Patrick Pouyanné dirige Total, un des 5 groupes pétroliers qui ont dépensé 1 milliard d’euros en lobbying pour qu’aucune mesure contraignante ne soit adopté ces dernières années. Dans deux ou trois siècles, on regardera sûrement les patrons des multinationales qui dévastent la nature, asservissent leur main d’œuvre et manipulent les consommateurs comme on regarde aujourd’hui les seigneurs de l’Ancien régime qui pouvaient faire ce qu’ils voulaient de la vie des serfs.
Certains n’attendent pas qu’ils soient jugés par l’histoire, ils utilisent les prétoires pour se faire entendre.
Communiqué de presse
(Amis de la Terre France, Greenpeace France et Notre Affaire à Tous)
Pour la première fois en France, une multinationale pétro-gazière a dû répondre devant un tribunal de la sincérité et de la promotion de ses engagements climatiques auprès des consommateurs. L’audience au fond du recours pour pratiques commerciales trompeuses contre TotalEnergies s’est tenue le 5 juin 2025 devant le Tribunal judiciaire de Paris. Cette action vise à faire reconnaître comme trompeuse la campagne de communication de l’entreprise opérée en 2021 autour de son changement de nom vers TotalEnergies. recours s’est imposé pour dénoncer le fossé entre les communications tendant à verdir l’image de TotalEnergies et la poursuite de sa stratégie d’expansion massive des hydrocarbures. Au cœur du dossier : une campagne de publicité diffusée auprès de millions de consommateurs français, où TotalEnergies prétend être un acteur majeur de la transition énergétique, affiche un objectif de “neutralité carbone” et distille des affirmations fallacieuses sur les prétendues vertus environnementales du gaz fossile et des agrocarburants. C’est une tromperie, et cette tromperie, comme les précédentes, nous fait collectivement perdre un temps inestimable dans la lutte contre la crise climatique.
La stratégie d’expansion fossile de l’entreprise reste en contradiction flagrante avec les objectifs de l’accord de Paris. Pour rappel, plus de 97 % de la production d’énergie globale de TotalEnergies reste assurée par les hydrocarbures et près de 80 % de ses investissements sont toujours orientés vers le développement des énergies fossiles. Les plaidoiries ont mis en lumière les contre-vérités, déroulées par TotalEnergies dans sa campagne de communication. A titre d’exemple, la major explique que le gaz est une énergie de transition que l’on pourrait distinguer des autres énergies fossiles. Ses arguments sur le sujet ont été démontés au regard de l’impact climatique réel du gaz fossile, et de la stratégie d’investissement de l’entreprise qui verrouille notre société dans la dépendance à cette énergie pour encore des décennies, à rebours de l’urgence de réduire les émissions des gaz à effet de serre. Non seulement ces projets gaziers aggravent le dérèglement climatique mais ils sont aussi liés à de graves violations de droits humains comme au Mozambique, et nous rendent tributaires de régimes autoritaires comme la Russie.
L’avocate de Total a accusé les associations d’instrumentaliser le droit de la consommation. Mais l’enjeu fondamental de ce recours est bien celui de la protection des consommateurs face à la désinformation. Nos associations, légitimes à poursuivre sur ce sujet, ont rappelé que le droit de la consommation impose une communication honnête et vérifiable, y compris en matière climatique et environnementale. Alors que l’État ne joue pas aujourd’hui son rôle de régulateur, nous espérons que la justice nous entendra et fera le choix de protéger les consommateurs.
Enfin, cette affaire s’inscrit dans un contexte international où de plus en plus d’entreprises sont attaquées pour des pratiques similaires. Les décisions des régulateurs et des juridictions de différents pays en matière de greenwashing se multiplient, notamment à l’encontre de majors pétrolières. Sur d’autres sujets, la communication de TotalEnergies a déjà été jugée trompeuse, comme en Allemagne en 2023, en Afrique du Sud en 2024 et au Royaume-Uni en 2025. Le jugement sera rendu le 23 octobre prochain. Il pourrait envoyer un signal fort à l’ensemble des entreprises qui exploitent les énergies fossiles.
En savoir plus sur Patrick Pouyanné
L’hypocrisie « Total » de Patrick Pouyanné
extrait : Atteindre la « neutralité carbone » en 2050, tel est l’engagement de Patrick Pouyanné, PDG de Total. Il nous prend pour des idiots, sa raison d’être repose sur la production et la vente d’énergies fossiles, donc de contribuer fortement au réchauffement climatique… il est vrai que l’expression « neutralité carbone » est un leurre, c’est la volonté de ne rien faire : on pourra toujours émettre davantage de gaz à effet de serre, il suffirait de compenser par ailleurs ces émissions, Total illusion. Pouyanné fait référence pour cela à des techniques qui n’ont pas prouvé leur efficacité, les technologies de captage et de stockage de carbone. D’autre part Pouyanné fait porter la responsabilité de 90 % des émissions de gaz à effet de serre sur les consommateurs. « Ce n’est pas nous qui décidons à quoi tournent les moteurs de nos clients. Total ne fabrique ni avions, ni voitures, ni ciment. C’est la demande qui crée l’offre, et pas l’inverse. » Rappelons que la théorie libérale du consommateur-roi qu’il invoque est une Total illusion….
