Le tourisme spatial en deuil, juste retour des choses

« Richard Branson est le champion autoproclamé du tourisme spatial… Plusieurs ingénieurs de Virgin Galactic avaient quitté la société de Branson ces dernières années en raison de leurs inquiétudes sur la sécurité… C’est l’approche Fly-Fix-Fly [vole, répare, vole], par essais et erreurs… L’accident du vaisseau suborbital SpaceShipTwo au-dessus du désert de Mojave sonne-t-il le glas du tourisme spatial ? Nul doute que la mort d’un pilote ne donne à penser à une partie des 700 candidats qui se sont acquittés d’un ticket à 250 000 dollars (200 000 euros) pour la frontière de l’espace… L’histoire spatiale est parsemée de projets prometteurs qui n’ont jamais abouti… ». L’article du MONDE* ne traite pas la monstruosité environnementale de ce caprice de stars.

D’un point de vue écologique, le tourisme spatial est en effet une aberration de l’esprit humain. Pourquoi tant de recherche, tant de prise de risque, tant de ressources naturelles dilapidées pour envoyer en l’air un huluberlu ? Ce sont les riches qui propagent un style de vie destructeur pour la planète : palais, yachts, avions privés, saut spatial, etc. Richard Branson n’a donc rien compris. S’il mettait son argent au sujet d’une vraie cause… Sur ce blog, nous dénonçons depuis longtemps le tourisme spatial:

30 juillet 2008, le temps d’aller lentement :

« Dans la page Environnement & Sciences, LeMonde du 30.07.2008 nous présente le WhiteKnightTwo à deux fuselages qui est censé amener la future navette spatiale de Richard Branson pour touristes fortunés : 200 000 dollars pour un quart d’heure en apesanteur à 120 km au-dessus de la Terre. Il paraît que 200 personnes se sont déjà inscrites pour un vol suborbital. Je peux ajouter que même l’astrophysicien Stephen Hawking, 65 ans et cloué dans un fauteuil roulant,  était candidat. Pour la NASA cependant, l’espace n’est pas fait pour les touristes. Pour la Biosphère, qui conteste déjà le tourisme en véhicule personnel et à plus forte raison en avion (effet de serre oblige), l’utilisation de la fusée paraît démesuré, même et surtout s’il ne s’agit que de quelques « privilégiés »  !

 Le problème essentiel, c’est qu’une telle information, simple publicité pour le milliardaire Branson, se retrouve dans la page Environnement & Sciences de mon quotidien préféré. C’est mal. Et c’est un signe de l’ambiguïté de notre époque, bercée par les miracles d’une technoscience qui fait rêver certaines personnes et qui assidûment détériore notre environnement.Il faut prendre le temps d’aller lentement, 120 km à pied sur des chemins de randonnée devrait apporter infiniment plus de plaisir qu’un saut spatial quasi instantané. »

* LE MONDE Science&médecine du 6 novembre 2014, Le tourisme spatial cloué à Terre

 

6 réflexions sur “Le tourisme spatial en deuil, juste retour des choses”

  1. Tout à fait d’accord avec vous José, ce genre de tourisme constitue un champ parmi les plus évidents pour entretenir cette négation des limites. Les limites, bien sûr, n’en seront pas plus ébranlées.

  2. Certes, Didier, mais le symbole est à mon avis fort parce qu’il entretient l’idée que l’homme n’a de limites que celles de son envie et non celles de la ration restante de ressources qui devrait décemment lui être allouée.

  3. Certes, Didier, mais le symbole est à mon avis fort parce qu’il entretient l’idée que l’homme n’a de limites que celles de son envie et non celles de la ration restante de ressources qui devrait décemment lui être allouée.

  4. Je crois qu’il ne faut pas attacher trop d’importance à tous ces projets qui resteront toujours dans l’ordre du symbolique. L’argumentation, comme les fusées, est à deux étages.
    S’ils se réalisaient ces mini voyages spatiaux (qui n’en sont pas en réalité, car l’on atteint en rien, très loin de là, la vitesse de satellisation) ne concerneraient qu’un nombre absolument infime de personnes et ne pèseraient donc pour rien dans l’empreinte écologique de l’Homme sur la planète.
    Et surtout, en second étage : il y a de très bonnes chances qu’ils ne se réalisent tout bonnement pas, tant ce type de technologie est coûteuse, dangereuse et inadaptée au plus grand nombre.
    Il faut abandonner le schéma qu’on généralise trop facilement de produits d’abord réservés à une élite fortunée puis plus tard, démocratisés vers toute la population. Cela arrive souvent certes, mais cela n’est pas systématique. Dans un domaine proche, le voyage supersonique, la démocratisation n’a jamais été poussée très loin et aujourd’hui d’ailleurs, plus personne, riche ou pas, ne peux aller à New York plus vite que le son.
    Serait-ce le début d’une sagesse obligée ? C’est à dire en fait, d’une contrainte liée aux ressources d’une planète finie ? On aimerait l’espérer.

  5. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a nommé en septembre l’acteur Leonardo DiCaprio «messager de la paix» des Nations unies avec pour priorité la lutte contre le réchauffement climatique.
    N’y voyez aucune contradiction avec la place qu’a réservée le héraut de l’écologie pour un de ces voyages spatiaux « exorbitants »

  6. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a nommé en septembre l’acteur Leonardo DiCaprio «messager de la paix» des Nations unies avec pour priorité la lutte contre le réchauffement climatique.
    N’y voyez aucune contradiction avec la place qu’a réservée le héraut de l’écologie pour un de ces voyages spatiaux « exorbitants »

Les commentaires sont fermés.