le père Noël sans sapins (2/6)

En 1900, il suffisait d’une orange donnée à un enfant pour avoir l’impression d’un immense cadeau. En l’an 2010 les consoles de jeux vidéos du père Noël finissent par intoxiquer les jeunes esprits autour d’un arbre à cadeaux. Car le père Noël  a besoin d’un sapin à l’arrivée de son traîneau. Alors quel sapin « vert » pour Noël, artificiel ou naturel ?

C’est en Alsace-Lorraine qu’est né au XIIe siècle le sapin de Noël, ce sont les protestants qui développent la tradition à partir de l’an 1560 et cela totalise maintenant en France 5 millions d’arbres de 6 à 8 ans d’âge pour moins d’un million de reproductions en plastique. En 2009, le sapin artificiel représente 16 % en France, 58 % aux Etats-Unis et 67 % en Grande-Bretagne. L’association du sapin de Noël naturel, qui regroupe 70 professionnels, ironise : « Contrairement aux sapins artificiels, les sapins naturels ne sont pas dérivés du pétrole et sont parfaitement biodégradables ». Il n’empêche que les sapins naturels issus d’une monoculture mobilisent des terres qu’on devrait laisser à la biodiversité. On les coupe pour les jeter dans des semi-remorques qui contribuent à l’effet de serre. On les habillera de boules et de guirlandes qui ne représentent rien si ce n’est le culte du toc et de la superficialité qui caractérise la société marchande. En définitive, l’arbre artificiel contribue trois fois plus que l’arbre naturel au réchauffement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles, ce qui ne fait pas du sapin naturel un innocent !

Profitez plutôt de cette fête de Noël pour marcher au milieu d’une forêt vivante et réfléchir au système qui nous aliène. Considérez que dans un monde fini nous devons apprendre à limiter nos envies matérialistes. Il nous faut retrouver cet objectif qui devrait nous mobiliser à toutes les époques : moins de biens, plus de liens. Cette année 2010, Michelle Obama a demandé qu’on réutilise les ornements des années précédentes. Pour la Green Room, elle a choisi des sapins recyclés : ils sont faits de papier journal passé à la peinture dorée. Il ne reste plus qu’à refuser les cadeaux.

2 réflexions sur “le père Noël sans sapins (2/6)”

  1. De la part d’un de nos correspondants :
    Il ne suffit pas de produire, il faut produire des aliments TOUS LES ANS. Le Centre de Phytosociologie de Bailleul nous explique que les Plantes ne peuvent pousser qu’en équilibre fonction de la nature du sol, de la composition chimique du sol, du climat, de l’altitude, des autres plantes ; Le non respect par l’Homme de ces équilibres entraîne de graves perturbations.
    Pour en arriver aux sapins de Noël, leur production tend à stériliser le sol pour plusieurs années . Au-delà de raisons chimiques, la phytosociologie explique qu’une « culture » de sapin empêche d’autres plantes de pousser et entrave la vie des animaux
    J’ai connu le temps d’abondance du blé amenée par cette grande plaine très fertile d’Afrique du Nord aujourd’hui stérile. Je connais le temps des maladies des pins dans les Landes en ce moment…

    Pour finir, ça m’étonnerait que le Père Noël nous demande de nous affamer pour UN sapin !…

  2. Les choses simples sont souvent oubliées. Ce sont pourtant ces moments simples de vie,qui sont essentiels. Aujourd’hui, la superficialité a pris le dessus. Le système pousse à la consommation à outrance. Pas étonnant que les dettes s’accumulent un peu partout.

Les commentaires sont fermés.