Les géants du pétrole, amoureux des arbres !
extrait : Petit calcul sur la compensation carbone. Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a décidé de planter des acacias sur les plateaux Batéké en République du Congo. Cette forêt de 40 000 hectares piégera 10 millions de tonnes de CO2 sur une vingtaine d’années, soit environ 1370 tonnes par jour. Quelque 2 000 kilomètres plus à l’est, la compagnie va lancer sur les bords du lac Albert un des plus grands projets pétroliers au monde pour pomper chaque jour 230 000 barils de brut. Mais un baril de pétrole pèse 136 kg et le taux de pollution au carbone du pétrole brut est de 400 kg de CO2 par baril. Le groupe pétrolier va donc émettre chaque jour avec ce projet de pompage 92 000 tonnes de CO2. D’un côté 1370 tonnes pour compensation, de l’autre 92 000 tonnes supplémentaires émises. On est loin de la neutralité carbone, un objectif de toute façon insuffisant pour sauver le climat.
Nos articles plus anciens
10 février 2018, L’aveuglement de Patrick Pouyanné, PDG de Total
extrait : Qu’on fasse des investissements ou non, un jour prochain le pétrole viendra à manquer, c’est une inéluctabilité d’origine biophysique. Alors autant se préparer déjà à la pénurie de ressources fossiles non renouvelables. D‘autant plus que lutter contre le réchauffement climatique implique de laisser la plus grand partie du pétrole sous terre, ce qu’oublie de dire Patrick Pouyanné ! L’essentiel est de diminuer nos besoins en énergie, tout le reste n’est que gesticulation financière…
8 novembre 2015, Mr Pouyanné, faut-il rompre avec les énergies fossiles ?
extrait : LE MONDE ose la question qui tue : La décroissance est-elle une piste intéressante à explorer ? Patrick Pouyanné fait semblant de ne pas comprendre la question : « L’enthousiasme peut venir si l’on réfléchit à horizon de quinze ou vingt ans. Lorsque Total a investi dans le solaire, certains actionnaires nous ont critiqués. La rentabilité n’est pas immédiate. Il faut être patient….
15 février 2013, Oil Man : l’information Total qu’il ne fallait pas loup
extrait : La production de pétrole du groupe Total décline pour la 8ème année ! Les extractions de pétrole de Total se sont établies à 1,22 million de barils par jour (Mb/j) en 2012, en recul de 0,5 % par rapport à 2011. Le recul est de 19,2 % par rapport à 2007 et de 28 % par rapport à 2004, date du début de la baisse de la production du groupe. Le nombre de puits de pétrole exploités à part entière par Total a pourtant été accru de 40 % entre 2007 et 2011, essentiellement à travers des acquisitions….
21 février 2013, Droit de réponse contre l’avocat du groupe Total
extrait : Juste avant le premier tour, de la présidentielle LE MONDE laisse passer, est-ce un hasard de calendrier, un point de vue de l’avocat de Total titré méchamment « Eva Joly a une vision obscurantiste ». Cet avocat, Jean Veil, croit encore que l’or noir irriguera notre société pour des siècles et des siècles : « Sans le pétrole comment vivriez-vous, Eva Joly ? Sans le pétrole, pas de chauffage, pas d’électricité. Sans le pétrole, pas d’avion, pas de voiture, pas de train non plus. Iriez-vous en traîneau tiré par des rennes de Paris à Oslo ? Sans le pétrole, disparition de tellement d’autres choses, vos lunettes par exemple… »…..
– « LE MONDE ose même la question qui tue : La décroissance est-elle une piste intéressante à explorer ? Patrick Pouyanné fait semblant de ne pas comprendre la question [….] »
(Mr Pouyanné, faut-il rompre avec les énergies fossiles ? Biosphère 8 novembre 2015)
Après la question qui tue, l’«argument» qui tue :
– « Sans le pétrole comment vivriez-vous, Eva Joly ? Sans le pétrole, pas de chauffage, pas d’électricité. Sans le pétrole, pas d’avion, pas de voiture, pas de train non plus. Iriez-vous en traîneau tiré par des rennes de Paris à Oslo ? Sans le pétrole, disparition de tellement d’autres choses, vos lunettes par exemple… » (Jean Veil, baveux de Total en 2013)
Plus lucide que Total tu meurs. Ben oui, comment l’être sans lunettes ?
Quand je dis que c’est pas triste !
De quoi est-il accusé ce pauvre Pouyanné, plus exactement son fumeux groupe… de greenwashing !? Eh ben, vu que du côté du Droit le Greenwashing ON connaît pas, ben oui c’est comme ça… alors ça promet de pas être triste. Ben non. Par contre du côté de l’accusé, plus exactement de ses avocats, là ON sait de quoi ON cause. Et ON vous l’explique :
– « Le greenwashing, ce serait de promettre que l’essence vendue en station-service est neutre en carbone […] mon client n’a jamais dit que ses produits étaient bons pour le climat. »
( à suivre)
(suite) Ben non il l’a jamais dit. Mais bon, si ON le laisse dire faudra pas non plus s’étonner qu’il finisse par le dire. En attendant, c’est fou tout ce que les baveux, ici une baveuse, sont capables de vous «démontrer». Juste en jouant avec les mots. Faut dire que c’est leur métier. Un beau métier, que celui de défendre des gros salauds. Faut dire que ça paye bien, enfin bref. Comme les «arguments» qu’ils sont capables de sortir, pour nous faire croire que plus vert que leur client tu meurs. Du coup ON se croirait sur Biosphère :
– « D’ailleurs Greenpeace lui-même utilise encore des bateaux à carburants fossiles… »
( Qu’est ce que le greenwashing ? Procès test contre TotalEnergies – L’express 05/06/2025)