »
    Alors ils se contentent de rabâcher… et nous rabâchons… ce qu’on rabâche d’une manière ou d’une autre depuis des décennies.
    –  » La maison brûle et nous regardons ailleurs  » … oui et alors ?
    –  » Il faut agir de suite, demain il sera trop tard  » … oui et alors ?

  3. C’est très bien de parler de Pachamama pour se donner un air écolo, mais bon, on préférerait qu’ils abordent la question fondamentale et qui rend secondaires toutes les autres, celle de l’occupation par l’homme de tous les territoires, occupation qui élimine de facto toutes les autres espèces.
    Bref qu’ils nous parlent du nombre des hommes et de ce qu’on peut faire pour changer les choses.

  4. C’est très bien de parler de Pachamama pour se donner un air écolo, mais bon, on préférerait qu’ils abordent la question fondamentale et qui rend secondaires toutes les autres, celle de l’occupation par l’homme de tous les territoires, occupation qui élimine de facto toutes les autres espèces.
    Bref qu’ils nous parlent du nombre des hommes et de ce qu’on peut faire pour changer les choses.

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